Les matérialités religieuses participent des expériences des croyants et des (re)façonnages, perpétuels, du religieux. Voie soufie, la Mouridiyya est très présente dans les études sur l’islam sénégalais. Les portraits des guides religieux mourides, dans les espaces dakarois, ont été approchés par la fenêtre des arts davantage que par celle du religieux. La multiplication des portraits sur des objets de consommation de masse : t-shirt, robes, autocollants, coques de téléphones n’a pas fait l’objet d’études exhaustives. Nous voulons nous demander : comment les portraits des guides fabriquent-ils, matériellement et visuellement, l’expérience religieuse? Notre terrain se fait sous la forme de participation observante et d’entrevues avec des hommes et des femmes, à Montréal et en région. Dans le cadre de cette communication, nous présentons des résultats préliminaires. La disponibilité des portraits questionne deux aspects de l’expérience : l’accessibilité ou la démocratisation des guides et la plasticité dans la fabrication du sacré – ici la sacralité du guide mais aussi de la relation avec le disciple–. Appréhender comment se façonne cette relation peut se faire en regardant ce que font les disciples avec les portraits. De quelles manières les mobilités que permettent les migrations transnationales participent à ce faire? En quoi ces expériences sont-elles un espace pour rendre compte des mobilités, des diversités et des individualités qui (re)font le religieux contemporain?
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