Plusieurs chercheurs ont constaté que les agresseurs sexuels présentent des stratégies d'adaptation inadéquates (ex.: fantaisies sexuelles déviantes, consommation de substances). Cependant, très peu de chercheurs ont examiné empiriquement les facteurs théoriques considérés comme étant à l'origine et impliqués dans le développement de celles-ci. En 2011, Roberto Maniglio a émis l'hypothèse selon laquelle les abus vécus à l’enfance mèneraient au développement de problèmes psychologiques intériorisés, lesquels mèneraient à leur tour à l’adoption de stratégies d’adaptation inadéquates. La présente étude vise donc à tester empiriquement cette hypothèse au sein d’un échantillon canadien composé de 205 agresseurs sexuels de femmes. Sur la base d’une série de modélisations par équations structurelles (MES), nous avons identifié plusieurs trajectoires directes et indirectes allant de l'abus vécu à l’enfance (abus psychologique, physique et sexuel) au développement de stratégies d'adaptation inadéquates (fantasmes sexuels déviants, alcool, drogues), en passant par des problèmes psychologiques intériorisés (ex. : anxiété, dépression, isolement social). Ces trajectoires développementales menant à l'adoption de stratégies d'adaptation inadéquates, et leurs implications théoriques, seront discutées au cours de la présentation.
Connexion requise
Pour ajouter un commentaire, vous devez être connecté.