Depuis plusieurs années la France plaide pour la constitution d’une capacité européenne autonome. Pensée pour des interventions sur le flanc sud de l’Union européenne, cette capacité se heurte désormais à l’urgence résultante de l’agressivité russe sur le flanc oriental. Or, ce projet français se retrouve fragilisé de par la prépondérance de l’OTAN sur ce sujet, et de par sa négligence de la défense orientale de l’Europe. Pour autant alors que Paris est resté jusqu’ici un allié plutôt réticent au sein de l’OTAN, la guerre en Ukraine l’a forcé à s’investir plus dans celle-ci. S’il est encore trop tôt pour parler de retour du projet de pilier européen (dans l’OTAN) au sein de la politique étrangère française, les évolutions en cours dans les positionnements de celle-ci interrogent compte tenu des rôles (au sens de Holsti, cf. théorie des rôles) traditionnellement défendus par la France. Comment expliquez l'ampleur des changements en cours dans les politiques étrangères et de défense françaises? Selon nous, ceux-ci s'expliquent le mieux grâce à un modèle théorique alliant théorie des rôles et approche bureaucratique. Afin de démontrer ceci, nous nous appuierons sur plusieurs entretiens et déclarations officielles. Alors que le fonctionnement interne de l’OTAN s’apprête à connaître de nombreux changements, ce papier se propose d’analyser les évolutions en cours en France et de s’interroger sur les rôles que pourrait tenir la France à l’avenir au sein de l’Alliance.
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