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Présentateur des activités scientifiques

450 - Les inquiétudes des jeunes à l'ère des enjeux environnementaux

  • Jeudi 8 mai 2025

Responsables

Depuis plusieurs années, la question des effets délétères engendrés par les discours sur l’environnement, en particulier chez les plus jeunes, fait l’objet de nombreuses analyses, issues de différents champs disciplinaires. Pour le philosophe australien de l’environnement Glenn Albrecht, « la solastalgie est la douleur ou la maladie causée par la perte ou le manque de réconfort et le sentiment d’isolement liés à l’état actuel de son lieu de vie (home) et de son territoire » (2005 : 46). Certains auteurs parlent même de « deuil écologique » pour désigner la nécessité de composer avec la disparition d’espèces vivantes, mais aussi pour nommer la perte de connaissance sur l’environnement, les problèmes économiques engendrés ainsi que le délitement du lien social qui les accompagne (Cunsolo & Ellis, 2018). En un mot, la transformation de l’environnement et de la biodiversité n’affecte pas que le vivant non-humain. Elle engendre différentes formes de souffrances chez des individus, souvent nostalgiques d’une époque révolue, parfois fantasmée. Ainsi le terme d’éco-anxiété est aussi avancé par certains chercheurs pour nommer la « peur chronique du désastre environnemental » (Clayton et al., 2017 : 68) ou encore pour désigner « les appréhensions et le stress découlant des menaces anticipées qui pèsent sur l’écosystème » (Cunsolo et al, 2020 : 261). Or de nombreuses recherches montrent que les jeunes générations seraient particulièrement touchées par ces inquiétudes (Wu et al., 2020 ; Baker et al., 2021 ; Ojala, 2012).

Notre colloque a pour objectif d'interroger le rôle de la recherche pour mieux saisir les inquiétudes des jeunes dans le contexte du réchauffement climatique, tout en s'intéressant aux différentes modalités d'accompagnement  des jeunes publics avec ce type de souffrances. Cela implique aussi de questionner l'ensemble des inquiétudes des jeunes générations pour comprendre la place occupée par celle en lien avec les enjeux environnementaux.


Appel à communications

Ce n’est pas un hasard si des spécialistes de l’éco-anxiété comme Panu Pihkala considèrent que l’analyse des modalités de formation de l’identité constitue une voie prometteuse pour mieux comprendre les impacts du haut potentiel anxiogène de la crise environnementale sur les plus jeunes (Pihkala, 2020) : d’une part, elle traduirait chez des jeunes se sentant impuissant l’incapacité à être dans un monde marqué par l’annonce de catastrophes environnementales par la communauté scientifique, d’autre part, elle mènerait d’autres jeunes à s’engager dans le domaine de l’environnement pour contrer les effets de la menace qui plane sur eux, au risque du sentiment d’insuffisance. Sentiment d’impuissance et sentiment d’insuffisance indiquent alors que derrière l’appellation générique actuelle de l’éco-anxiété se cache probablement une pluralité de conséquences chez les jeunes confrontés à la peur de l’avenir à l’heure des enjeux environnementaux. Dans le cadre de notre colloque, c’est cette pluralité et cette complexité qui nous semblent important d’appréhender afin de mieux mesurer les effets de ce contexte global caractérisé par son haut potentiel anxiogène sur les jeunes, en posant au moins quatre questions :

  1. L’éco-anxiété est un phénomène observable à l’échelle mondiale chez les jeunes, mais il reste difficile à ce jour d’en mesurer l’ampleur chez cette population, de définir si les jeunes se distingue vraiment de l’ensemble de la population à ce sujet et surtout de vérifier s’il existe dans facteurs sociodémographiques favorables à son déploiement. Ainsi pouvons-nous poser les questions suivantes : Quel pourcentage de jeunes sont concernés par l’éco-anxiété ? Les jeunes sont-ils effectivement concernés davantage que les adultes par l’éco-anxiété ? Existe-t-il des facteurs sociodémographiques favorables à son déploiement ?
  2. Nous savons que l’éco-anxiété entraine des conséquences sur la santé mentale des jeunes, mais nous ne connaissons pas bien les contextes sociaux qui sont favorables à son déploiement, ou, au contraire, qui permettent aux individus de contrer ses effets. Des études indiquent déjà que les populations confrontées aux effets du réchauffement climatique dans leur quotidien sont plus enclines que d’autres à développer de l’éco-anxiété (Clayton et al., 2017). Mais nous aimerions préciser quels sont les contextes quotidiens qui sont favorables à leur déploiement pour des populations qui habitent un même territoire et qui sont donc confrontés à des effets semblables du réchauffement climatique dans leur quotidien. Existe-t-il des milieux sociaux, familiaux et scolaires propices au déploiement de l’éco-anxiété chez les jeunes ? 
  3. Il s’agit aussi d’accorder une place à l’étude des contextes de réception de l’information, fortement marquée chez les jeunes par l’usage d’internet et en particulier des réseaux sociaux. L’éco-anxiété étant intimement liée à la difficulté de s’approprier des informations à haut potentiel anxiogène, il nous semble tout aussi important d’analyser le rôle d’internet dans la propagation de ces informations. Quels rôles jouent internet et en particulier les réseaux sociaux dans le déploiement de l’éco-anxiété ?
  4. La souffrance caractéristique de l’éco-anxiété ne touche pas seulement les jeunes n’arrivant pas à agir dans un contexte à fort potentiel anxiogène, mais aussi, elle semble concerner des jeunes qui s’engagent dans la lutte contre le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité. Analyser le rôle de l’éco-anxiété chez ces jeunes engagés, c’est à la fois vérifier si leur action permet d’en enrayer totalement les effets et de mieux comprendre éventuellement les stratégies efficaces pour les atténuer. En d’autres termes, nous pensons qu’il peut être utile de questionner plus particulièrement le cas de ces jeunes afin d’en approfondir l’exemple. Quel rôle joue la peur chronique dans l’effondrement des sociétés dans le parcours de jeunes qui s’engagent dans le domaine de l’environnement ? Les effets de l’eco-anxiété persistent-ils malgré cet engagement ? Existe-t-il des stratégies chez ces jeunes pour en atténuer les effets ?

Les propositions de communications qui permettront d’amener des éléments de réponses à une ou plusieurs de ces questions seront les bienvenues. Des propositions provenant de doctorants et doctorantes sont également attendues. Les professionnels des domaines de l'éducation à l'environnement et de l'intervention social sont aussi invités à proposer une communication.

Il est à noter que le colloque se déroulera à la fois en présentiel et en ligne.

Pour proposer une communication :

Merci de nous transmettre :

  • Un titre ;
  • Le nom de l'auteur ou des auteurs ainsi que leur statut, leur affiliation institutionnelle et leur courriel
  • Un résumé de la communication (1200 signes espaces compris maximum)
  • Et de précisez vous compter participer au colloque en présentiel ou en ligne.

ATTENTION : les participants au colloque, y compris les intervenants (en présentiel et en ligne), devront s'acquitter des frais d'inscription.

Les propositions de communication devront parvenir au plus tard le 13 janvier 2025 à l'adresse suivante : jocelynlachance@yahoo.fr. 

Calendrier prévisionnel :

14 janvier 2025 : date limite d'envoi des propositions.

24 janvier 2025 : réponses d'acceptation ou de refus aux auteurs

30 janvier 2025 : date limite de confirmation des auteurs au colloque

20 février 2025 : diffusion du programme

31 mars 2025 : date limite d'inscription au colloque

8 mai 2025 : déroulement du colloque

Organisateurs :

Jocelyn Lachance

https://www.linkedin.com/in/jocelyn-lachance-17b48791/?originalSubdomain=fr

Jean-Philippe Perreault 

https://www.ftsr.ulaval.ca/notre-faculte/repertoire-du-personnel/jean-philippe-perreault