Le transfert d’un savoir-évaluer « étranger » dans le contexte d’action des écoles montréalaises : une recherche collaborative avec des enseignants formés à l’étranger au Québec
Arianne ROBICHAUD, Dan Thanh DUONG THI, Joëlle MORRISSETTE
UQÀM - Université du Québec à Montréal, Université de Montréal
5a. Résumé
La présente contribution prend appui sur une recherche collaborative (Desgagné, 2007) portant sur le transfert interculturel du savoir-évaluer des enseignants formés à l’étranger (EFE) au Québec (Diédhiou, Robichaud & Duong Thi, CRSH 2020-2022). Ces professionnels, ayant acquis leurs qualifications en enseignement à l’étranger (Zietsma, 2010), jouent leur intégration socioprofessionnelle au Québec, dans des contextes d’action valorisant la démocratisation de la réussite pour tous les élèves (Martineau & Vallerand, 2007). Au plan de l’évaluation, celle-ci se réaliserait par des pratiques d’évaluation au service de l’apprentissage et des démarches de régulation et de différenciation (Morrissette & Diédhiou, 2017). Comment s’y prennent alors les EFE, et qu’arrive-t-il aux processus de transfert du «savoir-évaluer étranger» dont ils sont porteurs, dans le contexte des écoles au Québec? Retenant un éclairage interactionniste (Becker, 2006), notre analyse des 5 entretiens collectifs de coanalyse des tensions vécues dans la mobilisation de leur savoir-évaluer montre que son transfert est un processus négocié au cœur des interactions quotidiennes avec les membres de l’écologie professionnelle. Cette négociation reposerait sur une exigence de conformité à des conventions socialement partagées: un système d’expertise sur l'évaluation des apprentissages et un système de références en lien avec la transparence et la bienveillance dans la pratique de l’évaluation des apprentissages.