Mario Marotta UQAM - Université du Québec à Montréal
5a. Résumé
Cette communication apportera une contribution au débat interdisciplinaire sur la modernité et la sécularisation, et plus particulièrement sur la place de la religion dans les sociétés occidentales. Des auteurs centraux dans ce débat comme Wolfgang Schluchter, Charles Taylor et Marcel Gauchet renvoient souvent à l’œuvre de Weber et au concept de « désenchantement » pour établir une distinction entre modernité désenchantée et des autres conditions humaines « enchantées ». Le désenchantement devient pour eux la marque de l’unicité occidentale.
Ma présentation montrera que dans l’œuvre de Weber la condition « enchantée » ou « magique » est plutôt circonscrite et représente une sorte de stade primitif de l’humanité à partir duquel on peut observer plusieurs trajectoires de modernisation, caractérisées par différentes manières de retravailler la pensée magique originaire. Je montrerai aussi que dans la théorie wébérienne le désenchantement opère parallèlement au processus de rationalisation : la modernisation ne peut pas être étudiée que comme une relation complexe entre ces deux formes de développement de la société.
Cette reconstruction permettra de fonder une approche pluraliste à la modernité, où le cas occidental reste un cas particulier, mais n’est plus le seul modèle pour expliquer la dynamique de la modernisation comme « désenchantement ».
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