Le cannelier (cinnamomum cassia) est un arbre tropical qui fournit la casse, mieux connue sous le nom générique de cannelle. En 2019, la production de cannelle au Vietnam atteint plus de 41 000 tonnes, plaçant le pays au 3e rang des producteurs mondiaux (FAO, 2019). Il y a un peu plus de dix ans, la cannelle ne contribuait que marginalement à l’économie locale. Peu d’études se penchent sur les répercussions que cette nouvelle manne peut avoir sur les modes de vie des producteurs locaux, soit les familles issues des minorités ethniques Hmong et Yao. Ma problématique de recherche enquête donc sur les stratégies de subsistance des individus impliqués dans la culture de la cannelle au Vietnam. J’emploie des méthodes de recherche qualitatives mixtes basées sur plus de 200 entrevues avec les producteurs de cannelle. Mes résultats préliminaires démontrent que leurs modes de production tiennent compte de divers gradients de qualité et de vitesse de croissance du cannelier, soutenus par leurs savoirs écologiques et des décisions économiques propres à chaque ménage. Cette trame aboutit à des moyens de subsistance hautement spécialisés et adaptés, permettant de naviguer avec une certaine flexibilité dans la fluctuation des prix du marché. Cette recherche contribue aux connaissances liées aux modes de vie des minorités ethniques du nord du Vietnam. Plus largement, elle informe sur comment les dynamiques mondiales d’offre et de demande de produits tropicaux impactent les producteurs locaux.
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