1
Étude longitudinale des liens prédictifs entre les traits de personnalité et les comportements antisociaux à l’adolescence
Julie Smyth-Laporte
(UdeM - Université de Montréal), Julien Morizot
(UdeM - Université de Montréal), Marie-Joëlle Gosselin
(UdeM - Université de Montréal),
Malaïka Bittar-Piekutowski (UdeM - Université de Montréal), Marjorie CARRIER
L’adolescence est une période sensible à l’apparition et à l’aggravation de divers problèmes d’adaptation, dont les comportements antisociaux. De nombreuses études ont démontré que ces comportements ont des conséquences négatives autant pour l’adolescent que pour la société en général. La communauté scientifique a généré des connaissances robustes sur les facteurs de risque des comportements antisociaux chez les adolescents. Toutefois, bien qu’ils soient reconnus comme étant des facteurs de risque de différents problèmes d’adaptation, on en sait encore très peu sur le rôle des traits de personnalité en lien avec les comportements antisociaux durant l’adolescence. Cette étude vise donc à déterminer si les traits de personnalité des adolescents permettent de prédire leurs comportements antisociaux ultérieurs, après avoir contrôlé pour l’effet du niveau initial de comportement antisocial ainsi que celui de plusieurs facteurs de risque connus de ces comportements. Les données utilisées proviennent d’une étude longitudinale prospective de 1036 adolescents provenant de huit écoles secondaires québécoises. Ils ont été évalués la première fois en secondaire 1 et à nouveau en secondaire 3. Les adolescents ont rempli des questionnaires autorévélés en classe. Des analyses de régression multiple ont démontré qu’après avoir contrôlé pour l’effet de plusieurs facteurs de risque connus, certains traits de personnalité sont reliés aux comportements antisociaux ultérieurs des adolescents
Résumé
2
L’impact des relations interpersonnelles sur la dépression à l’adolescence : une méthode de différences de jumeaux monozygotes
Charlie Brouillard
(UQAM - Université du Québec à Montréal),
Stephanie Correia (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mara BRENDGEN
, Frank VITARO
, Ginette DIONNE
, Michel BOIVIN
Un climat familial caractérisé par des conflits ainsi que les relations difficiles avec les pairs ont été associés à la dépression. Toutefois, les relations avec les membres de la famille (i.e. mère, père, fratrie) et celles avec les pairs ont été étudiées de façon indépendante. Il est donc difficile d’en évaluer le rôle unique dans le développement de la dépression. En plus, compte tenu du fait que les facteurs génétiques expliquent entre 28% et 71% de la variabilité de la dépression, il est de mise d’en contrôler l’effet afin de bien cerner le rôle des expériences sociales. Pour ce faire, nous avons utilisé la méthode des différences entre jumeaux monozygotes qui permet d’évaluer l’effet d’expériences environnementales non-partagées par les jumeaux d’une même paire, tout en contrôlant pour les effets génétiques. L’échantillon est composé de 176 paires de jumeaux monozygotes qui ont évalués la qualité de la relation avec leur mère, père, meilleur ami et co-jumeau, ainsi que leur niveau de dépression en secondaire 1 et secondaire 2. Les analyses de régression montrent que, chez les filles, les jumeaux qui entretiennent une mauvaise relation avec leur père relativement à leur co-jumeau verront leurs sentiments dépressifs augmenter par rapport à leur co-jumeau de secondaire 1 à secondaire 2. Cependant, une mauvaise relation avec le père prédit une augmentation des symptômes de dépression pour les deux sexes lorsque la relation avec le meilleur ami est peu supportante.
Résumé
3
Le lien entre le biais négatif d’auto-évaluation de compétence et les symptômes dépressifs à l’adolescence
Audrey Marquis-Trudeau
(UQAM - Université du Québec à Montréal),
Thérèse Bouffard (UQAM - Université du Québec à Montréal), Rebecca Levesque-Guillemette
(UQAM - Université du Québec à Montréal)
Les répercussions du biais négatif d’auto-évaluation de compétence scolaire sont largement documentées dans la littérature. Ainsi, certaines études ont montré que de faibles perceptions de compétence étaient liées au développement de symptômes dépressifs (Cole, Martin, & Powers, 1997; Seroczynski, Cole, & Maxwell, 1997). Par contre, peu d’études ont examiné les facteurs déterminant le développement et le maintien du biais négatif de compétence scolaire. Ceci fait qu’on ignore la nature de la relation entre les deux phénomènes. L’objectif de cette étude de deux ans était d’évaluer si la présence de symptômes dépressifs chez des élèves au temps-1 prédisait le biais d’auto-évaluation au temps-2, ou si c’était plutôt ce dernier au temps-1 qui prédisait les symptômes dépressifs au temps-2. L’échantillon comprenait 455 élèves (216 garçons) dont environ la moitié étaient en 3è secondaire au temps-1 de l’étude et les autres en 4è. En raison de la différence de genre dans la prévalence de la dépression à l’adolescence, les analyses ont d’abord été faites séparément pour les garçons et les filles. Aucune différence n’étant observée, elles ont été reprises pour l’échantillon complet. L’examen des corrélations montre un lien modéré (p < 0.01) entre les deux phénomènes et indique que chacun prédit l’autre de la même façon. Ces résultats suggèrent que les deux phénomènes se développent et évoluent conjointement.
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4
Attitudes et violence physique dans les relations amoureuses à l’adolescence
Catherine Ruel
(Université Laval), Caroline Marcotte
(Université Laval), Francine Lavoie
(Université Laval),
Martine Hébert (UQAM - Université du Québec à Montréal),
Martin Blais (Chaire de recherche sur la diversité sexuelle et la pluralité des genres)
Selon une enquête représentative québécoise, le taux de prévalence de victimisation de violence physique dans les relations amoureuses à l’adolescence est de 12% et celui de perpétration de 17% (Institut de la statistique du Québec, 2013). Pour contrer ce phénomène, il est important de comprendre comment les jeunes envisagent cette violence.Cette étude se penche sur la relation entre les attitudes envers la violence physique dans les relations amoureuses à l’adolescence et la prévalence de violence physique dans ces relations au cours de la vie. À partir de l’Enquête sur les Parcours Amoureux des Jeunes auprès d’élèves québécois de 13 à 17 ans, un sous-échantillon de 5 739 adolescents ayant déjà vécu une relation amoureuse a fait l’objet d’analyses de leurs attitudes et de leur vécu de ce type de violence ainsi que de certaines variables sociodémographiques. Les régressions logistiques ont montré que d’être une fille, d’être âgé de 16 à 17 ans, de vivre avec un seul parent et d’avoir des attitudes d’acceptation de la violence augmentent les probabilités d’être victime. Ces mêmes variables, à l’exception de vivre avec un seul parent, augmentent les probabilités d’être perpétrateur. Les victimes et les perpétrateurs de violence physique ont plus d’attitudes d’acceptation de ce type de violence que ceux sans vécu de violence. Il semble donc opportun d’encourager les mesures préventives favorisant le changement d’attitudes, on peut ainsi toucher l’agression et la victimisation.
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5
Devenir des symptômes anxio-dépressifs des enfants du primaire au secondaire
Laurence Tanguay-Garneau (Université Laval), Evelyne TOUCHETTE , Nadine FORGET-DUBOIS , Mara BRENDGEN , Frank VITARO , Michel BOIVIN , Ginette DIONNE
La stabilité des symptômes anxio-dépressifs (SAD) de l’enfance à l’adolescence a été peu étudiée avec des trajectoires et des évaluateurs indépendants au primaire. 810 enfants de l’Étude des jumeaux nouveau-nés du Québec ont donc été évalués par leur enseignant de la maternelle à la 6e année sur leurs SAD. En secondaire 1 et 2, les symptômes de dépression (SD) et d’anxiété (SA) ont été rapportés par les jeunes. Les corrélations entre les temps de mesures ont été calculées et des trajectoires de SAD au primaire ont été estimées (Touchette et al, 2012). Des ANOVAs ont testé l’association entre l’appartenance à une trajectoire de SAD au primaire et les scores de SA et de SD au secondaire. Au primaire, les corrélations sont modérées entre les temps de mesures adjacents pour les SA (.16 < r < .33) et SD (.24 < r < .38). Au secondaire, la corrélation est de .60 entre les secondaires 1 et 2 pour les SA et SD. Les SAD au primaire sont associés aux SD en secondaire 1 à partir de la 3e année (.15 < r < .23), mais pas en secondaire 2. Les enfants de la trajectoire élevée de SAD au primaire ont un score plus élevé de SD en secondaire 1. Les SA au secondaire ne sont pas associés aux SAD au primaire ni aux trajectoires. Les résultats suggèrent que les SAD perçus par les enseignants montrent une stabilité modérée dès la maternelle et sont liés aux SD auto-rapportés en secondaire 1, mais non aux SA.
Résumé
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Relations entre les biais d’auto-évaluation de compétence scolaire et sociale et le fonctionnement scolaire et social de l’élève
La perception qu’une personne a de sa compétence dans divers domaines peut être erronée, et plus positive ou négative qu’elle le devrait. Ces biais d'auto-évaluation peuvent avoir des conséquences sur des aspects du fonctionnement dans le domaine spécifique du biais (Bédard, et al., 2008). Un biais d’auto-évaluation de compétence scolaire aurait des conséquences sur le fonctionnement scolaire de l’élève (Larouche, et al., 2008) alors qu’un tel biais dans le domaine social aurait des conséquences sur son fonctionnement social (McElhaney et al., 2008). À ce jour, peu d’études ont tenté de vérifier la spécificité des effets d’un biais d’auto-évaluation selon le domaine sur lequel il porte. L’objectif de la présente étude auprès de 334 jeunes (157 garçons) était de tester l’hypothèse voulant qu’un biais d’auto-évaluation de compétence scolaire ou sociale prédise 3 ans plus tard certaines variables du fonctionnement relatif à chacun de ces domaines. Cette hypothèse est généralement confirmée. La présence d’un biais d’auto-évaluation scolaire, mais pas sociale, est significativement liée à moins d’attitudes positives de l’élève envers le décrochage et à une évaluation plus positive par l’enseignant de son autorégulation en classe. Inversement, la présence d’un biais d’auto-évaluation de compétence sociale, mais pas scolaire, est significativement liée à une préférence pour l’évitement social plus élevée chez l’élève et à un rejet social plus élevé tel qu’évalué par l’enseignant.
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Faire appel à un service de répit pour enfants présentant un trouble du spectre de l’autisme : une approche conceptuelle
François Durivage (UdeM - Université de Montréal)
Les difficultés rencontrées par les parents d’enfants atteints d’un trouble du spectre de l’autisme (TSA) font l’objet d’une attention accrue dans la littérature. De nombreux travaux se sont notamment intéressés aux services de répit offerts pour répondre aux besoins grandissants et singuliers de cette clientèle. Pourtant, si la littérature a largement abordé le vécu des parents, en termes d’épuisement, de stress ou de souffrance psychologique, aucune étude n’a adressé directement la question des raisons de leur intention à faire appel à un service de répit. Or, cette question est essentielle si l’on veut pouvoir adapter l’offre de services et mieux répondre aux attentes de cette clientèle.
La présente recherche a alors pour objectif de développer un modèle conceptuel qui identifie les facteurs influençant les parents à se tourner vers un service de répit pour enfants présentant un TSA. À partir d’une revue de la littérature des vingt dernières années, nous développons un modèle conceptuel de ces facteurs autour de trois principaux déterminants : les caractéristiques des parents, les caractéristiques de l’enfant et les caractéristiques environnementales. Ce travail développe un outil de mesure synthétique, essentiel pour notre compréhension des motivations des individus et pour l’amélioration de l’offre actuelle.
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8
La variabilité temporelle de normes injonctives pour les comportements d’agressivité physique et relationnelle chez les enfants d’âge scolaire
Stephanie Correia (UQAM - Université du Québec à Montréal), Charlie BROUILLARD
, Mara BRENDGEN
, Frank VITARO
Les normes injonctives qu’entretiennent les enfants à l’égard de comportements agressifs se reflètent dans leur niveau d’acceptation de ces comportements. Ces normes jouent un rôle crucial dans le développement et le maintien des comportements agressifs. Toutefois, le développement des normes injonctives par rapport à diverses conduites agressives ainsi que leur stabilité à l’intérieur d’une même année scolaire demeurent inconnus. Nous cherchons à déterminer si les normes injonctives se rapportant à l’agressivité physique et à l’agressivité relationnelle varient selon l’âge et le sexe des enfants, et si elles demeurent stables au cours d’une même année scolaire au sein d’un échantillon de 1, 118 enfants de la 4e et 6e année. Pour l’agressivité physique, les ANOVAs mixtes révèlent que les élèves de 6e année ont des normes injonctives plus favorables que ceux de 4e année, quoique les deux groupes d’âge adoptent des normes plus défavorables à la fin comparativement au début de l’année. Par ailleurs, les garçons affichent des normes plus favorables que les filles. Un patron inversé est observé pour l’agressivité relationnelle, avec des normes plus favorables chez les élèves plus jeunes et chez les filles. De plus, l’agressivité relationnelle devient de plus en plus acceptée en cours d’année. Ces résultats suggèrent que les normes injonctives liées aux comportements agressifs varient en fonction du type d’agressivité et selon le niveau de développement des enfants.
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De l’importance de la relation entre le niveau d’anxiété chez les jeunes conducteurs et la qualité de la communication avec leurs parents
Stéphanie Limoges (UdeM - Université de Montréal), Élizabeth LÉVEILLÉE-POULIOT , Mylène CODERRE , Jacques Bergeron (UdeM - Université de Montréal), Jacques BERGERON
Selon le bilan de la SAAQ (2012), les jeunes de 15 à 24 ans sont le groupe d’âge le plus touché par les accidents de la route. En complément des diverses interventions actuelles visant à réduire ce taux d'accidents, l’étude présente s'interroge sur les relations entre deux variables pouvant influencer le style de conduite des jeunes, soit leur niveau d’anxiété et la qualité de leurs relations avec leurs parents.
L’échantillon comprend 260 jeunes adultes âgés de 18 à 25 ans ainsi que 137 parents de jeunes conducteurs, âgés de 35 à 67 ans. Tous les participants possèdent un permis de conduire depuis au moins un an. Les participants ont passé le questionnaire ASTA (Anxiété Situationnelle et Trait d’Anxiété, version TA) comprenant 20 questions allant de 1 (presque jamais) à 4 (presque toujours) ainsi que le questionnaire « Communication parent-jeune adulte » comprenant 10 questions sur la communication à propos de la conduite automobile. Les choix de réponses vont de 1 (très en désaccord) à 5 (très d’accord).
Selon l'hypothèse, les jeunes adultes plus anxieux devraient avoir une moins bonne communication avec leurs parents concernant la conduite automobile. C’est ce que démontrent les résultats (t=-4.441, p=0.001).
Ces résultats suggèrent qu’il serait pertinent de développer de nouvelles formes d’intervention qui impliquent aussi les parents des jeunes conducteurs.
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10
L’interaction entre la fréquentation d’un milieu de garde, l’attachement parent-enfant et les troubles socio-émotionnels chez les enfants d’âge préscolaire
Jeffry Quan (Université d’Ottawa), Sabrina SCHMIEDEL , Kim YURKOWSKI , Jean-François BUREAU
Certaines études suggèrent que les enfants en garderie sont plus à risque de développer des troubles socio-émotionnels, alors que d’autres études n’ont pas trouvé ce lien (voir NICHD, 2003). Bien que certaines études aient associé l’attachement à la fréquentation de la garderie et aux troubles socio-émotionnels, on n’a jamais testé si l’attachement a un effet modérateur sur le lien entre ces deux dernières variables. La qualité d’attachement (sécurisé vs. insécurisé) aux pères et aux mères de 64 enfants d’âge préscolaire a été évaluée dans la présente étude par le biais de la procédure de séparation-réunion. Les parents ont aussi rapporté les troubles socio-émotionnels de leurs enfants. Trois groupes d’enfants ont été créés selon leur fréquentation à la garderie: jamais, faible (1-20h/semaine) et forte (20h+/semaine). Les résultats révèlent que les enfants ayant un attachement sécurisés envers leur père ont moins de troubles de comportement, indépendamment de leur fréquentation à la garderie. Les enfants sécurisés envers leur mère ont moins de troubles émotionnels, s’ils ne fréquentent pas une garderie ou si leur fréquentation est forte. Mais, ils ont plus de troubles émotionnels s’ils vont à la garderie à faible fréquence. Ces résultats suggèrent que la fréquentation d’un milieu de garde à une faible fréquence, où l’enfant n’a peut-être pas la chance de s’adapter, peut causer des problèmes émotifs, si l’enfant a une relation de confiance avec la mère.
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Les habiletés en théorie de l’esprit du très jeune enfant sont-elles graduées sur une échelle de développement?
Josee-Anne Becotte
(Université Concordia), Jessica YOTT
,
Diane Poulin-Dubois (Université Concordia)
La compréhension des états mentaux d’autrui chez le jeune enfant est une étape importante qui a des implications pour leur développement social. Une étude de Wellman et Liu (2004) a démontré que le développement des habiletés reliées à la théorie de l’esprit chez les enfants âgés de 3 à 5 ans correspond à une échelle, soit de la compréhension des désirs à celle des émotions. Cependant, aucune étude à ce jour n’a démontré un développement similaire au cours de la petite enfance. L’objectif de notre étude est de vérifier cette hypothèse chez des enfants âgés de 18 et 24 mois. Des enfants âgés de 18 mois (N= 29) et de 24 mois (N=34) ont complété une série d’épreuves qui mesurent la compréhension de l’intention, des émotions, du désir, et des fausses croyances. Une cote de réussite ou d’échec a été attribuée pour chaque tâche. Les résultats ont démontré qu’à 18 mois, 90% des enfants réussissent la tâche d’intention, 66% la tâche de l’émotion, 38% celle des fausses croyances, et 24% celle sur le désir. Les résultats des enfants de 24 mois ont démontré un taux de réussite de 97% pour la tâche d’intention, de 74% pour l’émotion, de 38% pour les fausses croyances, et de 18% pour le désir (Voir Figure 1). En ce qui concerne la progression du développement, les résultats indiquent qu’une même échelle de développement est observée chez 75% des enfants. Nous démontrons donc une progression de la compréhension des états mentaux chez le très jeune enfant grâce à un plan intra-sujets.
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Étude du trait d’anxiété des parents en lien avec la qualité de la communication parent-jeune adulte par rapport au choix de carrière
Andréanne Lefebvre (UdeM - Université de Montréal), Emmy BÉRUBÉ , Marie-Lyne FORTIN-THIBAULT , Martin PAQUETTE , Jacques Bergeron (UdeM - Université de Montréal)
Cette étude avait pour but de déterminer si un trait élevé d’anxiété parentale peut nuire aux discussions relatives aux perspectives professionnelles du jeune adulte de 18 à 25 ans. Certaines études (v.g. Felsman & Bulstein, 1999 ; Ketterson & Blustein, 1997) ont observé que les jeunes ayant un attachement sécurisant avaient tendance à explorer davantage les choix de carrière. Ainsi, l’hypothèse était que plus un parent possède un trait d'anxiété élevé, moins la communication parent-jeune adulte concernant le choix de carrière serait bonne. L’échantillon était composé de 137 parents de 35 à 65 ans (61 hommes, 76 femmes). L’hypothèse a été testée avec des corrélations de Pearson mesurant le lien entre le score du trait d’anxiété parentale au questionnaire State-Trait Anxiety Inventory et le score de la qualité de la communication parent-jeune à 10 items adaptés au choix de carrière, du questionnaire de Barnes et Olsen. L’hypothèse a été confirmée : il y a une corrélation faible mais significative (r = 0,23, p < ,01) entre le niveau du trait d’anxiété parentale et la qualité de la communication parent-jeune adulte. En effet, les coefficients de corrélation sont davantage élevés quand il s’agit de la relation père-fils (r = 0,34, p < ,01). Ainsi, il semble que l’anxiété pourrait avoir un effet négatif sur la relation parent-jeune adulte, surtout sur la dyade père-fils, probablement en créant un climat d’insécurité nuisible aux discussions.
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Les comportements maternels à travers le temps : trajectoires et prédicteurs
Étant donné leur rôle dans le développement de l’enfant, l’étude des comportements maternels et de leur évolution à travers le temps constitue une importante avenue de recherche. Cette étude a pour but d’explorer l’évolution de la structure, la sensibilité et l’hostilité maternelle durant les premières années de vie en fonction de différents facteurs à l’aide d’analyses de trajectoires. 56 dyades mère-enfant provenant d’une vaste étude réalisée auprès d’individus défavorisés de Montréal (Concordia Longitudinal Risk Project) ont été rencontrées à leur domicile à 6, 12, 18 et 56 mois pour mesurer les comportements maternelles (Échelles de disponibilité émotionnelle; Biringen et al., 1998), le stress (Inventaire de Stress Parental; Adibin, 1990) et le soutien social (Échelle du Soutien Social Parental; Telleen, 1985). Les analyses de trajectoires démontrent que les comportements maternels sont stables (taux de changement non-significatif) mais leur trajectoire varient en fonction de plusieurs facteurs. Plus les mères ont un statut socioéconomique, un soutien social et un niveau d’éducation faible moins elles sont sensibles et structurantes et plus elles sont hostiles. Les mères sont également moins sensibles et structurantes avec leur garçon et lorsqu’elles sont stressées. Comme on en sait très peu sur les facteurs susceptibles d’influencer l’évolution dans le temps des comportements maternels, les résultats de cette étude revêtent une importance particulière.
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Les fonctions communicatives du toucher mutuel en relation avec l’affect des nourrissons pendant une interaction face-à-face avec leur mère
Kimberly Burnside (Université Concordia), Irene MANTIS , Dale STACK
Le toucher est un mode de communication important entre une mère et son enfant. Certaines recherches ont examiné le rôle communicatif du toucher de la mère et celui de l’enfant mais à notre connaissance, il n’y a pas de recherche qui considère le toucher mutuel qui se produit simultanément entre une dyade mère-enfant. Cette étude a pour but (1) d’examiner les fonctions communicatives du toucher mutuel et (2) d’analyser leurs relations avec l’affect du nourrisson durant une interaction face-à-face mère-nourrisson. Le toucher a été mesuré auprès de 39 dyades mère-enfant à l’aide d’une échelle de codification (Functions of Mother-Infant Mutual Touch Scale) appliquée à deux périodes d’interaction face-à-face séparées par une période où la mère regarde son nourrisson (5½ mois) avec une expression neutre (Still-Face; Tronick et al., 1978). Les résultats indiquent d’abord que le toucher mutuel « actifs et stimulants » est plus fréquent lors des périodes d’interaction normales. Le toucher « régulateur » est plus présent durant la deuxième période normale tandis que le toucher ayant pour but d’attirer l’attention était moins présent. Le toucher « actifs et stimulants » était associé aux sourires du nourrisson tandis que les touchers « régulateur » et « déséquilibré » étaient corrélés avec l’agitation de ce dernier. Ainsi, le toucher mutuel constitue une forme de communication mutuelle entre la mère et son nourrisson qui s’adapte en fonction du contexte.
Résumé
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La qualité des interactions dyadiques mère-enfant et père-enfant lors de la période préscolaire : comparaison entre un contexte de jeu amusant et un contexte anxiogène
Kim Yurkowski
(Université d’Ottawa), Jeffry Quan
(Université d’Ottawa), Sabrina Schmiedel
(Université d’Ottawa),
Jean-François Bureau (Université d’Ottawa)
La littérature suggère que les mères d’enfants dont l’attachement est sécurisé ont des interactions dyadiques optimales et que les mères d’enfants dont l’attachement est désorganisé ont des interactions dyadiques caractérisées comme étant les moins fonctionnelles (Dubois-Comtois et Moss, 2004). Toutefois, ceci n’a pas encore été testé chez les dyades père-enfant. L’objectif de la présente étude est d’examiner la qualité des interactions dyadiques mère-enfant et père-enfant en fonction de l’attachement des enfants. Cent-dix-neuf enfants (63 filles; Mâge=46,46 mois, É.-T.=8,56) ont participé à deux visites en laboratoire avec chacun de leurs parents (ordre contrebalancé) où on demandait au parent d’exécuter une activité qui fait rire son enfant durant une période de 2 minutes. La dyade participait ensuite à une procédure de séparation-réunion (Cassidy et Marvin, 1992). Des analyses de variances avec contrastes planifiées révèlent que les interactions dyadiques mère-enfant et les interactions dyadiques père-enfant diffèrent significativement selon l’attachement de l’enfant où les enfants sécurisés (B) ont les interactions les plus fonctionnelles, les enfants désorganisés (D) ont les interactions les moins fonctionnelles et les enfants des groupes insécurisés-organisés (A, C) se situent entre les deux (Tableau 1). Ainsi, la dynamique entre l’attachement et les interactions dyadiques avec les pères est semblable à ce qui a été observé chez les mères.
Résumé
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L’attachement envers le père des enfants d’âge préscolaire et leur compétence sociale
Sabrina Schmiedel
(Université d’Ottawa), Kim YURKOWSKI
, Jeffry QUAN
,
Jean-François Bureau (Université d’Ottawa)
Il a été démontré à maintes reprises qu’un attachement insécurisé envers la mère, tant chez les bébés que chez les enfants d’âge préscolaire, est associé à des difficultés d’adaptation sociale à partir de la période préscolaire jusqu’à l’âge adulte. (Carlson, 1998; Cassidy & Shaver, 1999; Moss & al., 2009). Alors que les pères semblent jouer un rôle de support à la mère lors de la petite enfance, les études montrent qu’ils s’impliquent davantage à la période préscolaire et joueraient un rôle important dans le développement social de l’enfant (Rongfang, 2012). Toutefois, le lien entre l’attachement envers les pères et les comportements sociaux de l’enfant durant la période préscolaire n’a jamais été exploré. La présente étude porte donc sur l’association entre l’attachement père-enfant, mesuré auprès de 110 dyades (59 filles) lors de la période préscolaire à l’aide d’une version adaptée de la situation étrangère, et les troubles de comportement de l’enfant tels que rapportés par le père. Les résultats indiquent que les enfants ayant un attachement sécurisés envers leur père auraient significativement moins de troubles de comportement extériorisés que ceux ayant un attachement ambivalent ou désorganisé. Ces résultats reflètent ceux obtenu par Moss et al. (2009) avec des enfants d’âge préscolaire et leurs mères, suggérant ainsi une dynamique similaire dans les relations pères-enfants et mères-enfant à cette période de développement.
Résumé
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Rendement intellectuel à l’âge scolaire d’enfants adoptés à l’étranger, facteurs de risque à l’adoption et stress parental
Cybele Beauvais-Dubois (UQAM - Université du Québec à Montréal), Louise COSSETTE , Catherine SMITH , Gérard MALCUIT , Andrée POMERLEAU , Jean-François CHICOINE , Céline BELHUMEUR , Gloria JÉLIU
Les enfants adoptés à l’étranger présentent souvent au moment de leur adoption des retards de développement et des problèmes de santé qui peuvent constituer d’importants facteurs de risque pour leur développement ultérieur. Leur famille adoptive a, cependant, une influence déterminante. La présente étude s’inscrit dans le cadre d’une étude longitudinale amorcée en 1998 qui porte sur le développement et l'adaptation psychologique d’enfants adoptés de l’étranger depuis leur arrivée au Québec jusqu’en début de scolarisation. Elle a pour objectif d’examiner les liens entre le quotient intellectuel des enfants à l’âge scolaire, leur état à l’adoption et le stress parental des parents adoptifs. L’échantillon compte 97 enfants adoptés avant l’âge de 18 mois de Chine, de Russie et d’autres pays d’Asie de l’Est. Diverses mesures de leur croissance (poids, taille, périmètre crânien), de leur état de santé (atteinte neurologique) et de leur développement cognitif et moteur (échelles de Bayley) ont été recueillies peu après leur arrivée dans leur famille adoptive. Le WISC-IV a servi à évaluer leur rendement intellectuel à l'âge de 7 ans alors que le degré de stress parental a été évalué à l’aide du Parenting Stress Index. Les résultats montrent des liens entre l’état des enfants au moment de leur adoption, leur quotient intellectuel à 7 ans et le degré de stress parental. La discussion portera sur l’influence des facteurs pré et post adoption sur le rendement intellectuel des enfants.
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En quoi les familles immigrantes recevant le programme SIPPE se distinguent-elles des familles québécoises au regard des facteurs de vulnérabilité?
Laurence Normand
(UQAM - Université du Québec à Montréal),
Isabelle Abdul-Rahman (UQAM - Université du Québec à Montréal), Émilie PIGEON-GAGNÉ
, Ghayda Hassan
(UQAM - Université du Québec à Montréal)
Faisant face à des obstacles systémiques, certaines familles immigrantes sont plus à risque de vivre des difficultés parentales pouvant se répercuter sur le développement de leurs enfants (Vatz-Laaroussi et Bessong, 2008). Le programme de Services Intégrés en Périnatalité et pour la Petite Enfance (SIPPE) a été instauré pour optimiser le développement des enfants de 0 à 5 ans (MSSS, 2004). Or les critères d’admissibilité, soit le jeune âge de la mère ou un faible revenu combiné à la sous-scolarisation, ne semblent pas adaptés à la réalité de plusieurs familles immigrantes (Hassan et al., 2011). Le présent projet pilote a comme objectif d’identifier les critères de vulnérabilité propres aux familles immigrantes recevant SIPPE. Un devis mixte comprenant une analyse statistique descriptive sur l’ensemble des dossiers de 2 CSSS montréalais (n=287) ainsi qu’une analyse qualitative thématique sur 30 dossiers choisis au hasard a été utilisé. Les résultats suggèrent que l’immigration récente, une première grossesse au pays d’accueil, le manque de soutien concret, l’isolement et les barrières linguistiques sont parmi les facteurs ayant un impact négatif sur le rôle parental des immigrants. Cette étude tend à confirmer qu’il existe une différence entre les critères de vulnérabilité préconisés par SIPPE et ceux propres aux familles immigrantes, suggérant ainsi des pistes de réflexion afin d’améliorer l’accessibilité aux soins et l’insertion sociale des familles immigrantes à la société.
Résumé
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Analyse comparative des sexes sur les variables liées à l’emploi et à la conciliation travail-famille en région : le cas de Portneuf
Valérie Callender
(UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Julie BLACKBURN
,
Suzanne Léveillée (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Plusieurs efforts ont été déployés afin de réduire les inégalités sociales et économiques entre les hommes et les femmes. Cependant, des inégalités importantes au niveau du revenu persistent toujours, particulièrement dans les régions rurales. Parmi les explications avancées pour expliquer cette différence, on constate que comparativement aux hommes, les femmes occupent plus fréquemment des emplois à temps partiel et ont un taux d’emploi plus faible. L’objectif de cette étude du Carrefour Jeunesse Emploi de Portneuf (réalisée grâce à Condition Féminine Canada) est d’examiner l’apport des difficultés liées à l’emploi et à la famille en région pour expliquer cette différence entre les sexes dans l’occupation d’un emploi. Pour ce faire, les résultats de 493 travailleuses et travailleurs à un questionnaire de 40 questions portant, entre autres, sur les responsabilités familiales, les croyances, l’emploi, la scolarité, le revenu, les services de garde, le transport et la conciliation travail-famille, ont été comparés. Les résultats font ressortir des différences significatives entre les sexes en ce qui concerne le revenu, le choix et la tentation de réduire ses heures de travail, les difficultés de conciliation travail famille, la responsabilité par rapport aux tâches familiales et la culpabilité de ne pas consacrer du temps de qualité aux proches. Les résultats seront discutés en termes d’explications et de solutions possibles. Des pistes de recherches futures seront soulevées.
Résumé
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Relation entre la consommation de cannabis des jeunes adultes et la qualité de la communication avec leurs parents
Marie Brien Bérard (UQAM - Université du Québec à Montréal), Carole-Anne DESROSIERS
, Gabriel TÉTREAULT
, Martin PAQUETTE
, Jacques BERGERON
La consommation de cannabis est un phénomène très répandu chez les jeunes adultes. En effet, un peu plus d’un jeune âgé de 15 à 24 ans sur trois affirme avoir consommé du cannabis au courant de sa vie (Statistique Canada, 2011). L’objectif de cette recherche est d’apporter une contribution aux résultats mitigés de la littérature concernant les relations entre la consommation de cannabis chez les jeunes et la qualité de la communication avec leurs parents. L’échantillon est composé de 260 participants âgés de 17 à 30 ans. Pour évaluer la qualité de la communication, la traduction faite par Gosselin du questionnaire « Communication Parent – Jeune Adulte » de Barnes et Olsen a été utilisée. De plus, le questionnaire « Habitudes de consommation » de Bergeron et Paquette (2008) a servi à évaluer la consommation de cannabis. Les résultats n’indiquent pas de corrélation significative entre les deux variables, quel que soit le sexe des participants. Ces données semblent ainsi appuyer les résultats d’une étude de Nonnemaker (2012) démontrant l’absence de relation significative entre la communication parent-enfant et la consommation de cannabis ; ceci, à l’inverse de résultats d’autres chercheurs (par ex. Brière et al., 2011 ; Stephenson et al., 2005) à l’effet que les parents qui prônent une communication parent-enfant ouverte et des discussions à propos des drogues diminuent les risques de consommation de drogues chez leurs enfants. Il faut donc poursuivre les recherches à ce sujet.
Résumé
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La participation sociale des aînés : des savoirs à l’action
Introduction– Face à l’enjeu incontournable que la participation sociale des aînés représente actuellement, un partenariat se développe avec des chercheurs, des collaborateurs des milieux de pratique et des étudiants (financé par le CRSH).
Objectifs– Ce partenariat vise à : 1) développer de nouvelles connaissances sur la participation sociale des aînés; 2) utiliser ces connaissances afin d’élaborer des stratégies d’intervention novatrices; 3) évaluer l’implantation et les impacts de ces stratégies; 4) transférer ces connaissances vers divers milieux (recherche, enseignement, pratique, décisionnels).
Méthode– Ce partenariat repose sur une approche où savoirs et pratiques s’enrichissent mutuellement. Il s’actualise par l’élaboration d’une programmation de recherche concertée, liée au développement de cinq catégories d’intervention : 1) interactions sociales en contexte individuel; 2) interactions en contexte de groupe; 3) activités portées par une démarche collective; 4) implication dans des organisations de bénévolat structuré; 5) implication sociopolitique et militante.
Résultats– Les travaux réalisés grâce à ce partenariat fourniront aux praticiens et décideurs des données probantes capables d’appuyer la mise en place de programmes destinés aux aînés. Ils offriront une plateforme pour l’élaboration, l’expérimentation et l’évaluation d’outils d’intervention fondés sur une base comparative solide. Cette affiche présente ce partenariat et fait état de l’avancement de ses travaux.
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L’affichage des œuvres en atelier d’art-thérapie chez les personnes atteintes du cancer
Ariane Matton (UQAM - Université du Québec à Montréal), Pierre Plante (UQAM - Université du Québec à Montréal)
L’art-thérapie est un domaine de plus en plus étudié, mais les effets de l’affichage des œuvres réalisées, restent à ce jour peu explorés et sont une source de débats importants. Cette recherche s’est donc intéressée à l’expérience des participants de l’atelier d’art-thérapie de la Fondation québécoise du cancer, pour évaluer qualitativement le rôle de l’affichage. Suivant les principes de l’approche phénoménologique descriptive, des entrevues semi-dirigées ont été réalisées auprès de quatre participantes de l’atelier, pour ensuite être analysées dans le but d’identifier les aspects positifs et négatifs de cette pratique. Tels qu’attendus, les résultats ont soulevé neuf effets bénéfiques de l’affichage présents chez la majorité des participantes. Bien que cette étude exploratoire porte sur une clientèle spécifique, elle trace néanmoins un portrait du phénomène de l’affichage et fournit des pistes de recherches pertinentes pour le futur.
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Étude exploratoire sur les interventions policières lavalloises en matière de santé mentale : une analyse descriptive du phénomène selon les données de 2013
Natasha Voltaire (UdeM - Université de Montréal)
Problématique :
La police intervient auprès d’une population variée, mais suite aux différentes réformes dans le système de santé québécois en matière de santé mentale, elle a commencé de plus en plus à faire face à une nouvelle clientèle : les personnes présentant des problèmes de santé mentale (Ministère de la Santé et des Services sociaux, 1997). À titre d’exemple, plusieurs appels au 911 concernant des situations qui impliquent cette clientèle sont recensés à Montréal (Charette, Crocker, & Billette, 2011). Cependant, peu d’études empiriques canadiennes existent sur le sujet et encore moins dans les banlieues comme Laval, même si le phénomène n’est pas concentré dans les grandes villes.
Méthodologie :
Le but était de réaliser un portrait des événements (non criminels et criminels). À partir de données policières, des analyses descriptives et des tableaux croisés ont été effectués entre les caractéristiques spatio-temporelles des événements et quelques caractéristiques socio démographiques (âge, sexe, appartenance ethnique et lieu de résidence) des personnes pour tester leurs liens.
Résultats :
Les résultats montrent qu’à Laval, ces événements sont d’au moins 83% non criminels. De plus, les tentatives de suicide sont en hausse (18%) depuis 2012 et ont surtout eu lieu le jour ou le soir tandis que les suicides sont plutôt à la baisse (-18%) et ont plus eu lieu le jour.
Conclusion :
L’étude vise à orienter les interventions policières en matière de formation et de partenariats.
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Profils de développement du jeu pathologique : un test empirique du modèle des parcours multiples
Youssef Allami (UdeM - Université de Montréal), Frank VITARO , Mara BRENDGEN , Richard TREMBLAY
Il existe différents types de joueurs de Jeux de Hasard et d’Argent (JHA). Le modèle étiologique proposé par Nower & Blaszczynski (2005) décrit 3 parcours que peuvent prendre les joueurs pathologiques. Les auteurs stipulent que certaines composantes affectives ou comportementales surviennent avant l’apparition du jeu pathologique, alors que d’autres en découlent; d’où l’importance d’avoir des données longitudinales afin de valider le pouvoir prédictif de chacune de ces composantes.
L’Étude Longitudinale et Expérimentale de Montréal a recruté 1037 garçons de milieux défavorisés en1984. Des données ont été cueillies annuellement auprès du même échantillon afin de permettre une analyse longitudinale. Une multitude de questionnaires ont été administrés aux parents, aux enseignants et directement aux participants afin de mesurer plusieurs composantes affectives, sociales et comportementales.
Des analyses de classes latentes seront effectuées auprès des participants présentant des comportements de JHA à 17 ans, en utilisant les critères définis par le modèle des parcours multiples. Des trajectoires seront ensuite établies pour chaque classe, en illustrant les composantes affectives et comportementales en fonction de l’âge (13, 17, et 23 ans).
Le but de ce projet est de valider le modèle des parcours multiples auprès d’une population à risque d’adolescents afin de guider les programmes d’intervention et de prévention futurs.
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L’adoption coutumière : pratique culturelle à soutenir et valoriser lors des interventions familiales au sein des communautés autochtones du Québec
Le phénomène de l’adoption coutumière demeure une pratique culturelle assez méconnue et peu étudiée en service social (Charpentier et coll., 2010; Sigouin, 2010). L’adoption coutumière repose sur la prise en charge des petits-enfants par les grands-parents. Ceux-ci deviennent, dès lors, la principale figure parentale et par conséquent, assume la pleine responsabilité du bien-être de l’enfant. Il semble important de se pencher sur la question du développement de pratiques d’intervention adaptées aux réalités familiales des communautés autochtones du Québec et de valoriser l’adoption coutumière comme une pratique culturelle incontournable, et ce, dans un souci d'améliorer les services à la population (Sigouin, 2010).
Bien que j'en sois à l'élaboration de mon projet de recherche, je propose, lors du 82ème Congrès de l'ACFAS, de démontrer en quoi consiste la pratique de l'adoption coutumière au Québec, de présenter le cadre théorique soutenant ma recherche et d'exposer les données préliminaires recueillies, entre autres, lors des entretiens exploratoires.
Références:
SIGOUIN, C. La place et le rôle des grands-mères Inuit dans les relations familiales intergénérationnelles, Mémoire (M.A.), Université du Québec à Montréal, 2010, 128p.
CHARPENTIER, M., A. QUÉNIART et C. SIGOUIN (2010). "La grand-maternité chez les Inuits : portraits d’une réalité méconnue", Nouvelles pratiques sociales, Vol.23, no1, p.114-129.
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L’influence des souvenirs de couple de l’homme sur l’engagement de la femme
Valérie Guilbault
(UQAM - Université du Québec à Montréal),
Frédérick Philippe (UQAM - Université du Québec à Montréal)
La présente étude examine le lien entre les souvenirs significatifs de couple et l’engagement des deux partenaires. Un total de 69 couples hétérosexuels ont complété un questionnaire sur la perception de satisfaction de leurs besoins psychologiques fondamentaux dans leur couple et sur leur engagement. Chaque participant a également décrit un souvenir positif et significatif vécu dans le cadre de sa relation de couple actuelle et a indiqué la satisfaction de ses besoins vécue durant l’évènement du souvenir. Les résultats montrent que la satisfaction des besoins dans le souvenir de la femme et la satisfaction des besoins dans le souvenir de l’homme prédisent la perception de satisfaction des besoins dans le couple de la femme. Par contre, seule la satisfaction des besoins dans le souvenir de l’homme prédit la perception de satisfaction des besoins dans le couple de l’homme. Par ailleurs, la satisfaction des besoins dans le souvenir de la femme, la satisfaction des besoins dans le souvenir de l’homme et la perception de satisfaction des besoins dans le couple de la femme prédisent l’engagement de la femme. Seule la perception de satisfaction des besoins dans le couple de l’homme prédit l’engagement de l’homme. En somme, l’engagement de la femme et sa satisfaction des besoins dans le couple seraient directement influencés par la façon dont l’homme se souvient des évènements liés à son couple.
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Effet de la motivation autodéterminée sur le niveau de glycémie des diabétiques de type 2 à travers la pratique de l’activité physique
Alexandre Castonguay (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Pier-Eric CHAMBERLAND , Marianne MICHAUD , Paule MIQUELON
Des études ont révélé que la durée des pratiques d’activité physique (DPAP) au cours des derniers mois prédit le niveau de glycémie des 3 derniers mois (HbA1c) chez les diabétiques de type 2 (Db2) (Umpierre et al., 2011). Comme la motivation autonome (MA) envers l’AP prédit l’adhérence envers sa pratique chez les Db2 (Sweet et al., 2009), cette étude vise à vérifier la relation entre la MA et le HbA1c à travers la DPAP. 278 adultes atteints de Db2 (N = 132 femmes, âge moyen = 64 ans; É.-T. = 8.4) ont rempli un questionnaire papier mesurant la MA envers l’activité physique (Markland et Tobin, 2004), la DPAP (Godin et Shephard, 1997) et le HbA1c autorapporté. Les résultats d’une analyse de médiation avec bootstrapping basée sur la procédure de Preacher et Hayes (2004, 2008) révèlent un effet indirect significatif de la MA sur le HbA1c à travers la DPAP (p<.05). Ces résultats soulignent l’importance d’examiner les effets de la MA envers l’AP chez les Db2. Des études futures devraient vérifier si cet effet de médiation est modéré par d’autres facteurs (ex. : symptômes associés au Db2), afin de mettre sur pied des interventions plus efficaces et davantage ciblées, qui aideraient les Db2 a mieux contrôler leur glycémie par le biais de la pratique de l’AP.
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Évaluation du programme Oméga et perceptions des intervenants en milieu psychiatrique concernant la violence : sexe et genre
Dominique Girard
(UdeM - Université de Montréal),
Stéphane Guay (UdeM - Université de Montréal), André Marchand
(UQAM - Université du Québec à Montréal), André MARCHAND
, Richard BOYER
La formation Oméga vise à former des intervenants dans le domaine de la santé pour pacifier des situations d'agressions potentielles de la part des usagers. Les objectifs de cette étude visent à évaluer les changements sur le plan des perceptions quant au comportement que les employés (26 hommes et 34 femmes) adopteraient dans une situation fictive d'agression selon quatre scénarios développés en ordre croissant de dangerosité. Nous avons évalué si les hommes et les femmes répondent et réagissent de la même façon à ces différentes mises en situation. Ensuite, nous avons déterminé si les réactions des participants sont les mêmes selon le sexe de l’usager. L’étude de l’efficacité du programme Oméga a été menée selon un devis préexpérimental de type pré-post avec suivi à long terme. L’échantillon est composé d’employés des unités des soins intensifs et de l’urgence d’un hôpital psychiatrique du Québec ( âge moyen = 45 ans; moyenne années d’expérience : 19 ans). Les résultats des tests de Wilcoxon Signed-Rank ont révélé un résultat significatif chez les hommes pour les techniques d’interventions non-physique (Z= -2,378, p<.05) et pour l’adoption de mesures sécuritaires (Z= -3,465, p<.05) chez les femmes. En conclusion, les résultats suggèrent que la perception des employés ont été modifiées au cours de la formation Oméga et pourrait leur permettre de diminuer les risques d'agressions sur leur milieu de travail.
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