Université du Québec à Montréal, Université du Manitoba
5a. Résumé
Au Canada, les langues des signes (LS) coexistent dans un rapport diglossique avec les langues officielles (Dubuisson & Nadeau, 1993). Les politiques canadiennes d’accès à l’information (p. ex. : LC 2019; LC 2023; OPHQ 2007, 2019) s’inscrivent dans le champ du handicap et reconnaissent les langues des signes comme des moyens d’adaptation. Nous présentons dans cette communication une analyse de la perception des sourds canadiens sur l’accès à l’information (7 groupes de discussion, 13 entrevues, sondage mené auprès de 168 citoyens sourds) et plus particulièrement sur la formation des langagiers de langues des signes qui facilitent l’accès à l’information. Les résultats qualitatifs de l’analyse phénoménologique (van Manen, 2023), confirmés par l’analyse statistique des réponses au sondage, montrent que les politiques actuelles sont incompatibles avec les demandes des sourds, qui déplorent l’absence de reconnaissance de leur spécificité culturelle et linguistique, de leur autonomie et de leur expertise concernant leur langue, leur culture et les questions d’accès à l’information. Dans cet esprit, nous proposons un modèle de formation des langagiers des LS qui considère l’expertise et le vécu des sourds et qui place en son centre la personne sourde comme enseignante, comme étudiante et comme cliente. Le modèle vise la valorisation de l’expertise sourde, de la culture sourde et des LS et permet de satisfaire les exigences de qualification des langagiers formulées par les sourds.
Connexion requise
Pour ajouter un commentaire, vous devez être connecté.