Une relation médecin-patient plus égalitaire est aujourd’hui promue comme idéal par les approches de type patient-partenaire, lesquelles encouragent une participation du patient à la prise de décision et aux soins. Ces approches sont toutefois peu étudiées sous l’angle du désengagement de l’État du collectif et du transfert au patient d’une partie des responsabilités de santé. L’objectif de cette étude était de réaliser une revue narrative de travaux sociologiques de la base de données Web of Science portant sur les approches de type patient-partenaire en vue de documenter les enjeux sociaux qui en découlent. Il ressort des travaux que ce type d’approches risque : 1)d’avoir comme effet d’accentuer les écarts sociaux en raison des inégalités de capital culturel de santé; 2) de constituer une contrainte additionnelle non désirée par les patients; 3) d’entraîner des effets iatrogènes causés par l’autosurveillance demandée; 4) de faire en sorte que, en bout de piste, soient gommés les déterminants sociaux de la santé et que les patients soient tenus responsables de leurs problèmes de santé. Cette étude permet de resituer l’approche patient-partenaire au sein du courant néolibéral contemporain et vise à susciter davantage de réflexions critiques sur les enjeux sociaux de ce type d’approche.
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