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Présentateur des activités scientifiques

452 - Entre vitalité culturelle et contraintes organisationnelles : les collectifs d’artistes dans la société d’aujourd’hui

  • Mercredi 7 mai 2025
  • Jeudi 8 mai 2025

Responsables

Les collectifs d’artistes constituent des entités dont l’action participe de manière importante à la vitalité culturelle d’une société. Les compagnies de théâtre ou de danse, les groupes musicaux autoproduits, les centre d’artistes autogérés, les maisons d’édition dirigées par des écrivains, pour ne donner que ces exemples, forment une constellation abondante et dynamique de la production artistique, au Québec comme ailleurs.

Or, ces organisations, souvent de taille modeste et caractérisées par une orientation résolument artistique – une logique de la création – s’avèrent vulnérables et souvent marginalisés dans l’univers de la consommation culturelle, où d’autres logiques – commerciales, managériales, etc. – leur font face. En effet, ces collectifs de production artistiques rencontrent plusieurs défis afin de pérenniser et soutenir leurs activités de création, parmi lesquels les décalages entre les logiques gestionnaires et artistiques, les injonctions administratives des subventionnaires ou les enjeux de la diffusion devant public. Quelles sont les tensions et les stratégies d’adaptation qui animent actuellement ces organisations ?

Au Québec, le financement de la production culturelle est assuré en grande proportion par les subventions publiques. Dans les dernières années, et peut-être d’autant plus dans la foulée du renouvellement de la Loi sur le statut professionnel des artistes, les requêtes adressées aux collectifs d’artistes par les organismes subventionnaires ont impulsé de nouvelles pratiques administratives et potentiellement conduit à plusieurs transformations dans la culture de ces organismes. Que dit la réalité du terrain ? Qu’en est-il hors du Québec ?

Considérant également que les travailleurs, artistes et autres, de ces organisations assument les contrecoups de la précarité, de la fluidité ou de la vulnérabilité de leurs structures d’intégration professionnelle, ce colloque souhaite également questionner les réelles conditions de travail dans les secteurs de la production culturelle et artistique, explorant du même souffle les conséquences de ces conditions sur la production elle-même. 

Ces enjeux, loin de concerner une portion marginale de la production de richesse sociale, ont un impact sur le rayonnement de la culture, sur l’éducation culturelle en général et sur l’état du dialogue social, influencé et nourri par la création de toutes les disciplines. 

Tout en en interrogeant ces spécificités locales des dynamiques culturelles québécoises et canadiennes actuelles, le colloque demeure ouvert aux communications d’ici et d’ailleurs qui abordent les enjeux plus généraux soulevés par les collectifs d’artistes à l’échelle internationale et dans la longue durée.  


Appel à communications

Dans la dernière année, la mobilisation des milieux artistiques québécois s’est intensifiée, rappelant que le « sous-financement » de la culture est un enjeu sociétal majeur, lié à la vitalité même de la création. Ces mobilisations trouvent leurs échos en France, en Belgique et ailleurs. Cette raréfaction des ressources déstabilise les petits organismes artistiques, déjà précaires, alors que les plus grandes organisations peuvent compter sur un volume de capitaux importants et une force d’inertie économique apportée, entre autres, par leur intégration au marché de la grande distribution des biens culturels. 

Pour les plus petits joueurs, qui ne s’adressent pas à ce marché, mais s’attachent plutôt à une mission de soutien à une production culturelle et artistique de pointe, de recherche et de découverte, la stabilité et la rentabilité économiques constituent un défi. Quelles sont les tensions et les stratégies d’adaptation qui animent actuellement ces organisations ?

Ancrée dans le postulat que la vitalité culturelle dépend de la variété de la production, la perspective de ce colloque invite à penser les conditions actuelles des collectifs d’artistes auto-produits ou autogérés. Les communications présenteront des résultats de recherches et d’enquêtes récentes menées dans le champ de la sociologie de la culture et des arts, mais aussi dans celui des relations industrielles, du droit, de l’économie ou du management.

Seront également accueillies les propositions de communications à « quatre mains » entre universitaires et praticiens du milieu. 

Les responsables sollicitent tout particulièrement les contributions de l’étranger, afin de favoriser le partage des connaissances dans une perspective transnationale.

Axes thématiques : 

  • Les défis des organismes artistiques aujourd’hui, entre création et contraintes administratives : comment concilier leur mission fondamentale avec les requêtes des bailleurs de fonds et les défis économiques du secteur ? 
  • Les nouvelles régulations sur le statut d’artiste et le financement public des arts, et leurs impacts sur les organismes de création : comment les cadres réglementaires affectent-ils les collectifs artistiques ; quelles dispositions pourraient être améliorées, repensées ; que dit la recherche à ce sujet ?
  • Les tensions et stratégies d’adaptation des organismes artistiques : quels enjeux pour la culture organisationnelle et l’aménagement du travail dans ces milieux ?
  • Les impacts des nouvelles technologies sur les organismes artistiques : comment sont affectées les pratiques des organismes artistiques et des artistes par l’introduction croissante des technologies numériques et de l’économie algorithmique?

Les propositions de communication d’environ 500 mots peuvent être envoyées à Pascale Bédard (pascale.bedard@soc.ulaval.ca) jusqu’au 17 février 2025. Elles devront s’accompagner d’un titre (max. 180 caractères, espaces comprises) et d’un résumé (max. 1500 caractères, espaces comprises). 

Organisation : Pascale Bédard, Université Laval et Guy Bellavance, INRS

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