417 - 60 ans de rapports entre musée et recherche : un bilan prospectif
- Jeudi 8 mai 2025
- Vendredi 9 mai 2025
Responsables
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Bernard Schiele
UQAM - Université du Québec à Montréal
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Jean-Marie Lafortune
UQAM - Université du Québec à Montréal
Si les études disciplinaires ont toujours soutenu l’activité des musées selon leur type (arts, sciences, société), on observe depuis 60 ans une extension de la recherche afin d’améliorer son fonctionnement, garantir certaines de ses fonctions et mieux saisir son rôle dans la société.
Au fondement de toutes les missions muséales, la recherche scientifique procure les éléments factuels et interprétatifs qui permettent de concevoir les expositions, d’élaborer leur discours et de leur attribuer des significations. Elle s’avère ainsi indispensable à la conservation, qui repose sur la connaissance des objets et des œuvres comme un préalable à la constitution de collections. La recherche fournit aussi un cadre précieux concernant les stratégies expographiques, relatives tant aux contenus des expositions qu'à leur analyse comme « média » (Davallon et Flon, 2013 ; Davallon, 1999). Elle s’incarne également dans une attitude critique face aux thématiques et aux collections des institutions, ainsi que dans une posture réflexive sur leur propre histoire.
Alors que la recherche était l’apanage des musées de grande taille pouvant y consacrer des ressources conséquentes, les départements ou services consacrés ont connu un déclin, laissant les chercheurs universitaires occuper une part accrue du terrain. Fondée sur un cursus universitaire, la muséologie s’appuie depuis 40 ans sur des liens très étroits entre les milieux de la recherche académique et celui des milieux de pratiques.
Ce colloque aborde les rapports entre les musées et la recherche à partir d’une chronologie ponctuée de périodes charnières de reconfiguration des débats menés depuis et sur les musées. Il s’agit d’examiner ces rapports en retraçant la sédimentation des approches qui découlent de la redéfinition de la figure du « public » (Blanc, Eidelman, 2023 ; Esquenazi, 2009 ; Eidelman, Roustan, Goldstein, 2006 ; Hermès 2001) dans les études muséales, autrement abordée à l’aune de la démocratisation (Tobelem, 2016).
Appel à communications
Si les études disciplinaires ont toujours soutenu l’activité des musées selon leur type (arts, sciences, société), on observe depuis 60 ans une extension de la recherche afin d’améliorer son fonctionnement, garantir certaines de ses fonctions et mieux saisir son rôle dans la société.
Soutenant toutes les missions muséales, la recherche scientifique menée dans le champ procure les bases factuelles et interprétatives qui permettent de concevoir les expositions, d’élaborer leur discours et de leur attribuer des significations. Si elle s’avère indispensable à la conservation, qui repose sur la connaissance des objets ou des œuvres comme un préalable à la constitution de collections, elle procure un cadre précieux pour les stratégies expographiques, relatives tant aux contenus des expositions qu'à leur analyse comme « média » (Davallon et Flon, 2013). Elle s’incarne enfin dans une attitude critique face aux thématiques et aux collections des institutions ainsi que dans une posture réflexive sur leur propre histoire.
Alors que la recherche était l’apanage des musées de grande taille pouvant y consacrer des ressources conséquentes, les départements ou services consacrés ont connu un déclin, laissant les chercheurs universitaires occuper une part accrue du terrain. Fondée sur un cursus universitaire, la muséologie s’appuie depuis 40 ans sur des liens très étroits entre les milieux de la recherche académique et celui des milieux de pratiques.
Ce colloque aborde les rapports entre les musées et la recherche à partir d’une chronologie ponctuée de périodes charnières de reconfiguration des débats menés depuis et sur les musées. Il s’agit d’examiner ces rapports en retraçant la sédimentation des approches qui découlent de la redéfinition de la figure du « public » (Blanc, Eidelman, 2023 ; Esquenazi, 2009 ; Eidelman, Roustan, Goldstein, 2006 ; Hermès 2001) dans les études muséales, autrement abordée à l’aune de la démocratisation (Tobelem, 2016).
Les trois phases de structuration de la recherche muséale autour de la transformation de la figure du public, tant au sein des établissements que des universités, que les milieux concernés s’en donnent se déclinent ainsi :
• Le tournant 1970, centré sur la démocratisation et l’éducation populaire.
• Le tournant 1990, marqué par les actions de médiation dans un contexte de montée du néolibéralisme.
• Le tournant 2010, caractérisé par la diversification et la personnalisation de l’offre muséale aiguillonnée par une poussée des potentialités libérées par le déploiement des usages d’Internet.
La recherche institutionnelle et universitaire s’est constamment adaptée à la conjoncture muséale et a produit des travaux en lien avec les nécessités empiriques ou théoriques du moment. C’est pourquoi il est essentiel de saisir l’évolution de la recherche, soit d’évaluer la pertinence des résultats obtenus, dans le contexte des conditions qui prévalaient au cours des phases identifiées. Ce regard rétrospectif apparaît comme une des conditions théoriques et méthodologiques nécessaires pour penser la filiation des courants de pensée et leur poids dans les travaux actuels, donc pour apprécier la valeur des résultats précédents mobilisés à l’appui des travaux actuels. Une telle démarche systématique de décentration historico-épistémologique n’a encore jamais été entreprise en recherche muséale. Or, les courants de pensée issus des trois périodes informent toujours les travaux actuels, car on observe à l’échelle du monde muséal non la substitution des dispositifs d’action induits par la recherche au cours de ces périodes charnières, mais leur superposition.
Dans cette perspective, une approche comparative s’impose pour saisir la pertinence des travaux passés et leur apport éventuel aux enjeux des recherches actuelles. Comparer des travaux antérieurs à des travaux actuels, nous apparaît un exercice essentiel.
Axes
Les propositions de communication peuvent ainsi porter sur les conditions de production de recherche sur les figures du public, dans le cadre d’un transfert de responsabilité des institutions muséales vers les universités, et leurs incidences sur les dispositifs muséaux :
- Figure du citoyen et dimension civique du travail muséal (‘1970).
- Figure du visiteur et exposition au cœur de l’activité muséale (‘1990).
- Figure de l’usager et médiatisation de l’offre muséale (‘2010).
- Conditions, dynamiques et enjeux de la recherche partenariale.
Calendrier
Transmission d’une proposition de communication en 2 pages (incluant thème, notions, méthode, terrain et quelques références) : 20 février 2025.
Réponse du Comité scientifique : 21 février 2025.
Transmission d’un texte complet (30000 à 40000 signes) ou de l’exposé envisagé : 2 mai 2025.
Critères de sélection
• Pertinence du sujet par rapport au thème et originalité du traitement.
• Qualité et portée de la réflexion.
• Complémentarité avec les autres éclairages apportés.
Transmettre les propositions de communication à :
Bernard Schiele : schiele.bernard@uqam.ca
Jean-Marie Lafortune : lafortune.jean-marie@uqam.ca