5a. Résumé
Le phénomène de l’imposteur (PI) est défini comme une expérience psychologique, intense et secrète, de fraude intellectuelle et professionnelle. Ces sentiments injustifiés de malhonnêteté́ face au succès, les sentiments d’imposture, s’accompagnent de la crainte de ne pouvoir reproduire les performances et de la peur d’être démasqué́.
L’objet de l’étude présentée est de mesurer le PI auprès de jeunes employés de cabinet-conseil ainsi que d’examiner la nature du lien entre ce PI et des variables de la perception de soi : l’estime de soi, le sentiment d’efficacité personnelle (SEP) et la bienveillance envers soi.
Les données, collectées par l’intermédiaire de web-questionnaires (Sphinx DÉCLIC), auprès d’un échantillon de jeunes consultants (N = 100), ont fait l’objet d’analyses de régression linéaire simples et multiples, à l’aide du logiciel IBM SPSS 23.
Le modèle associant les trois variables prédictives peut expliquer jusqu’à 46,8% de la variance du PI. Le SEP a un poids prépondérant (R2 = 42), suivi de l’estime de soi (R2 = 31). La contribution de la bienveillance envers soi, moindre, demeure significative (R2 = 22). De plus, des analyses de régression nous permettent de conclure à une médiation totale des effets de l’estime de soi sur le PI par le SEP. Ce dernier constat ouvre un champ de perspectives intéressantes, car le SEP fait partie des ressources psychologiques qu’il est possible de développer.
Les implications théoriques et pratiques de ces résultats seront discutées.