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Auteur et co-auteurs
Stéphanie Chouinard
Queen's University
Jen Wallner
Université d'Ottawa
5a. Résumé

L’éducation épaule les aspirations d'un État à construire sa nation. Par des programmes communs, les écoles transmettent des récits partagés du passé et établissent une vision commune de l'avenir. Cet enjeu se présente toutefois différemment dans les États multinationaux, où plusieurs communautés nationales s'efforcent de coexister au sein d'une structure étatique. Au Canada, des différences ont été observées dans les curriculums d’histoire des dix provinces – et en particulier dans celui du Québec (Beauchemin et Fahmy-Eid 2014; Moreau et Smith 2019). Mais peu d’auteurs se sont intéressés aux distinctions retrouvées dans les programmes des écoles majoritaires (anglophones) et minoritaires (francophones) (Wallner et Chouinard 2023), incluant les programmes accrédités par une même province.

Nous débuterons par une discussion sur les théories « constructivistes » du nationalisme postulant que l’État participe à la formation d’une trame narrative nationale (Billig 1995; Brubaker 1996; Österman et Robinson 2002), et sur l’importance de l’éducation dans cette entreprise. Ensuite, nous ferons un survol des raisons derrière l’existence d’un curriculum francophone séparé. Nous présenterons les résultats de notre comparaison empirique des curriculums francophone et anglophone d’histoire en Ontario afin d’en dégager les points de convergence / divergence entre les récits « nationaux » avancés. Enfin, nous discuterons des implications de nos résultats pour la communauté politique.