Le rapport au savoir dont on parle généralement se réfère à une microsociologie qui contrebalance la sociologie critique de Pierre Bourdieu, jugée holiste et déterministe. Or, pourquoi ne pas aller au-delà de ces contradictions en essayant de comprendre à la fois le poids de l’histoire sociétale et son incidence sur les individus et les interactions individuelles? Comment ne pas lier les mutations sociétales de l’hypermodernité à la manière d’apprendre et à la manière dont on apprend et dont on fait apprendre? En effet, il existe une dimension politique, sociale et culturelle dans le processus d’apprentissage, même si elle reste singulière. La société hypermoderne, éphémère et liquide (Bauman, 2006), a une incidence sur l’acte d’apprendre. Le savoir numérique transforme peu à peu le rapport au savoir des digital natives. Le savoir n’est plus l’apanage de l’école, mais les nouvelles formes de savoirs ont-elles permis de modifier certains déterminismes sociaux? Rappelons que ces déterminismes ne sont que les résultats des comportements des individus et que ceux-ci, par leur pouvoir réflexif, disposent d’une certaine liberté d’action (Braz, 2011). Est-ce la fin d’une reproduction scolaire? La France a du mal à se départir d’une certaine conception de l’université. Les représentations sociales traditionnelles restent vivaces et incorporées (au sens étymologique).
Le lundi 25 mai 2015