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Informations générales

Événement : 82e congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

La violence à l’école est un phénomène complexe qui ne laisse personne indifférent. Depuis près de 40 ans, les chercheurs ont tenté d’expliquer et de mesurer ce phénomène afin de comprendre les différents facteurs impliqués dans ces dynamiques relationnelles difficiles. Mais le concept évolue, les définitions s’affinent, les mesures se précisent. La cyberagression vient aujourd’hui se joindre aux préoccupations déjà présentes et s’associe même au phénomène de la violence « à l'école ». À un moment où chacun se forge sa propre idée du phénomène, souvent alimentée par les mythes ou des croyances contribuant à surévaluer le problème, il convient de faire le point sur les connaissances actuelles que la recherche peut fournir afin de permettre que les interventions prennent appui sur des bases empiriques solides.

Date :
Responsables :

Programme

Communications orales

La violence à l'école : un concept multidimensionnel sous la loupe des scientifiques

  • Mot de bienvenue
  • Portrait national de la violence dans les écoles québécoises : perception des élèves, des parents et du personnel scolaire
    Claire Beaumont (Université Laval), Éric FRENETTE (Université Laval), Danielle LECLERC (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    La violenceà l'école fait l'objet de recensements divers qui permettent de connaître le phénomène, d'en identifier les principales formes, d'en mesurer l'ampleur et d'en cerner les causes et les effets sur les victimes, les auteurs et les témoins.Au Québec, aucune étude effectuée auprès d'un échantillon représentatif n'avait encore été effectuée jusqu'à tout récemment. Dans cette communication, l'équipe de recherche SEVEQ (sécurité et violence dans les écoles québécoises) présente les faits saillants de l'enquête nationale débutée en 2013 qui permettra de suivre le phénomène de la violence au cours des prochaines années. Plus de 60,000 élèves du primaire et du secondaire ont participé au Temps 1 de la collecte de données, 4,500 membres du personnel scolaire, 310 directions d'établissement et pour la première fois, 8,750 parents ont aussi pu exprimer leur perception sur la question. Pour chacune des catégories de répondants, des éléments du climat scolaire, de la violence perçue et subie par les élèves et le personnel scolaire, des pratiques éducatives et des besoins en formation, sont tous des aspects qui seront abordés lors de cette présentation. Une attention particulière sera portée sur l'approche « école » privilégiée pour recueillir et analyser les données qui ont permis de fournir un premier portrait (temps I) de la violence dans les écoles québécoises.

  • Comprendre le comportement des auteurs de harcèlement à l'école : un test de cinq hypothèses
    Benoit Galand (UCL - Université catholique de Louvain)

    Dans cette présentation, nous nous interrogeons sur ce qui sous-tend les comportements de harcèlement ou d'intimidation (bullying) adoptées par certains élèves. Cinq hypothèses sont dégagées des études existantes : les conduites de harcèlement (a) sont une manifestation ou un symptôme d'un problème plus global d'agressivité ou de comportement (déviance), (b) résultent d'une détresse psychologique (détresse), (c) constituent une stratégie visant à s'assurer un statut dominant au sein du groupe de pairs (dominance), (d) sont une réaction face à un environnement scolaire perçu comme menaçant ou hostile (protection), et (e) résultent de frustrations suscitées par la vie scolaire (compensation).

    2261élèves du secondaire provenant de différents milieux ont complété un questionnaire portant sur plusieurs indicateurs liés à ces cinq hypothèses. Des analyses de régression multiple ont été réalisées afin d'identifier les indicateurs qui sont le plus fortement associés aux conduites de harcèlement. Les résultats soutiennent principalement les hypothèses de déviance et de dominance. Les implications éducatives qui se dégagent de ces résultats seront discutées.

  • Pause
  • Fréquence et impact des agressions par les pairs des jeunes élèves qui présentent des troubles du comportement
    Michèle Déry (UdeS - Université de Sherbrooke), Pierrette VERLAAN (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Bien qu'ils soient souvent les instigateurs d'actes violents, les élèves qui ont des troubles du comportement (TC) peuvent être à risque d'être eux-mêmes victimes d'agression par leurs pairs. Des études ont montré que les jeunes qui sont agresseurs et victimes peuvent développer des problèmes extériorisés et intériorisés. Or, peu d'études ont examiné si les élèves avec TC se font plus agressés que leurs pairs et l'impact de ces agressions sur leurs problèmes ultérieurs. Cette étude porte sur ces questions auprès d'élèves (6-9 ans) suivis pour des TC (n = 320) et d'élèves ordinaires (n = 203). Les mesures complétées par les parents et les enseignants incluent les échelles DSM pour problèmes d'opposition, des conduites et intériorisés (Achenbach et Rescorla, 2001) et les échelles d'agressions physiques, verbales et indirectes agies ou subies (Björkqvistet al., 1992). Les résultats montrent que les fréquences d'agressions agies et subies sont fortement corrélées dans les deux groupes. En contrôlant la fréquence des agressions agies, les élèves avec TC obtiennent des scores plus élevés aux trois échelles d'agression subies que les élèves ordinaires. Cette victimisation prédit un an plus tard les problèmes d'opposition et des conduites dans le groupe TC (selon parent) et les problèmes intériorisés dans les deux groupes (selon parent et enseignant). Ces résultats montrent l'importance de porter une attention accrue à la victimisation des élèves qui ont des TC.

  • Définir les limites pour une utilisation responsable des technologies de l'information : une étude sur les perceptions et croyances des enfants de 7 à 17 ans
    Shariff Shaheen (Université McGill)

    Cette communication vise à comprendre les conceptions et croyances des enfants de 9 à 17 ans sur la cyberintimidation et la citoyenneté numérique. Des données récoltées auprès de 1,088 enfants âgés de 9 à 12 ans (âge pré-Pré Facebook) et de 13 à 17 ans (âge légal pour Facebook) ont été analysées et démontrent que les lois à elles seules ne parviendront pas à réduire la cyberintimidation et ce, même si la législation canadienne s'y attarde ardemment. Dans cette présentation, l'emphase sera aussi mise sur le besoin d'aider les enfants à clarifier leurs perceptions et croyances quant à la cyberintimidation et l'utilisation responsable des technologies de l'information. Des suggestions concrètes seront finalement proposées pour guider les enfants et les adolescents qui vivent dans un environnement submergé par ces technologies, à définir les limites vers une utilisation responsable et respectueuse de ce mode de communication.

  • Dîner
  • La civilité scolaire pour contrer la violence des élèves
    Denis Jeffrey (Université Laval)

    Norbert Élias et Erving Goffman, dans leurs nombreux travaux, ont montré que les rites de civilité visent essentiellement à adoucir les mœurs. Dans ses analyses approfondies des salutations, qui sont à la base de la civilité, Goffman observe qu'ils engagent la confiance réciproque et le respect mutuel. Ces sont des valeurs fondatrices des liens sociaux. De son côté, Élias examine les processus par lesquels les individus intériorisent, sans même s'en rendre compte, les règles de civilité. Son cadre théorique nous intéresse dans la mesure où il montre que les individus sont amenés, par la pratique des rites de civilité, à intérioriser des vertus sociales de pudeur, de contenance, de retenue qui soutiennent la capacité à s'autodiscipliner. Dans le cadre scolaire, les élèves sont invités à respecter des règles qui concernent notamment l'attention, la concentration, la patience et le silence. Ils reconnaissent que les règles scolaires sont fort différentes de celles du cadre familial. Les règles du cadre scolaire leur demandent une grande discipline personnelle. À la suite de Goffman et Élias, nous considérons que la pratique des rites de civilité scolaire amène les élèves à s'autodiscipliner. À bien des égards, l'autodiscipline est préférable à la contrainte externe. Il nous faut donc expliquer comment on peut utiliser les rites de civilité en classe. Ainsi, nous dresserons un portrait de ces rites, de leur fonctionnement et de leur symbolique.

  • Le vécu psychosocial des élèves victimes de violence de la part de leurs pairs à l'école
    Julie Beaulieu (UQAR - Université du Québec à Rimouski)

    La présente communication porte sur les conséquences psychosociales engendrées chez les élèves victimes de violence par leurs pairs en milieu scolaire. La littérature scientifique montre que la victimisation par les pairs constitue une expérience déterminante dans le développement de problèmes d'adaptation psychosociale chez les jeunes victimes de violence à l'école. En effet, les élèves victimes d'actes de violence de la part de leurs pairs manifestent davantage de difficultés psychosociales, telles que l'anxiété sociale et généralisée, la dépression, une faible estime de soi, des idées suicidaires ainsi que la phobie scolaire que les élèves non victimes de violence par leurs pairs. La violence subie entre pairs devient ainsi un sérieux obstacle au développement psychologique de ces jeunes. Cette communication visera donc à effectuer une synthèse des connaissances sur les conséquences psychosociales de la violence subie à l'école et à proposer des pistes d'intervention visant à la fois l'élève victime de violence et l'environnement dans lequel il évolue, et ce, dans le but de mieux comprendre l'influence des situations victimaires sur le développement psychosocial de ces jeunes.

  • Pause
  • Prévenir la violence et intervenir auprès des jeunes aux comportements difficiles : conditions de réussite d'une formation-accompagnement auprès du personnel éducatif
    Nancy Gaudreau (Université Laval)

    L'inclusion scolaire des élèves qui manifestent des problèmes de comportement représente un défi important pour une majorité d'enseignants. De fait, les comportements perturbateurs et violents des élèves seraient la plus importante source de stress professionnel chez les enseignants et souvent associé, selon les chercheurs, à un risque accru d'épuisement et d'insatisfaction professionnel (Alvarez, 2007; Oliver & Reschly, 2007). Bien que la recherche ait reconnu plusieurs stratégies d'interventions efficaces pour aider les élèves à modifier leurs comportements inadéquats, les enseignants se sentiraient peu préparés et peu compétents pour intervenir adéquatement en de telles circonstances (Avramidis & Kalyva, 2007; Baker, 2005; Gaudreau & Bonvin, 2013; Wagner & Davis, 2006). En fait, plusieurs estiment ne pas avoir reçu la formation initiale nécessaire pour savoir prévenir et gérer efficacement les comportements difficiles des élèves. Comme l'ont démontré plusieurs études, la formation continue et l'accompagnement du personnel éducatif s'avère une avenue prometteuse pour soutenir le développement de pratiques éducatives dans ce domaine.. Cette communication propose un état des connaissances sur les conditions de réussite de la formation continue et de l'accompagnement du personnel éducatif visant à soutenir des changements de pratiques relatives à la prévention de la violence et à l'intervention auprès des jeunes présentant des difficultés comportementales.

  • Synthèse
  • Mot de clôture