Le thème de ce colloque est celui de l’enseignement universitaire à distance, présenté selon une perspective qui devrait permettre une réelle prise en charge des principaux enjeux par les professeures et professeurs. Trop souvent ce sujet est présenté selon une perspective manichéenne : soit on nous brosse un tableau, une affiche réclame en fait, où foisonnent une multitude de discours promotionnels habilement déguisés en visions fabuleuses – et souvent insensées –, soit on nous présente une pratique avilissante pour le professeur, éminemment dommageable pour l’étudiant, où tout ce qui fait l’attrait et la noblesse de la vocation universitaire est perverti par un simulacre de scolarisation au service d’une aveugle machine à diplômes. La mise en opposition des utopies et des scénarios apocalyptiques constituera certes un point de départ pour le colloque, mais pour aller plus loin. Par exemple, il existe une tension de longue date entre l’attrait pour la technologie et l’intérêt pour la pédagogie où, d’une part, on souhaite surtout mettre à profit et utiliser le matériel dernier cri et, d’autre part, où l’on ne jure que par des considérations théoriques concernant l’apprentissage. Quel serait à cet égard un terrain d’entente ? Il y a également ce nouvel étudiant numérique : la génération venue au monde avec une souris sous la main est à nos portes – qu’est-ce que cela signifie ? Et cet étudiant, ne devrait-il pas être lui-même préalablement formé aux exigences de l’enseignement à distance ? Quelles sont les grandes réussites actuelles de l’éducation à distance ? Quelles en sont les pires catastrophes ? Que devrait faire une université conventionnelle pour bien remplir sa mission dans un contexte de distance ? Quelles sont les expérimentations actuellement en cours et sont-elles prometteuses ? C’est en explorant ces sujets, et bien d’autres, que ce colloque proposera des éléments de redéfinition du professeur universitaire dans la mouvance actuelle de la distance.
Le jeudi 9 mai 2013