36 - Restituer les savoirs : explorer les formes sensibles de diffusion des savoirs scientifiques et leurs limites
- Jeudi 8 mai 2025
- Vendredi 9 mai 2025
Responsables
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Marie-Claude Plourde
UQAM - Université du Québec à Montréal
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Thomas Maxwell
UQAM - Université du Québec à Montréal
Ce colloque s’inspire de la remise en question de l’injonction à la diffusion dans la sphère universitaire; laquelle est, entre autres, basée sur le principe d’organisation rationnel du travail caractérisant le capitalisme « moderne » (Berger, 2018). Un principe qui, quoique rigoureux dans sa faculté à produire des connaissances « scientifiquement valides », uniformise et normalise les manières de le restituer au sein d’un champ disciplinaire, envisagé comme seul destinataire du savoir produit (Schurmans et al., 2014). Heureusement, ces formats de diffusion « traditionnels » de la connaissance tendent à être remis en question, et ce, tout particulièrement dans des disciplines récentes qui s’intéressent à la voix des minorités et des marginalisées (ex. : études féministes, genrées et décolonialistes, intersectionnalité, etc.) et à la place du sensible (ex. : la sensibilité éthique, théories de l’affect et esthétique), et qui portent l’intention de sortir le savoir de la seule sphère académique (voir : Bell et al., 2019; Fotaki et al., 2017; Fotaki et Pullen, 2024; Gilmore et al., 2019; Gilmore et Kenny, 2015, Katila et al., 2023; Meier et Wegener, 2017).
Ces visions alternatives font du corps de la chercheuse l’outil premier de toutes collectes ou analyses de données et tentent de « faire vivre » les ressentis physiques ou affectifs des participantes d’une recherche (Fotaki et Pullen, 2024). Elles tentent entre autres de restituer le sensible par l’ethnographie (Plourde, 2023) l’autoethnographie (Maxwell, 2023), la production d’ambiance (Depeau et Feildel, 2016), les perceptions sonores (Battesti, 2016), l’expérience sensorielle et émotionnelle (Audas et al., 2024). Ce faisant, elles questionnent la validité, l’objectivité et la neutralité de la restitution des savoirs « désincorporés » (Fotaki et al., 2017). Cette volonté de retourner au sensible, et à la complexité de ce qui sous-tend ce que nous nommons le « social », permet d’éclairer l’hétérogénéité des relations constitutives de la réalité. Dans cette perspective, un nombre grandissant d’éléments se voient acquérir le rôle « d’acteurs » au sein des dynamiques « sociale » à l’étude, des éléments dont les « voix » sont singulières et qui, par conséquent, nécessitent de « singulièrement » les restituer.
Ce colloque se donne ainsi l’objectif de rassembler les multiples voix scientifiques qui se questionnent sur les difficultés de restitution du savoir en suivant des chemins nouveaux, mais aussi inclusifs d’auditoires externes à la sphère universitaire. Ce colloque veut offrir un espace où les notions de corps, de sensible et d’affect se présentent à l’articulation de ces questionnements. La « réincorporation » de la recherche n’appelle-t-elle pas, par sa nouveauté, à s’éloigner des formes de restitution conventionnelle? À écrire autrement? À inventer des formes de restitution? À rejoindre un plus grand nombre d’individus apprenants et participants à la recherche?
Appel à communications
C’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous vous invitons à une rencontre sur la « Restitution des savoirs » dans le cadre du 92e Congrès de l’ACFAS. Nous serons heureuse et heureux de vous accueillir les 8 et 9 mai 2025 afin d'explorer ensemble les multiples formes sensibles de diffusion que peut prendre la recherche et les enjeux que cela soulève.
Cette rencontre veut rassembler les multiples voix scientifiques qui se questionnent sur les difficultés de restitution du savoir en suivant des chemins peu conventionnels ou pas encore tracés. La pertinence de ce colloque réside dans l’aménagement d’un lieu de contestation du statu quo de la production de la connaissance, à l’intérieur même de la structure qu’il remet en question. Ce faisant, il permettra de créer un lieu de partage autour des stratégies de restitution plus sensibles, qui se démarquent et atteignent leur cible (axe 1 - Restitution sensible des savoirs), mais aussi leurs limites (axe 2 - Limites et politiques). Pour ce faire, nous souhaitons mettre l’emphase sur les contributions qui s’appuient sur des cas concrets de restitution alternative des savoirs et des possibilités de coexistence de formes (artistiques et poétiques, par exemple) de restitution au sein de formes plus « traditionnelles » (voir Brummans, 2007, 2009, 2024). De plus, ce colloque se démarque car il offre un espace où la notion du sensible se présente à l’articulation de tous ces questionnements et enjeux.
Format des propositions
Chaque proposition de communication devra se présenter sous la forme d’un résumé de 3000 caractères maximum (espaces compris), accompagné de 5 mots-clés et d’une courte bibliographie. Elle devra contenir minimalement : l’institution d’attache des auteur.trices et son titre, la problématique clairement identifiée, le sujet et le contexte, la provenance des données et le terrain de recherche s’il y a lieu.
Critères de sélection des propositions
Les propositions seront évaluées en fonction des critères suivants:
- Pertinence et originalité (lien avec le thème du colloque);
- Cadre conceptuel et problématisation (cadre théorique, questions et objectifs liés à la question de la restitution des savoirs);
- Apports scientifiques ou pratiques, portée des questionnements pour la discussion de groupe;
- Qualité de la langue, et teneur de la bibliographie.
Soumission des propositions
Veuillez envoyer les propositions de communications à Marie-Claude Plourde, responsable du colloque, avant le 14 février 2025. Les auteur.trices des communications retenues seront notifié.es avant le 21 février 2025.
*Pour tous les détails du colloque, veuillez consulter le PDF de l'appel à communications.
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