449 - Remontée des discours et des attitudes masculinistes, homophobes et transphobes chez les jeunes : des constats à la croisée des savoirs
- Mardi 6 mai 2025
Responsables
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Gabrielle Richard
GRIS Montréal
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Olivier Vallerand
UdeM - Université de Montréal
Le début des années 2020 voit poindre une dégradation du climat social eu égard aux personnes LGBTQ+, et surtout aux personnes trans et non-binaires (TNB), ciblées par des assauts législatifs et une polarisation des discours sur leurs existences. Des rapports d'associations états-uniennes montrent que les personnes LGBTQ+ en général, et les personnes TNB en particulier, sont ciblées par des initiatives visant à restreindre leurs droits (HRC, 2023). Ces violences sont décuplées par les réseaux sociaux et par l’incapacité des plateformes à réglementer ces discours (GLAAD, 2023).
La désinformation autour de l’existence et des revendications des personnes trans génère une polarisation des opinions du grand public à leur sujet. C’est particulièrement vrai au sujet des droits des personnes trans, qu’on tend à représenter comme des menaces, aux gains durement acquis par les mouvements féministes comme à la sécurité et à l’intégrité des enfants, qu’il faudrait « protéger » de leur « influence ». Ainsi, un sondage états-unien révèle que 38 % des adultes estiment que « la société va trop loin pour accommoder les personnes trans », alors qu’une proportion presque égale (36%) estime qu’elle devrait les accommoder davantage (Pew, 2022).
Le Canada et le Québec n’échappent pas à ces phénomènes. Un sondage canadien montre un déclin significatif et rapide du soutien à des mesures transaffirmatives comme l’accès des mineur.es à des soins d’affirmation de genre (58% en accord en 2023 vs 48% en 2024) ou la possibilité d’offrir une option de genre neutre sur les papiers d’identité (49% en 2023 vs 40% en 2024) (IPSOS, 2024).
Ce climat social affecte les jeunes, par la rhétorique qu’il emprunte comme par ses impacts. Une étude montre par exemple un lien de causalité entre l’adoption de lois anti-trans aux États-Unis et la hausse du taux de suicide des jeunes TNB (Lee et al. 2024). Des recherches en cours s’intéressent à la recrudescence de tels discours chez les jeunes personnes au Québec.
Appel à communications
Le début des années 2020 voit poindre une dégradation du climat social eu égard aux personnes LGBTQ+, et surtout aux personnes trans et non-binaires, ciblées par des assauts législatifs et des violences désinhibées, incluant via les outils numériques. La désinformation autour de l’existence et des revendications des personnes trans contribue à les représenter comme des menaces aux gains durement acquis par les mouvements féministes et à la sécurité des enfants, qu’il faudrait protéger de leur influence. Les propos d’influenceurs masculinistes et anti-LGBTQ trouvent aussi écho chez des hommes qui se considèrent desservis par un discours féministe qui aurait été « trop » loin.
Ce climat social affecte les jeunes, par la rhétorique qu’il emprunte comme par ses impacts. Les jeunes queers, trans ou en questionnement de leur orientation sexuelle ou de leur genre, sont frappé·es de plein fouet par ces rhétoriques anti-LGBTQ qui parlent en leur nom sans s’enquérir de leurs véritables besoins. Les jeunes femmes et hommes cisgenres et hétérosexuel·les sont aussi desservi.es par ce climat social, qui accentue la polarisation entre leurs postures respectives face au féminisme et aux conditions de possibilité de l’hétérosexualité. Les jeunes personnes immigrantes ou musulmanes, quant à elles, voient leur culture d’origine ou leur religion pointée du doigt comme étant responsable d’une trahison aux valeurs d’inclusion et d’ouverture à la diversité sexuelle et à la pluralité des genres de leur société d’accueil.
Soumettre une proposition de communication
Le colloque est une occasion de marier les expertises sur le climat social d’hostilité grandissante envers les personnes LGBTQ+ et sur les impacts de ce climat sur certains groupes sociaux minorisés, incluant ceux qui sont instrumentalisés par ces rhétoriques homonationalistes. À ce titre, les contributions devraient se situer dans l’un des quatre axes suivants :
1- Discours anti-LGBTQ, masculinisme et montée de l’extrême-droite : Des éléments politiques et médiatiques en contexte adverse
2- Genre, sexualité, immigration et religion : l’instrumentalisation politique de sujets qui dérangent
3- Mouvances anti-LGBTQ et retombées
4- Aller de l’avant en période d’hostilité : des pratiques de care et d’intervention
L’appel à communication est ouvert aux personnes de tout degré d’expérience, issues du milieu de la recherche ou de l’intervention.
Pour soumettre une proposition de communication, veuillez faire parvenir les informations suivantes :
- Titre de la communication
- Nom de la/des personnes autrices, statut et institution/organisme de rattachement
- Courriel des personnes autrices
- Résumé de 300 mots
Ces informations doivent parvenir à Gabrielle Richard, directrice de la recherche au GRIS-Montréal, gabrielle.richard@gris.ca, avant le 10 février 2025.
Veuillez prendre note que les personnes participantes devront s’inscrire au Congrès de l’ACFAS. Le colloque aura lieu en format hybride.