5a. Résumé
Il est généralement reconnu que l’élision de [l], dans les pronoms « il(s) » et « elle(s) », est un trait distinctif du français québécois oral. Toutefois, peu d’études se penchent sur ce phénomène et lorsqu’elles le font, ne se concentrent que sur « il(s) ».
Est-il vrai que tous les Québécois font systématiquement cette élision? Une analyse de type sociolinguistique (Goldvarb, par régressions multiples) portant sur des données de 2006 du corpus Phonologie du français contemporain (PFC) permet de répondre à cette question. Elles concernent 5 locuteurs natifs du français québécois, soit 2 hommes et 3 femmes, pour un total de 148 occurrences de la variable (dépendante).
Plusieurs contraintes (variables indépendantes) peuvent expliquer la variation constatée. Parmi celles-ci, les contraintes linguistiques suivantes ont été identifiées : le contexte phonologique précédent et suivant, la catégorie grammaticale suivante, le type de pronom et la position de son référent. Il se peut aussi qu’une contrainte stylistique contribue à expliquer la variation : le type de conversation, libre ou dirigée. Le genre, l'âge et le lieu de naissance des locuteurs constituent les contraintes sociales analysées dans l’étude.
Les résultats préliminaires montrent que l’élision est beaucoup plus fréquente lorsqu’il est question du pronom « il(s) » que du pronom « elle(s) » et lorsque le type de conversation est libre.