Cette communication présente les résultats de ma thèse de doctorat sur la gentrification touristique et les conflits de voisinage à la médina de Marrakech. Il sera question de discuter des effets des usages nouveaux de l'espace associés aux mobilités nord-sud sur la cohabitation entre les touristes-résidents étrangers et les habitants marocains. Un accent particulier sera porté sur les reconversions des maisons traditionnelles (riads) par les étrangers au cours des 30 dernières années. Considérée comme une forme d'embourgeoisement, je mobilise le concept de « gentrification touristique » comme clé de lecture de ce processus. Cette communication développe ainsi une thématique relativement récente en géographie du tourisme : les conflits touristes-résidents à l’échelle résidentielle comme nouvel enjeu des villes du patrimoine mondial. Sur le plan théorique, ma recherche s’appuie sur les écrits urbains critiques combinés à la gentrification comme forme néolibérale de l’appropriation de l’espace notamment par le courant postcolonial de la géographie sociale. Par l'entremise d'une méthode qualitative basée sur une soixantaine d’entretiens semi-directifs avec des habitants étrangers et leurs voisins marocains, la complexité des liens de proximité sociale et spatiale entre les deux groupes sera saisie dans des milieux de vie marqués par la coprésence des usages de l’espace locaux et globalisées, lucratifs et résidentiels impliquant diverses formes de conflits de voisinage.
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