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Informations générales

Événement : 83e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

Ce colloque s’intitule « Recherches en langue orale et en didactique de l’oral » et concerne, cette année, l’avancement de la recherche dans les domaines du français oral et de sa didactique, du préscolaire au collégial, en langue première, seconde et étrangère. Depuis maintenant plus de 10 ans, l’Acfas constitue un rendez-vous annuel de chercheurs et d’étudiants aux cycles supérieurs pour réfléchir et partager sur la didactique de l’oral et ses méthodes de recherche. L’une des particularités de cet événement scientifique est de permettre la rencontre de chercheurs travaillant sur l’oral en langue première, seconde et étrangère. Cette année, de nouveaux regroupements de chercheurs se joindront à cet événement et permettront une représentativité de la pluralité des études dans le domaine.

Les communications se diviseront en cinq axes : 1) les NTIC pour l’enseignement et l’évaluation de l’oral; 2) l’oral médium d’enseignement; 3) les interactions orales en classe et à l’extérieur de l’école; 4) les pratiques d’enseignement de l’oral; et 5) les pratiques enseignantes. Cette année, un axe est spécifiquement consacré à l’utilisation des NTIC pour l’enseignement et l’évaluation de l’oral. La professeure Martine Pellerin, spécialiste de ce domaine, assurera d’ailleurs l’ouverture du colloque avec une communication sur ce sujet. Dans l’axe abordant l’oral comme médium d’enseignement, certains chercheurs s’intéresseront à l’oral comme outil d’enseignement et d’apprentissage pour la grammaire et les mathématiques. Dans l’axe portant sur les interactions orales, les présentations nous informeront sur la façon dont les interactions prennent forme en classe et à l’extérieur de la classe. L’axe abordant les pratiques d’enseignement de l’oral sera l’occasion pour des chercheurs de présenter, entre autres, des études à propos de l’oral pragmatique et de l’enseignement du vocabulaire. Quant au dernier axe, les recherches présentées feront état de pratiques d’enseignants en oral.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Conférence d'ouverture

  • Mot de bienvenue
  • L'oral et les technologies numériques au service de l'apprentissage et de la métacognition
    Martine Pellerin (University of Alberta)

    La notion de l'oral comme médiateur de la pensée selon les théories socioconstructivistes nous permet de mieux saisir le rôle de la langue parlée comme outil cognitif au service de l'apprentissage. L'oral est aussi la pierre angulaire du discours dialogique et exploratoire qui permet non seulement aux apprenants de verbaliser leur pensée aux autres, mais aussi de négocier leur compréhension et de coconstruire leurs connaissances. Les recherches en sciences cognitives évoquent aussi le rôle du langage oral comme vecteur de la métacognition. La pensée à voix haute permet la prise de conscience des démarches mentales et contribue au développement des processus de régulation métacognitive. Enfin, l'usage des nouvelles technologies numériques favorise non seulement la pratique de la langue parlée, mais permet aussi de rendre visible l'apprentissage à travers l'oral et de documenter la verbalisation des processus métacognitifs.

    Cette communication se penchera sur la problématique de « l'oral pour apprendre » avec l'usage des technologies numériques en lien avec les résultats d'une recherche qualitative/participative et ethnographique en contexte d'enseignement de la langue française par immersion. En particulier, cette communication abordera la perspective de l'oral comme outil cognitif et réflexif au service de l'apprentissage et de la métacognition et l'apport des nouvelles technologies numériques au soutien des fonctions cognitives de l'oral et de la réflexion métacognitive instrumentée.

  • Période de questions

Communications orales

Axe 1 : les TIC pour l'enseignement et l'évaluation de l'oral

  • Les TIC améliorent-elles la performance linguistique de l'expression orale en langue seconde?
    Adel Jebali (Université Concordia), Svetla Kaménova (Université Concordia)

    Plusieurs recherches (Horwitz, 2010; Sparks et Ganschow, 2007; Dörnyei, 2005; MacIntyre, 1999) prouvent que l'anxiété langagière est un obstacle important, en expression orale, pour les apprenants de langue seconde/étrangère. L'objectif de notre communication est de présenter l'analyse des réponses à un questionnaire sur l'anxiété (Horwitz et al., 1986) que nous avons passé à des étudiants de niveau intermédiaire, ainsi que les observations que nous avons réalisées auprès des mêmes apprenants sur l'utilisation des TIC comme médiateur de leur interaction orale. En effectuant cette recherche, nous essayons de mieux comprendre la relation qui existe entre le blocage langagier qu'éprouvent les apprenants de FL2 en expression orale au niveau universitaire et l'utilisation des TIC. Cela se fera notamment par la mesure de la performance linguistique de ces apprenants lorsqu'ils communiquent face à face et via le logiciel Skype. En approfondissant notre connaissance de l'impact des technologies en cours de Communication orale, peut-être pourrons-nous aider à réduire l'anxiété langagière et à reconnaître les TIC comme une stratégie communicative dans la lutte contre les blocages en enseignement-apprentissage des langues secondes/étrangères.

  • Pause
  • « Parlez, on vous écoute! » : outils et stratégies d'évaluation de la composante orale du français langue seconde
    Isabelle Marie-Claire Cote (SFU - Simon Fraser University), Monica Tang (SFU - Simon Fraser University)

    Cette communication propose de présenter et discuter différentes stratégies pour mieux évaluer la composante orale dans le contexte d'apprentissage du français langue seconde (programmes d'immersion française et français de base). Au-delà du concours d'art oratoire et des présentations de projet, comment évaluer l'oral (L2) dans des situations de communications plus authentiques? Depuis 4 ans, avec le support des nouvelles technologies (NTIC) encourageant l'autocorrection des apprenants, nous avons expérimenté des stratégies pratiques inspirées du référentiel de compétences orales de l'Association canadienne des professeurs d'immersion (ACPI), du Diplôme d'études en langue française (DELF), du Baccalauréat international (BI) et de l'examen provincial du ministère de l'Éducation de la Colombie-Britannique. L'effet « surprise » de cette transformation de l'enseignement explicite de l'oral interactif et de son évaluation a été sans aucun doute le changement d'attitude de nos étudiants par rapport à l'évaluation dans les cours de français langue seconde. Nous discuterons des conclusions préliminaires sur le pourquoi de ce changement d'attitude chez nos étudiants qui sont passés d'apprenants anxieux par rapport à l'évaluation de l'oral à des apprenants plus engagés et surtout plus confiants, entrainant du même coup un effet motivateur chez eux.


Communications orales

Axe 2 : l'oral, médium d'enseignement

Présidence : Kathleen Sénéchal (Université du Québec à Montréal)
  • La conduite de justification orale dans et pour l'apprentissage de la grammaire en classe de langue au primaire québécois
    Philippa Bell (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-Hélène Forget (UdeS - Université de Sherbrooke), Véronique Fortier (UQAM - Université du Québec à Montréal), Isabelle Gauvin (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La conduite langagière de justification est présentée dans les instructions officielles du primaire québécois comme un outil pour apprendre (MÉLS, 2001). Elle sert à faire valoir, aux yeux d'un interlocuteur, la légitimité d'un propos en fournissant les raisons qui le fondent (MÉLS, 2011). Fortement sollicitée pour évaluer l'exactitude des raisonnements grammaticaux qu'effectuent les élèves (MÉLS, 2009), la justification semble beaucoup moins utilisée au moment de construire les connaissances grammaticales.

    Plusieurs recherches ont pourtant montré le potentiel euristique de conduites d'explication, de justification ou d'argumentation en classe de langue (Fasel-Lauzon, 2014), de sciences (Jaubert, 2007), ou de mathématiques (Sowder et Harel, 1998). Inscrite dans ce même champ didactique de l'oral pour apprendre, notre communication vise à présenter les premiers résultats d'une recherche postdoctorale1, qui montrent quand, comment et pour quoi la justification orale est utilisée par les élèves dans le cadre de tâches d'apprentissage de la grammaire en classe de français et d'anglais au primaire. Ces résultats permettront aussi de décrire comment l'usage de la justification fait évoluer les connaissances des élèves — recul, piétinement, avancée — (Gauvin et Boivin, 2012) et à quelle(s) condition(s). En prenant appui sur ces résultats, nous proposerons des modalités valorisant l'utilisation de la justification dans et pour l'apprentissage de la grammaire en classe de langue.

  • Dîner
  • Enseigner la langue seconde par le biais des mathématiques : implications pédagogiques
    Renée Bourgoin (UNB - University of New Brunswick), Josée Lebouthillier (UNB - University of New Brunswick), Alain ROY (UNB - University of New Brunswick)

    Cette étude qualitative de nature longitudinale, utilisant une approche du discours découlant de la linguistique systémique fonctionnelle, a exploré comment les élèves d'un programme d'immersion précoce de la 3e, 4e, 6e et 9e année parlent de leur compréhension de concepts mathématiques dans leur langue seconde. En effet, l'intégration de la langue dans les cours de matières dans les programmes d'immersion est une préoccupation constante de la part des chercheurs depuis le début de ces programmes. Malgré une compréhension plus complexe du concept de la probabilité par les 9e années, les résultats démontrent que le développement langagier, lui, est marginal entre la 3e et la 9e année. L'accent sera mis sur les implications pédagogiques dérivées des données.

  • Les interactions orales pendant la résolution des problèmes mathématiques en immersion française : le rôle de l'échafaudage
    Karla Culligan (Institut de recherches en langues secondes du Canada, Université du Nouveau-Brunswick), Joseph Dicks (UNB - University of New Brunswick), Paula Kristmanson (UNB - University of New Brunswick)

    L'oral est reconnu depuis longtemps comme une partie essentielle de l'apprentissage d'une langue seconde. En outre, la capacité de s'exprimer à l'oral et de s'engager dans la discussion du contenu est de plus en plus considérée comme un élément clé dans l'apprentissage des concepts mathématiques en salle de classe. Dans cette présentation, nous explorons les interactions linguistiques des élèves d'immersion française de 4e, 6e et 9e année pendant qu'ils résolvent des problèmes de probabilité en mathématiques et pendant qu'ils interagissent avec des intervieweurs comme une extension des problèmes. Inspirés par les idées de Vygotsky, nous avons analysé les discours en nous basant sur la théorie socioculturelle. Les résultats démontrent que l'échafaudage est utilisé par des pairs et des intervieweurs pour traiter des questions de langue et de contenu. De plus, les élèves ont profité des interactions pour devenir plus autonomes en accomplissant les tâches. Ces résultats soulignent l'importance des interactions à l'oral dans l'apprentissage de la langue et le contenu dans des classes d'immersion.

  • Pause

Communications orales

Axe 3 : les interactions orales en classe et à l'extérieur de l'école

  • Interactions orales et littératie en L2/LE dans l'approche neurolinguistique (ANL)
    Djaouida Hamdani Kadri (UQAM - Université du Québec à Montréal), David Macfarlane (Macfarlingua Services linguistiques)

    Quel rôle les interactions orales jouent-elles dans le développement de la littératie en L2/LE? S'inscrivant dans le sillage de l'interactionnisme socio-discursif (Vygotski; Bakhtine) et des travaux de Paradis et Ellis, l'approche neurolinguistique (Germain et Netten) accorde un rôle majeur à l'oral dans la conception d'une pédagogie de la littératie spécifique à la L2/LE. Les interactions orales contextualisées et signifiantes entre apprenants permettent à ces derniers de se construire une grammaire interne et de développer leur habileté à communiquer en L2/LE. De plus, en favorisant la construction d'une grammaire interne, l'oral a un impact certain dans l'apprentissage de la lecture par les rapports son-graphie, et de l'écriture par la transposition des structures acquises à l'oral dans un premier temps. Nous avons voulu vérifier ces différents aspects par une expérimentation en salle de classe auprès d'apprenants de FLE universitaires de niveau débutant, durant une session de quinze semaines à raison de trois heures par semaine. Cette expérimentation est la première réalisée au Québec auprès d'apprenants adultes en session non intensive. La stratégie d'enseignement adoptée repose sur le rôle crucial de la modélisation et de la correction par l'enseignant et des interactions entre apprenants. Nous discuterons des résultats obtenus au niveau de « l'aisance » à communiquer à l'oral, des impacts en lecture/écriture, ainsi que de l'attitude des apprenants face à l'approche.

  • Apprendre à comprendre les expressions idiomatiques : le rôle des parents et de l'école
    Loïc Pulido (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Différentes études dans le champ de la psychologie du développement mettent en avant que vers 6 ans, les enfants, qui jusque-là interprétaient les expressions idiomatiques plutôt littéralement (par exemple, lorsqu'ils entendaient l'expression « donner sa langue au chat », ils comprenaient que quelqu'un donnait sa langue à un chat), commencent à en comprendre le sens figuré. La recherche présentée dans cette communication vise à cerner les pratiques éducatives dont bénéficient les enfants de cet âge, qui pourraient expliquer cette évolution. Pour cela, 10 dyades composées d'un enfant de 5 ans et de sa maman, et 10 polyades composées d'une enseignante de maternelle et de trois de ses élèves ont été filmées dans une situation de lecture d'un conte contenant plusieurs expressions idiomatiques. Les analyses ont consisté à construire une typologie des étayages fournis par les mères et les enseignantes, en référence aux stratégies d'interprétation qui peuvent être utilisées pour comprendre ces expressions. Elles montrent des registres d'étayage différents et complémentaires chez les enseignantes et les mères. Ces interventions sont de nature à expliquer l'émergence de différentes stratégies de compréhension de ces expressions (analyse métaphorique des constituants, analyse du co texte, inhibition de la signification littérale).

  • Plénière

Communications orales

Lancement d'un collectif sur la langue orale et la didactique de l'oral

Communications orales

Axe 4 : les pratiques d'enseignement de l'oral

Présidence : Kathleen Sénéchal (Université du Québec à Montréal)
  • Mot de bienvenue
  • Développer le langage d'enfants de maternelle en milieu plurilingue par le jeu symbolique d'interaction
    Christian Dumais (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Ginette PLESSIS-BÉLAIR (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Lors de leur entrée à l'école maternelle, plusieurs enfants ont de faibles compétences langagières (Allen, 2014). Cette situation est encore plus importante en milieu plurilingue (Armand, 2009). La compétence langagière est pourtant un élément fondamental pour l'ensemble des apprentissages (Métra, 2010; Trehearne, 2006). Selon Armand (2009), pour permettre le développement langagier des élèves de maternelle et notamment des élèves allophones, le jeu symbolique s'avère une solution efficace. Actuellement, la valeur du jeu symbolique comme outil pour l'apprentissage, notamment du langage, est méconnue ou sous-estimée par les praticiens et sa place est en constante diminution en classe (Landry, Bouchard et Pagé, 2012). Cela a pour conséquence de priver les enfants de solides fondements pour développer des compétences sur le plan cognitif, social, émotionnel et langagier qui leur seront utiles en classe et hors de celle-ci (Thériault et Doucet, 2010; Gillain-Maufette, 2012). Dans le cadre d'une recherche collaborative en cours, regroupant deux chercheurs, quatre conseillères pédagogiques et dix enseignantes de maternelle en milieu plurilingue, ces dernières explorent plus spécifiquement la valeur du jeu symbolique d'interaction dans leur classe et l'impact de leurs interventions sur le développement langagier des enfants. Dans cette communication, il sera question de la problématique et du cadre théorique à la base de cette recherche et de la méthodologie de recherche employée.

  • Parler à partir de films, parler à partir de photos : comparaison de deux artéfacts pour stimuler la parole d'élèves de maternelle
    Loïc Pulido (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Isabelle Vaniet (MENF-Ministère éducation nationale France)

    Organiser des temps de langage à la maternelle qui s'appuient sur des photos des élèves est une pratique fréquente, préconisée par différents auteurs (par exemple, Boisseau et Tartare-Serrat, 2010). Des enseignants utilisent également des films. Cette communication vise à présenter une recherche qui interroge l'effet de ces deux formes d'artéfacts sur la nature des échanges auxquels elles donnent lieu. Pour cela, des élèves de deux classes de maternelle et une enseignante ont été observés à deux reprises dans des séances de langage. Les élèves de la première classe parlaient à partir de photos. Ceux de la seconde à partir de films. La quantité de discours produits, les contenus abordés, la qualité des conversations engendrées et la nature des interventions ont été analysés. Ces analyses mettent en avant que les deux types de dispositifs permettent à l'enseignante de favoriser la prise de parole des élèves. La nature de cette prise de parole varie selon le support. Alors que pour les photos, la fonction référentielle du langage est particulièrement présente, avec les films, les prises de parole visent plutôt à rechercher la connivence et à exprimer des états mentaux. De ce fait, les compétences langagières acquises dans les deux situations ne sont pas du même ordre.

  • Les photos et les récits de vie pour enseigner stratégiquement le vocabulaire au primaire
    Constance Lavoie (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Dans les milieux défavorisés, il est démontré que les enfants arrivent avec un moins grand vocabulaire à l'école (Hart & Risley, 2003). Les communautés autochtones sont des milieux économiquement défavorisés où les enfants ont souvent peu de vocabulaire et peu d'accès à la littérature écrite (Morris & O'Sullivan, 2007). Dans ces sociétés où l'oralité est le principal médium de transmission culturel, il est important de valoriser et d'utiliser ce patrimoine culturel comme ressource didactique (Archibald, 2008; Hare, 2012). Cette communication présente une démarche d'enseignement du vocabulaire issue d'un projet de recherche collaboratif réalisé avec sept enseignants, deux ainés, sept orthopédagogues et une conseillère pédagogique provenant de huit communautés innues du Québec (Lavoie, sous presse). La démarche d'élaboration du dispositif ainsi que les trois stratégies d'enseignement-apprentissage (famille de mots, réseau de mots et carte de mots) du vocabulaire seront présentées. Les résultats montrent un niveau d'appropriation rapide et efficace des stratégies des élèves du groupe expérimental.

  • Pause
  • Un modèle didactique de l'oral pragmatique pour les enseignants du préscolaire et du premier cycle du primaire
    Martine De Grandpré (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Le volet pragmatique de la communication est souvent négligé lors de l'enseignement de l'oral (Maurer, 2001; Nolin, 2013) malgré le fait que plusieurs des objets d'enseignement issus de ce volet sont présents dans le Programme de formation de l'école québécoise (MÉQ, 2001). Le peu d'explications fournies sur ces objets et sur la façon de les enseigner dans le Programme et dans les écrits est peut-être en cause (De Grandpré, 2015; Dumais, 2014). Puisqu'un tel enseignement pourrait faciliter l'entrée à l'école des élèves ayant des habiletés langagières éloignées de celles du monde scolaire (Plessis-Bélair, 2012), un modèle didactique de l'oral pragmatique basé sur des fondements théoriques et sur la pratique d'enseignants aurait sa raison d'être. Lors de notre communication, nous présenterons le modèle didactique de l'oral pragmatique pour le préscolaire et le premier cycle du primaire que nous avons élaboré dans le cadre de notre recherche doctorale. Ce modèle est issu d'une recherche qualitative descriptive que nous avons menée auprès de douze enseignants qui ont accepté d'être observés et interviewés. Ce modèle se veut un outil pour que les enseignants puissent planifier un réel enseignement de l'oral pragmatique et une porte d'entrée pour les chercheurs qui envisagent d'autres recherches sur le sujet.

  • Les choix de contenus d'enseignement et d'évaluation de la compétence orale dans les plans de cours de français du collégial : étude multicas de trois cégeps
    Patricia-Anne Blanchet (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Un ordre d'enseignement demeure à ce jour peu exploré en didactique de l'oral : le collégial. Au cégep, un seul cours de français obligatoire comporte des éléments de compétence relatifs à l'oral, alors que les enjeux liés à son enseignement s'avèrent importants à cette étape du cheminement scolaire. Les objectifs de cette recherche sont de décrire les contenus d'enseignement et d'évaluation de l'oral annoncés dans les plans de cours de français de la formation générale, afin de dresser un portrait de trois cégeps publics, de les comparer entre eux et de les situer par rapport aux avancées de la recherche. Le cadre conceptuel regroupe des principes d'enseignement et d'évaluation de l'oral, les diverses orientations relevées en didactique de l'oral ainsi qu'une figure renouvelée de la compétence orale. Cette recherche qualitative de type descriptive emprunte la méthode de l'étude multicas, selon une posture apparentée au constructivisme-interprétatif. Le devis méthodologique mis en place comporte deux phases : une analyse catégorielle de plans de cours, complétée par l'analyse thématique d'entretiens de suivi réalisés auprès d'enseignants de français. Nos résultats préliminaires laissent entrevoir une richesse et une disparité de contenus ainsi qu'une distance par rapport au champ de référence. Nous espérons, par cette recherche, contribuer à l'avancement des connaissances dans le domaine et éclairer les pratiques ultérieures des enseignants de français du collégial.

  • Plénière
  • Dîner

Communications orales

Axe 5 : les pratiques enseignantes

  • L'utilisation de la séquence didactique permet-elle un enseignement efficient de la communication orale?
    Kathleen Sénéchal (Université du Québec à Montréal)

    Bien que l'oral ait toujours fait partie du triptyque langagier de l'école, certains de ses aspects fondamentaux sont encore à explorer, notamment les dispositifs mis en place pour son enseignement au cours de la scolarité obligatoire (Sénéchal et Chartrand, 2012). Aussi avons-nous choisi d'orienter notre projet de recherche doctorale vers l'élaboration et l'expérimentation de séquences didactiques (SD) destinées à l'enseignement de deux genres oraux : la discussion et l'exposé critique. Pour que les SD aient la portée souhaitée, nous avons appuyé leur élaboration sur une démarche méthodologique d'ingénierie didactique (Artigue, 1988, 2002; Goigoux, 2012) et nous nous sommes adjoint la collaboration de quatre enseignants aux fins de leur production et de leur expérimentation. L'analyse des séquences filmées en classe, de même que celle des bilans collaboratifs réalisés par la suite, nous permettra de vérifier en quoi l'utilisation de la SD facilite ou non la transposition didactique interne des prescriptions ministérielles concernant les genres oraux ciblés.

  • Enseigner et évaluer l'oral au primaire : résultats d'une recherche-action-formation en milieu défavorisé
    Kim Chaput (UQO - Université du Québec en Outaouais), Christian DUMAIS (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Lizanne Lafontaine (UQO - Université du Québec en Outaouais), Raymond NOLIN (CSDM - Commission scolaire de Montréal), Joanne PHARAND (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Peu de résultats de recherche font état des pratiques effectives d'enseignement et d'évaluation de l'oral au primaire québécois (Dumais et Lafontaine, 2011; Nolin, 2013). Pour remédier à cette situation, une recherche-action-formation portant sur l'enseignement et l'évaluation de l'oral au troisième cycle du primaire en milieu défavorisé (élèves de 10 à 12 ans) a été réalisée. Quatre enseignantes ont conçu, en collaboration avec l'équipe de recherche, des situations d'apprentissage et d'évaluation de l'oral (SAÉ) qu'elles ont expérimentées en classe. Cette communication présentera la structure de cette recherche-action-formation, les moyens utilisés par ces enseignantes pour adapter et mettre en place un dispositif didactique et des outils d'évaluation en production et en compréhension orales en vue d'améliorer les compétences à l'oral des élèves.  

  • Pause
  • Renouvellement de pratiques enseignantes en littératie, volet oral
    Christian DUMAIS (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Lizanne LAFONTAINE (UQO - Université du Québec en Outaouais), Joanne Pharand (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Depuis l'automne 2013, quatre enseignantes participent à la recherche-action-formation de Lafontaine, Pharand et Dumais (CRSH-2013-2016) intitulée Enseigner l'oral au troisième cycle du primaire. Deux d'entre elles ont fait partie de groupes témoins et les deux autres, de groupes expérimentaux. Au terme de l'an 2 de la recherche, les quatre enseignantes ont reçu la formation par l'équipe de recherche et ont expérimenté des situations d'apprentissage et d'évaluation (SAÉ) à partir d'un dispositif didactique et des outils d'évaluation en production et en compréhension orales. Cette communication fera état du renouvellement des pratiques enseignantes de ces enseignantes. À partir des entrevues semi-structurées menées chaque année et des discussions enregistrées et filmées au sein de l'équipe, ces changements seront exposés en tenant compte de ce qui a été réalisé et enseigné dans leurs classes en littératie, volet oral, au cours de ces deux années.

  • Renouvellement de pratiques de guidance pédagogique et de pratiques enseignantes en oral réflexif au 3e cycle du primaire
    Manon HÉBERT (UdeM - Université de Montréal), Lizanne Lafontaine (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Dans une enquête réalisée par le MÉLS en 2007, 70 % des 2 000 enseignants du primaire interrogés trouvaient difficile d'enseigner-évaluer la compétence Apprécier des œuvres littéraires, ajouté au fait que la compétence Communiquer oralement constituait la deuxième compétence la moins travaillée en français. Et selon plusieurs recherches, les enseignants ne savent peu ou pas comment enseigner ni évaluer l'oral (Dolz et Schneuwly, 1998; Lafontaine et Préfontaine, 2007; Chartrand et Lord, 2013). Nous avons mené une recherche portant sur l'intégration de l'oral réflexif dans les cercles littéraires entre pairs (CLP) dans des classes de 3e cycle du primaire, dispositif didactique favorisant l'intégration des compétences en français langue d'enseignement. Nous avons enseigné les stratégies de lecture littéraire, le fonctionnement des CLP ainsi que deux ateliers d'oral réflexif portant sur la reformulation et la justification. À l'issue de la recherche, deux enseignantes ont poursuivi le projet de manière autonome avec la collaboration de leur conseiller pédagogique, cela en s'appropriant les stratégies de lecture et les ateliers d'oral réflexif. Nous avons mené des entrevues semi-dirigées individuelles avec eux afin de mieux comprendre jusqu'à quel point ils ont renouvelé leurs pratiques et alimenté leur réflexion didactique à la suite de ce projet de recherche. Nous rendrons compte de leurs accomplissements et limites pour parvenir à changer leurs pratiques à moyen-long terme.

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  • Synthèse
  • Mot de clôture