L’apprentissage de l’espace par l’expérience du bâti est une composante clé de la pédagogie de l’architecture. Traditionnellement, celle-ci consacre des blocs de formation à des visites de sites et des voyages d’étude, et les étudiant.es sont encouragés à développer parallèlement leur sensibilité à l’espace en allant sur le terrain. Historiquement, le Bauhaus (1919-1933), école de design et d’architecture allemande, foyer majeur de l’architecture moderne, consacra sa première année de formation à la maturation sensorielle et au développement de l’expérience sensible de l’espace. Laszlo Moholy-Nagy qui y enseigna, anticipait par ailleurs que le travail éducatif basé sur l’expérience sensible des matériaux et un processus artisanal systématique, pourrait « sans doute, à l’avenir, être développé à partir d’une technique plus élaborée (machine) » (Moholy-Nagy, 2015). L’introduction récente de la réalité virtuelle et immersive dans la boîte à outils de l’architecture offre la possibilité d’expérimenter l’espace et d’accumuler des impressions directement à partir de la salle de cours. Cette étude présente une revue de l’usage de ces technologies dans la pédagogie architecturale et plus spécifiquement pour l'apprentissage expérientiel. En interrogeant l’impact de ces outils sur les processus perceptifs humains sur le plan neurobiologique, elle propose également une discussion sur leurs apports et limites dans la transmission du sensible selon une perspective historique.
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