Défini comme étant l’offre de services sexuels contre toute forme de rémunération, le travail du sexe est un sujet polarisé au sein des discours féministes. Considérant qu’il est dépeint comme une forme de violence sexuelle par le discours dominant, peu d’études empiriques portent sur la pluralité des expériences des personnes pratiquant le travail du sexe, soit sur l’exploration de leurs réalités subjectives et diverses. Ancrée dans une approche féministe constructiviste et guidée par la sociologie du travail, cette présentation porte sur l’évaluation subjective de neuf personnes travailleuses du sexe s’identifiant au genre femme en ce qui concerne leurs expériences de travail, soit sur la conception qu’elles ont de leur pratique du travail du sexe. Ces données ont été recueillies dans le cadre d’une étude qualitative visant à documenter l’agentivité sexuelle de ces dernières dans le cadre de leur pratique professionnelle. Nos résultats démontrent que leurs expériences sont plurielles et leurs réalités sont multiples; les personnes participantes rapportent des aspects positifs tout comme des aspects négatifs associés à l’exercice du travail du sexe. Outre le fait que les résultats de notre étude permettent une critique du discours dominant qui occulte les multiples réalités des personnes travailleuses du sexe, ils permettent également de proposer des pistes d’action luttant pour la défense de leurs droits et l’amélioration de leurs conditions de travail.
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