08 h 30
Analyse protéomique du rôle de mTOR dans la croissance et la prolifération cellulaire
Philippe Roux (UdeM - Université de Montréal), Joseph TCHERKEZIAN (UdeM - Université de Montréal), Marie CARGNELLO (UdeM - Université de Montréal), Yves ROMÉO (UdeM - Université de Montréal), E.L. HUTTLIN (Harvard University), Genevieve LAVOIE (UdeM - Université de Montréal), Steve GYGI (Harvard University)
La protéine kinase mTOR (mammalian target of rapamycin) favorise la croissance et la prolifération cellulaire en régulant la traduction des ARNm et en augmentant la capacité de la cellule à synthétiser des protéines. Bien que mTOR favorise la traduction de façon globale, son activité semble être particulièrement requise pour la traduction de certaines classes d'ARNm codant pour des protéines impliquées dans la croissance cellulaire.
Afin de mieux comprendre les mécanismes associés à cette régulation spécifique, nous avons caractérisé le complexe protéique s'associant à la coiffe des ARNm à l'aide d'une approche en protéomique quantitative. Ainsi, nous avons identifié plusieurs nouveaux facteurs s'associant avec la coiffe des ARNm de façon dépendante à mTOR, y compris la protéine LARP1 (La-related protein 1). Nos résultats indiquent que LARP1 s'associe avec la machinerie traductionnelle et que sa présence est nécessaire pour la traduction d'une classe d'ARNm contenant un motif oligopyrimidique terminal (TOP). Cette classe d'ARNm code pour plusieurs composants de la machinerie traductionnelle et facteurs d'initiation de la traduction, suggérant que LARP1 joue un rôle important dans la croissance cellulaire en aval de mTOR. Dans l'ensemble, nos travaux révèlent un nouveau mécanisme de régulation de la traduction spécifique des ARNm par mTOR, et impliquent LARP1 comme un joueur important dans la croissance et la prolifération cellulaire.
Résumé
09 h 10
Dynamique du phosphoprotéome de Saccharomyces cerevisiae à la suite du choc thermique
Evgeny Kanshin
(UdeM - Université de Montréal), Peter KUBINIOK
(UdeM - Université de Montréal),
Pierre Thibault (UdeM - Université de Montréal)
La température est l'une des variables fondamentales à laquelle les cellules sont exposées. Bien que la réponse cellulaire à des températures élevées a été étudié depuis plusieurs années, les événements de signalisation cellulaire impliqués dans l'adaptation aux changements thermiques restent méconnus. Nous présentons ici les résultats d'une étude phosphoprotéomique a grande échelle portant sur les variations de phosphorylation suite aux changements thermique (chaud et au froid) chez Saccharomyces cerevisiae. Notre approche a permis de mesurer les changements se produisant lors des premières 30 min avec une résolution temporelle de 2 min. Nous avons obtenu les profils dynamiques de phosphorylation pour plus de 4000 sites de phosphorylation, dont 347 sites sont affectées par la température, tels ceux identifiés chez les facteurs de transcription et plusieurs protéines des pores nucléaire. Notre étude a mis en évidence qu'une plus grande proportion des changements dynamiques de phosphorylation sont associés a l'augmentation de température plutôt qu'au froid et que plusieurs sites de phosphorylation ne sont pas affectés de façon réversibles suite aux changements thermiques. Notre étude est la première à avoir développé une approche phosphoprotéomique dynamique pour l'analyse des événements de signalisation associés aux changements thermiques et ces données fourniront de nouvelles pistes biologiques permettant une meilleure compréhension des événements de signalisation thermorégulées.
Résumé
09 h 30
La caractérisation du phosphoprotéome de RSK identifie le suppresseur de tumeur PDCD4 comme substrat régulé négativement par la protéine adaptatrice 14-3-3
Jacob Galan
(UdeM - Université de Montréal), K GERAGHTY
(Harvard University), G LAVOIE
(UdeM - Université de Montréal), Evgeny Kanshin
(UdeM - Université de Montréal), Joseph TCHERKEZIAN
(UdeM - Université de Montréal), V CALABRESE
(UdeM - Université de Montréal), G JESCHKE
(Yale University), B TURK
(Yale University), B BALLIF
(Department of Biology, University of Vermont, Burlington, VT 05405, USA), J BLENNIS
(Harvard University),
Pierre Thibault (UdeM - Université de Montréal), Philippe Roux
(UdeM - Université de Montréal)
La voie de signalisation Ras/MAPK régule plusieurs fonctions biologiques, incluant la croissance et la prolifération cellulaire. Cette voie est souvent dérégulée dans le cancer, incluant la plupart des cas de mélanome. RSK (p90 ribosomal S6 kinase) est une protéine kinase activée par la voie Ras/MAPK qui est nécessaire à la croissance des mélanomes, mais relativement peu est connu sur sa fonction exacte et la nature de ses substrats.
Nous avons utilisé une approche en phosphoprotéomique quantitative pour définir les réseaux de signalisation régulés par RSK. Nous avons défini le consensus de phosphorylation régulé par RSK et constaté un chevauchement important avec le consensus de liaison des protéines 14-3-3. Nous avons ainsi caractérisé l'interactome phospho-dépendant de 14-3-3 dans des cellules de mélanome, et constaté qu'une grande proportion de protéines se liant à 14-3-3 sont également des substrats potentiels de RSK. Nos résultats démontrent que la phosphorylation du suppresseur de tumeur PDCD4 sur deux résidus serine par RSK régule sa localisation intracellulaire et son interaction avec 14-3-3. De plus, nos résultats indiquent que la liaison de 14-3-3 à PDCD4 favorise sa dégradation, ce qui suggère un rôle important pour RSK dans l'inactivation de PDCD4 dans le mélanome. Nos travaux suggèrent l'implication de RSK dans une vaste gamme de fonctions biologiques inexplorées, et indiquent que RSK est une cible thérapeutique potentiellement intéressante pour le traitement de mélanome.
Résumé
09 h 50
Impact du protéome alternatif sur la biogenèse de l'immunopeptidome du CMH I
Celine Laumont (UdeM - Université de Montréal), Celine Laumont (UdeM - Université de Montréal), Jean-Philippe LAVERDURE (UdeM - Université de Montréal), Dev SRIRANGANADANE (UdeM - Université de Montréal), Olivier CARON-LIZOTTE (UdeM - Université de Montréal), Sebastien LEMIEUX (UdeM - Université de Montréal), Pierre THIBAULT (UdeM - Université de Montréal), Claude PERREAULT (UdeM - Université de Montréal)
L'immunopeptidome du complexe majeur d'histocompatibilité de classe I (iCMH I) regroupe les peptides présentés par les molécules du CMH I et permet dedistinguer les cellules saines des cellules infectées ou cancéreuses. Les peptides de l'iCMH I sont issus de la dégradation des protéines intracellulaires et plusieurs études protéomiques ont identifié des protéines issues de la traduction de cadres de lecture alternatifs suggèrant que la complexité du protéome pourrait être sous-estimée. Nous avons développé une nouvelle méthode couplant MS et séquençage d'ARN de nouvelle génération afin de déterminer l'impact de ce protéome alternatif sur la biogenèse de l'iCMH I.
Nous avons séquencé le transcriptome et l'iCMH I d'une lignée B lymphoblastoïde. Nous avons généré 2 bases de données (BD) utilisées pour identifier les peptides détectés par MS : (1) une BD canonique, traduction in silico de l'ensemble des transcrits connus dans leur cadre de lecture canonique ; (2) une BD non-canonique, traduction in silico de l'ensemble des fragments séquencés dans les 6 cadres de lecture possibles. Ainsi nous avons identifié 3427 peptides du CMH I dont 371 propres à la BD non-canonique. Parmi eux, 346 s'avèrent être des peptides cryptiques i.e. issus de cadres de lecture alternatifs. Notre étude est la première à avoir développé une approche protéogénomique permettant l'identification haut-débit des peptides cryptiques de l'iCMH I qui pourraient servir au développement de vaccins anti-cancer.
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10 h 40
Développement d'une méthode de spectrométrie de masse pour le dépistage du cancer du poumon
Michael Schirm (Caprion), Julie LAMONTAGNE (Caprion), R ALLARD (Caprion), Laura MCINTOSH (Caprion), Dan CHELSKY (Caprion), Lorella DI DONATO (Caprion)
Les biomarqueurs représentent des outils indispensables pour le diagnostic et le dépistage des maladies tel le cancer. Le plasma sanguin est une matrice de choix pour l'identification de biomarqueurs car cet echantillon est facilement accessible et contient non seulement des protéines plasmatiques mais aussi des protéines secrétées de tous les organes et des tissus du corps humain. Nous pouvons utiliser le plasma afin de détecter différents biomarqueurs associés à une maladie ou à un état pathologique. Cependant, la découverte de biomarqueurs dans le plasma est très difficile étant donné l'étendue des concentrations de protéines plasmatiques s'étalant sur plus de 10 ordres de grandeur et la présence de protéines abondantes représentant plus de 90 % de l'échantillon total.
Nous avons développé une approche permettant l'identification de biomarqueurs sécrétées dans le sang en purifiant les protéines contenues a l'intérieur de vésicules de tissus. Celles- ci peuvent par la suite etre analysées dans le sang par LC-MS-MS en mode MRM. Cette approche a permis la quantification de 371 protéines plasmatiques de faible et moyenne abondance a partir d'une analyse de 30 min. Une étude comparative sur des échantillons de plasma provenant de patients atteints de cancer pulmonaire bénin et StageIA (n = 143 ) a permis d'identifier un groupe de 13 protéines permettant la différenciation des nodules pulmonaires bénins a ceux de cancers du poumon à stade précoce.
Résumé
11 h 20
Étude quantitative différentielle du protéome intestinal de sujets insulino-résistants
Sylvie Bourassa (Université Laval), Sylvie Bourassa (Université Laval), B NEHMÉ (Université Laval), Isabelle KELLY (Université Laval), D DEFOY (Université Laval), F ROUX-DALVAI (Université Laval), A. TREMBLAY (Université Laval), V LEMELIN (Université Laval), B LAMARCHE (Université Laval), P COUTURE (Université Laval), Arnaud DROIT (Université Laval)
L'insulino-résistance est associée à plusieurs anomalies métaboliques telles que l'hypertriglycéridémie, l'hyperinsulinémie, l'hypertension artérielle et est un facteur de risque majeur pour le développement du diabète. Des études d'expression génique montrent que certains gènes impliqués dans le métabolisme des lipides sont différentiellement exprimés chez les insulino-résistants par rapport aux des individus insulino-sensibles. Par conséquent, notre objectif est de comparer la performance de différentes techniques protéomiques de quantification telles que: iTRAQ, SWATH et MRM chez des sujets insulino-résistants et insulino-sensibles.
Des biopsies duodénales ont été prélevés chez 14 sujets insulino-résistants et 16 sujets insulino-sensibles (groupe contrôle). Les protéines ont été extraites et digérées par la trypsine. Les peptides ont été marqués par iTRAQ ou non-marqués (SWATH et MRM), et analysés par LC-MS/MS (5600 Triple-TOF). Les résultats obtenus par iTRAQ SWATH et MRM montrent que plusieurs protéines impliquées dans le métabolisme des lipides sont sous-exprimées chez les sujets insulino-résistants (eg MTTP, MGAT2 et ACSL5) comparativement aux sujets insulino-sensibles, alors que d'autres montrent un profil de sur-expression (PACAP, APOC1 et MARCKS). Ces résultats confirment que l'insulino-résistance entraine une dysrégulation des gènes clés du métabolisme des lipides/lipoprotéines et que les techniques de quantification ont généré des résultats similaires et complémentaires.
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11 h 40
Régulation de la SUMOylation en réponse aux agents thérapeutiques
Thi Thanh Nguyen
(UdeM - Université de Montréal), Frederic LAMOLIATTE
(UdeM - Université de Montréal),
Pierre Thibault (UdeM - Université de Montréal)
La leucémie promyélocitaire aiguë (APL) est caractérisée par une accumulation anormale de promyélocytes. La forme prédominante de cette maladie est due à une translocation chromosomique résultant en la fusion des gènes codants pour les protéines promyelocytic leukemia (PML) et retinoic acid receptor α (RARα) lequel donne lieu a un arrêt de la différentiation myélocytaire au stade promyélocyte. Une des stratégies présentement utilisée pour traiter l'APL est l'utilisation du trioxide d'arsenic (ATO), lequel induit l'apoptose des cellules leucémiques via la SUMOylation de la protéine PML. Cette modification permet la maturation des corps nucléaires PML dans lesquels de nombreuses protéines SUMOylées seront recrutées. Cependant, l'identité de toutes ces protéines reste encore à élucider.
Cette étude avise l'identification des protéines SUMOylées en présence d'ATO, et d'identifier lesquelles sont dégradées par le protéasome en utilisant le marquage métabolique (SILAC). Après la récolte des cellules, les protéines SUMOylées sont purifiées sur une resine avec Ni immobilisé)avant d'être digérées à la trypsine. Les peptides SUMOylés sont ensuite enrichis par immunopurification à l'aide d'un anticorps reconnaissant le pentapeptide résiduel puis analysés par LC-MS/MS. Nous avons identifié plus de 60 sites de SUMOylation, dont PML (K65, K160 et K490), TOP1 (K153) BCL11A (K833). Globalement, ce projet nous permet de mieux caractériser les événements de SUMOylation suite au traitement à l'ATO.
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12 h 00
Analyse de l'interaction entre Cdc34 et l'ubiquitine en présence de l'inhibiteur CC0651 par réticulation et spectrométrie de masse
Mathieu Courcelles (UdeM - Université de Montréal), Émilie COSSETTE (UdeM - Université de Montréal), Daniel ST-CYR (UdeM - Université de Montréal), Clint JAMES (UdeM - Université de Montréal), Anne MARINIER (UdeM - Université de Montréal), Andrew CHATR-ARYAMONTRI (UdeM - Université de Montréal), Almer VAN DER SLOOT (UdeM - Université de Montréal), Colin COMBE (Wellcome Trust Centre for Cell Biology, School of Biological Sciences, University of Edinburgh, Edinburgh, United Kingdom), Salman TAHIR (Wellcome Trust Centre for Cell Biology, School of Biological Sciences, University of Edinburgh, Edinburgh, United Kingdom), Lutz FISCHER (Wellcome Trust Centre for Cell Biology, School of Biological Sciences, University of Edinburgh, Edinburgh, United Kingdom), Juri RAPPSILBER (Department of Biotechnology, Technische Universität Berlin, 13353 Berlin, Germany), Mike TYERS (UdeM - Université de Montréal)
La dégradation des protéines et le recyclage des acides aminés est nécessaire pour le maintient de l'activité cellulaire. Le système ubiquitine-protéasome est un des constituants important qui assurent la protéolyse et est composé de plus de 1232 gènes. La découverte d'anomalies moléculaires au niveau de ce système dans les cellules cancéreuses et d'autres maladies (Parkinson, Alzheimer, etc.) ont soulevé un fort intérêt thérapeutique. Plusieurs molécules ciblant diverses protéines de ce système sont présentement en essai clinique, dont la molécule CC0651 qui inhibe l'activité de Cdc34a.
Afin d'approfondir l'étude de l'interaction des enzymes E2 avec l'ubiquitine en présence de l'inhibiteur CC0651, nous avons utilisé une méthode combinant la réticulation des protéines, la spectrométrie de masse (MS) et un récent logiciel permettant l'interprétation des spectres MS/MS. La réticulation des protéines du complexe est effectuée avec le disuccinimidyl suberate (DSS) qui entraîne la liaison des lysines distantes à moins de 30 Å. La réticulation de Cdc34a et de l'ubiquitine a mené à la détection de 8 peptides réticulés tandis que 5 ont été observés avec le CC0651. En présence du CC0651, les événements de réticulations sont concentrés dans la région où se lie cette molécule permettant la stabilisation du complexe tel qu'observé paen RMN. Ces résultats démontrent que la combinaison de la réticulation et la MS permet d'étudier la structure d'un complexe et les effets d'un composé sur celle-ci.
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