Patrick Gosselin, Alexandra Ghostine, Marilyne Pion
Université de Sherbrooke
5a. Résumé
L’avortement spontané (AS) est une complication fréquente de la grossesse. Des études ont établi un lien entre le fait de vivre un AS, l'anxiété maternelle et des préoccupations plus prononcées, dans les mois suivant la perte ou lors d’une grossesse subséquente. Des résultats contradictoires sont observés et peu de travaux portent sur ces relations à plus long terme. Le fait que l’AS soit lié à une plus grande perception de risque peut aussi suggérer une sensibilité accrue à l’incertitude. Cette étude transversale par questionnaires (complétion en ligne) avait pour but de vérifier le lien entre l’AS et l’anxiété vécue suivant l’arrivée d’un premier bébé en santé. Elle comparait les mères avec vécu d’AS (n = 135) aux mères sans vécu d’AS (n = 455) concernant leurs symptômes anxieux ainsi que leur intolérance à l’incertitude, une vulnérabilité cognitive liée à l’anxiété et aux inquiétudes. Les mères ayant vécu un AS ont rapporté une intensité plus élevée d’inquiétudes, de symptômes anxieux liés à l’anxiété généralisée et d'intolérance à l'incertitude. Ces résultats justifient de poursuivre l’exploration de ces liens à l’aide de protocoles plus rigoureux. Selon d’autres auteurs, il est possible que l’AS, en tant qu’événement traumatique, soit lié à l’exacerbation de vulnérabilités touchant la perception et l’interprétation de l’incertitude, l’inquiétude et l’anxiété. L’état émotionnel lié au vécu de grossesse peut aussi être lié à plus d’AS et devrait être contrôlé dans les prochains travaux.
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