« Son lynchage a été vu par des millions d’internautes. Nous avons assisté en direct à l’exercice de la barbarie extrême […] Ses lyncheurs lui avaient confisqué la parole. J’ai tenté de la lui rendre, pour qu’il nous parle de ce qu’il a été, de ce qui a fait de lui un dictateur [1]. », ainsi a décrit l’auteur algérien francophone Yasmina Khadra la source d’inspiration qui a donné naissance à son roman La dernière nuit du Raïs, publié en 2015. Quatre ans après l’assassinat de Mouammar Kadhafi, le chef d’État libyen, l’œuvre reprend la scène historique de sa mort. Ce récitnous invite à réfléchir non seulement sur la structure narrative et discursive qui marquent son hybridité générique, mais également sur le(s) rapport(s) de la fiction avec/à la réalité historique et aux médias. Quels sont les mécanismes déployés par Khadra permettant le passage de l’écran au papier? Nous faisons l’hypothèse que le dialogue et la description jouent le principal rôle dans ce passage. Notre communication analysera donc les méandres de l’histoire et de la fiction dans le roman de Khadra afin de montrer la corrélation entre ses aspects narratifs et thématiques. Nous ferons ainsi appel à la transmédialité, à l’analyse des genres littéraires et au roman historique.
[1] Entretien de Yasmina Khadra avec Dan Burcea, 16 décembre 2015, Salon littéraire Lintern@ute.
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