Pourquoi la violence apparaît-elle entre mère et fils dans le contexte socioculturel du territoire martiniquais? Résultat d’un constat local et de plusieurs années d’observations préliminaires dans un milieu que l'insularité peut rendre spécifique, se dégage un profil de mères victimes et de fils auteurs des violences avec une particularité matérielle et spatiale. Dans une culture matrifocale où la mère est sacrée, nous nous sommes demandé comment peut-elle être violentée? Existent-ils des déterminismes sociospatiaux qui font naître cette violence sur les ascendants? La bibliographie nous apprend que cette violence est d’abord à distinguer de la maltraitance des aînés, mais qu’elle revêt des aspects de domination et d’abus sur le parent. À la différence d’une crise, il s’agit de violences inscrites et permanentes. La prévalence des fils auteurs et celle d’une victime maternelle est remarquée. Face à une violence polymorphique, les auteurs évoquent le syndrome d'empereur : comportement d’un enfant au profil a priori “normal” (dont la violence ne serait pas en lien avec une consommation ou un trouble, un abus). Enfin, en géographie sociale, nous apprenons que la violence impacte le rapport à l’espace par des phénomènes de déprise spatiale, d’assignation ou de bannissement.
Avec la construction d’un outil spécifique aux violences sur ascendants, notre recherche tente de mieux comprendre, appréhender et situer ce phénomène sous le prisme de la géographie sociale.
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