5a. Résumé
Au début du XXe siècle, les formations d’animateurs sont portées par des fédérations d’éducation populaire qui considère l’animation comme un moyen d’émancipation du peuple et d’affirmation d’un positionnement politique. Or, depuis les années 2000, le processus de Bologne (Musselin, 2007) transforme les formations de manière générale en Europe en leur faisant adopter une approche par compétences.
De nombreux chercheurs ont analysé l’animation à travers : la sociologie des professions (Lebon, 2009), l’approche militante (Bordes, 2007) ou la pédagogie (Bataille, 2010). Ainsi, ces travaux témoignent : d’une part, de la constitution d’un métier dont la professionnalisation est observable à travers les formations (Bourdoncle, 2000) ; d’autre part, de l’importance de l’identité des animateurs. Néanmoins, l’approche par compétence favorise les correspondances entre les formations de secteurs différents (e.g., sport, santé, social) et ainsi l’entrée de nouveaux acteurs (i.e., issus de ces secteurs) sur le marché. Ces résultats émanent de 57 entretiens semi-directifs réalisés auprès des acteurs de la formation durant une thèse de doctorat.
Cette communication propose d’aborder la recomposition des formations d’animateurs socioculturels dans le cadre d’un marché de la formation conditionné par une compétitivité qui place le positionnement politique initial des acteurs au second plan. Ainsi, la tendance n’est plus de former des militants réflexifs, mais des techniciens opérationnels.