Alexandra Therond, Vanessa Mcgrory, Pascale Brillon
UQAM - Université du Québec à Montréal, Université du Québec à Montréal
5a. Résumé
La perte d'un proche dans des conditions tragiques est souvent perçue comme une expérience des plus bouleversantes pour un individu. Les pertes violentes, notamment par homicide, sont liées à des symptômes de stress post-traumatique (TSPT), de dépression et du trouble de deuil prolongé. Si des recherches ont révélé que les personnes en deuil à la suite d'un homicide entretiennent fréquemment des croyances négatives envers elles-mêmes, autrui et le monde, l’association entre ces cognitions et leur détresse n'est pas pleinement comprise. Nous avons utilisé un modèle de médiation afin d’examiner si l’auto-efficacité face à l’épreuve (c'est-à-dire le sentiment de pouvoir affronter les obstacles liés au deuil traumatique) pouvait mieux expliquer le rapport entre ces croyances et la détresse chez 102 endeuillés par homicide. Nos données montrent que cette auto-efficacité joue un rôle de médiateur total entre les croyances et les symptômes de TSPT, de dépression et de deuil prolongé, tout en tenant compte de l'âge, du genre et du temps écoulé depuis le drame. Ces résultats mettent en évidence le rôle clé de l’auto-efficacité en tant que déterminant essentiel de l’association entre les croyances et la détresse. Ainsi, plus un individu adhère à des croyances négatives, moins il croit en ses capacités à traverser son deuil et plus il est en détresse. Nous discutons des implications théoriques et suggérons des interventions pour renforcer l’auto-efficacité chez les endeuillés.
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