462 - Discours, pouvoir et preuves : les contours de la linguistique légale
- Lundi 5 mai 2025
- Mardi 6 mai 2025
Responsables
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Francis Fortin
UdeM - Université de Montréal
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Julien Plante-Hébert
UQAM - Université du Québec à Montréal
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Noémie Allard-Gaudreau
UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue
La discipline de la linguistique légale, une linguistique appliquée au domaine de l’enquête et du droit, gagne en popularité au Québec (Allard-Gaudreau, Plante-Hébert & Fortin, 2024). Néanmoins, elle demeure largement méconnue des professionnel·le·s du droit et de la plupart des chercheur·euse·s en sciences humaines et sociales, arts et lettres.
La linguistique légale repose sur une grande variété de méthodes d’analyse, telles que l’analyse de discours, l’analyse conversationnelle, la phonétique et la sociolinguistique, permettant d’examiner les phénomènes langagiers sous différents angles. Ces approches fournissent des réponses précises à des questions souvent inaccessibles aux spécialistes du droit, en raison de leur complexité ou de leur subtilité. Dans le cadre des expertises judiciaires, par exemple, les linguistes peuvent être sollicité·e·s pour examiner des traces langagières – qu’elles soient orales ou écrites – afin d’apporter des éclairages cruciaux sur des affaires juridiques complexes, allant de l’identification de l’auteur·e d’une lettre de menace anonyme à l’analyse d’enregistrements incriminants. La linguistique légale couvre également l’analyse des textes de loi et des procédures écrites. Le rôle des linguistes est, dans ce contexte, d’améliorer la clarté et de réduire les biais d’interprétation des documents examinés. Par ailleurs, certain·e·s spécialistes de la linguistique vont étudier les interactions verbales qui ont cours au sein du processus judiciaires afin d’explorer la dynamique des échanges entre les professionnel·le·s du droit et les profanes : on cherche ainsi à découvrir comment le sens des paroles est négocié par ces acteur·rice·s et par quelles stratégies chacun tente d’imposer sa vision à l’autre. Enfin, d’autres chercheur·euse·s vont plutôt consacrer leurs travaux à l’analyse des discours légaux et judiciaires dans l’espace public et médiatique. Ces recherches visent à comprendre comment les médias et l’opinion publique perçoivent et discutent des enjeux des tribunaux.
L’objectif de ce colloque, qui fait suite à celui organisé en 2023, est de poursuivre les efforts pour faire connaître la linguistique légale au Québec. Ce colloque sera l’occasion de faire le point sur les avancées les plus récentes dans le domaine. Il permettra également de rassembler des jeunes chercheur·euse·s et des spécialistes plus expérimenté·e·s autour des questions relatives à l’usage du langage dans des contextes légaux et judiciaires. À l’image de la linguistique légale – intrinsèquement multidisciplinaire –, des contributions issues de toutes les disciplines sont les bienvenues
Événements à souligner
- Un cocktail de réseautage aura lieu le 5 mai en soirée.
- Des ateliers pratiques portant sur les applications de la linguistique légale a des corpus numériques auront lieu le mardi 6 mai (plus de détails à venir).
Appel à communications
Tout type de contribution est attendu, qu’il s’agisse de recherches originales, de revues de littérature critiques, ou de réflexions théoriques ou méthodologiques entourant la linguistique légale au Québec et dans la francophonie.
Les propositions doivent être envoyées à l’adresse suivante au plus tard le 13 février 2025 : noalg@ulaval.ca. Les propositions doivent :
- Être en format word ;
- Indiquer le(s) prénom(s), nom(s), statut(s), affiliation(s), courriel(s), des, de, du conférencier·ère(s) ;
- Comprendre un titre de 180 caractères maximum ;
- Un résumé de 1500 caractères (espaces comprises, excluant la bibliographie) ;
- Les références bibliographiques complètes de la proposition.
Nous prévoyons des présentations d’une durée de 20 minutes suivies d’une période de discussion de 10 minutes.
À noter que les responsables du colloque tiennent à réunir autant que possible des personnes étudiantes de tous les cycles, des chercheur·euse ·s de la relève ou déjà bien établi·e ·s ainsi que des spécialistes de la langue ou du droit qui évoluent dans des milieux de pratique.