Informations générales
Événement : 91e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :Voilà plus de trente ans que l’on appelle, au Québec, au développement de la cohérence interne ou horizontale des programmes en enseignement supérieur. Déjà, en 1988, le Conseil supérieur de l’éducation (CSE) recommandait que « le collège et l’université travaillent ensemble à la continuité dans un programme de formation, qu’ils coordonnent les objectifs de ce programme », de sorte que l’étudiant « se sente engagé, dès son entrée au collège [jusqu’]au terme d’un programme de premier cycle universitaire » (Conseil supérieur de l’éducation, 1988, p. 13). Cette volonté est réaffirmée en 1998 par la création d’un Groupe de travail sur la collaboration entre les collèges et les universités et réitérée en 2004 par le CSE quant à l’importance du développement de programmes de type DEC-BAC, au-delà même de la « bonne volonté » (Conseil supérieur de l’éducation, 2015). En 2021, la volonté ministérielle est sans équivoque : des pôles régionaux d’enseignement supérieur et un financement sont actualisés afin de promouvoir la collaboration interordre.
Ainsi, au fil des années, plusieurs types de parcours inspirants ont émergé. Jusqu’à tout récemment, le Ministère ne recensait ni les ententes, ni ne disposait d’aucune donnée liée à l’efficacité de celles-ci (Conseil supérieur de l’éducation, 2015). Une recherche documentaire démontre que les écrits semblent épars sur le sujet, comme le confirme Duhaime (2020). Cependant, ce dernier conclut que ce type d’entente semble avoir une influence positive sur le taux de persévérance en sciences infirmières.
Trois décennies plus tard, où en sont les établissements d’enseignement supérieur dans la mise en œuvre, mais également l’évaluation de ce type de collaboration?
Ce colloque propose de réunir les personnes expertes (professionnelles et chercheuses) en matière de parcours interordres et intercycles au Québec afin d’en saisir l’ampleur, mais également de faire émerger des constats, des bonnes pratiques en matière de collaboration, de concertation, de cheminement, de persévérance, de réussite étudiante et d’évaluation en vue de favoriser le développement et la mise en œuvre de parcours au service de la mission de l’enseignement supérieur.
Remerciements :Le comité organisateur remercie toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la mise en oeuvre de cette journée ainsi que le Vice-rectorat aux affaires étudiantes et aux études de l'Université de Montréal pour sa confiance et son appui dans l'organisation de ce colloque
Date :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Josianne Robert (UdeM - Université de Montréal)
- Juan Torres (UdeM - Université de Montréal)
- François Barnabé-Légaré (UdeM - Université de Montréal)
- André Ménard (Collège de Bois-de-Boulogne)
- Hala Ounsi (UdeM - Université de Montréal)
Programme
Accueil et thème 2 – Parcours interordres ou intercycles : Grandeurs et défis de la collaboration et de la concertation
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Communication orale
Allocution du ministère de l'Enseignement supérieur, Affaires collégiales et interventions régionales. Direction des interventions régionales et du maillageFrederic Beaulieu (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Myriam Hamelin (MES), Milena Zajc (Gouvernement du Québec)
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Communication orale
Bâtir des ponts entre les établissements en pensant aux personnes en transitionNadine Arbour (Cégep de Jonquière), Marco Gaudreault (Cégep de Jonquière)
Le passage du collégial à l’université constitue une étape importante et significative pour la majorité des jeunes adultes. Tantôt vécue comme l’accomplissement d’un rêve, tantôt comme un objectif improbable, cette transition est parfois aussi vécue comme un essai. Trop souvent, certains mythes colorent cette étape. Entre les « hauts lieux du savoir et de la connaissance » et les « nuits blanches plus ou moins festives » représentées dans les œuvres cinématographiques américaines, quelle sera la réalité, sa propre expérience? Le passage ressemblera-t-il à un pont, bien appuyé sur les deux rives et paré de garde-fous protecteurs, où chacun pourra traverser à son propre rythme, ou plutôt à une liane qu’il faudra lâcher au-dessus du vide pour en attraper une autre sensée nous tirer de l’autre côté?
Depuis une quinzaine d’années, les chercheuses et chercheurs d’ÉCOBES ont contribué à plusieurs initiatives visant un passage interordres plus harmonieux. Que ce soit en réalisant des mandats de recherche visant à documenter comment se passe la transition ou en évaluant certaines initiatives, certaines conditions leur semblent plus prometteuses pour établir les bases de la collaboration interordres. Ce sont ces éléments qui seront partagés. Deux idées s’imposent : 1) au-delà de la bonne intention, un mandat précis et attribué, et 2) l’importance de mettre les personnes en transition au cœur des actions. -
Communication orale
Parcours interordres ou intercycles : Grandeurs et défis de la collaboration et la concertationLine Chouinard
Le parcours scolaire est parsemé de transitions qui doivent être réussies pour permettre la poursuite du cheminement. Le Pôle sur les transitions en enseignement supérieur au Saguenay Lac St-Jean a choisi d’unir les efforts des 5 établissements d’enseignement supérieur pour mettre en place des conditions qui facilitent les transitions. Cinq transitions nous mobilisent : celle du retour aux études, les transitions interordres et intercycles, la transition vers l’enseignement supérieur des Premiers Peuples, celle de l’insertion socioprofessionnelle des étudiants internationaux et celle vers les programmes des sciences, technologie, ingénierie, arts numériques et mathématiques. Le Pôle a débuté ses travaux en 2020 pour établir les règles de la collaboration susceptibles de mener à une concertation interordres efficace. Avec en tête les règles de coopération de St-Arnaud, une entente de partenariat, un organigramme, un fonctionnement et des mandats ont été établis pour mettre en place les mécanismes et les processus nécessaires à l’obtention des résultats. En février 2023, le Pôle a mené une évaluation de mise en oeuvre afin de vérifier si les conditions étaient en place pour atteindre l’objectif de faciliter les transitions. Qu’avons-nous évalué vraiment? Qu’avons-nous appris sur notre fonctionnement? Quels sont les mécanismes qui fonctionnent, les processus qui sont efficaces? Nos outils et nos constats peuvent sans doute nourrir d’autres concertations interordres.
Thème 1 – Parcours interordres ou intercycles : Une réponse aux besoins variés de la communauté étudiante
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Communication orale
Les besoins en matière de transitions interordres : Réfléchir aux besoins en matière de transitions sous la perspective des personnes apprenantes de la MauricieDavid Baril (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Caroline Duranleau (UQTR), Nadia Rousseau (UQTR), Lise-Anne St-Vincent (UQTR)
La première phase du projet de recherche-développement Transitions réussies vers les études supérieures : Réfléchir aux transitions entre les voies de formation sous la perspective des jeunes de la Mauricie (Nadia Rousseau, Ph.D., UQTR) a permis d’identifier dix grandes catégories de besoins transversaux en matière de transitions vers les études supérieures.
Un peu plus de 100 personnes apprenantes, ainsi que 26 acteurs et actrices de soutien en matière de transitions des différents ordres – secondaire, collégial et universitaire – ont été interviewés en 2022 lors de cette première phase du projet de recherche.
Les objectifs de ces entretiens étaient de :
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Identifier les besoins des apprenants en matière de soutien aux transitions dans les différents contextes éducatifs (perspective des personnes apprenantes).
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Documenter les mesures de soutien aux transitions actuellement déployées dans les différents contextes éducatifs participants (perspectives des acteurs et actrices de soutien).
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Explorer les forces et les limites de ces mesures (selon les acteurs et actrices de soutien et selon les personnes apprenantes).
Cette communication présentera des résultats préliminaires inédits, visant à enrichir le débat sur les besoins diversifiés des communautés étudiantes en transition. Nous explorerons les besoins transversaux identifiés et les perceptions sur les mesures de soutien existantes, mettant en lumière les pratiques appréciées et les lacunes à combler.
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Communication orale
Le salon interuniversitaire Uashat Mak Mani-Utenam : une initiative de la communauté pour favoriser les transitions vers le postsecondaireDan-Alexandre Mckenzie (ITUM), Eliane Santschi (Université de Montréal)
Les Autochtones ont souvent dans leur entourage moins de modèles ayant poursuivi leurs études, ce qui entraîne parfois des aspirations scolaires moins élevées. Il peut être plus difficile pour ces étudiant(e)s de faire des choix liés aux programmes d’études et à leur future carrière (Bonin, Duchaine et Gaudreault, 2015). Pour plusieurs communautés autochtones, l’éloignement géographique rend difficile leur participation aux journée portes ouvertes des universités. C’est en réponse à ces constats que le secteur éducation d’ITUM (communauté de Uashat Mak Mani-Utenam) a fait appel à quatre universités québécoises afin de co-créer avec elles le premier Salon interuniversitaire de Uashat, qui a eu lieu le 12 mars 2024, avec la présentation de plus de 25 programmes d’études présentés par des étudiant(e)s universitaires. L’objectif de la communication est de présenter une initiative d’une communauté autochtone qui a interpellé avec succès des universités qui se sont unies pour répondre aux défis spécifiques de jeunes Autochtones quant à l’accès aux études supérieures. Les conditions gagnantes d’une telle collaboration seront présentées, ainsi que les retombées du projet pour la communauté ainsi que pour les étudiants et étudiantes universitaires Autochtones et allochtones y ayant participé.
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Communication orale
Parcours scolaires et rapports inter-ordres : une analyse interrégionalePierre Doray (UQAM - Université du Québec à Montréal), Natacha Prats (UQAM - Université du Québec à Montréal)
La région de Lanaudière possède un taux de diplômés universitaires plus faible que celui du Québec. Différents facteurs peuvent rendre compte de cette situation comme les migrations interrégionales ou un taux de passage aux études postsecondaires plus faible.
La région fait partie de la grande région montréalaise, ses résident·e·s ont la possibilité d’intégrer un grand bassin d’offres de formation, tant au niveau des cégeps qu’à celui des universités. Au niveau universitaire, l’offre locale de formation universitaire en est largement une de formation continue. Les étudiant·e·s doivent quitter la région et avec le risque de ne pas y revenir… ou de n’y revenir que plus tard.
Notre contribution s’intéresse au second facteur par l’analyse des parcours scolaires en s’intéressant en particulier aux transitions entre les ordres d’enseignement (secondaire-collégial et collégial-universitaire). Nous saisirons aussi les facteurs qui interviennent dans la modulation des parcours. Cette analyse permettra d’avoir une meilleure évaluation de la situation, car il permettra de tenir compte non seulement des choix éducatifs exercés à l’intérieur de la région, mais aussi de la mobilité géographique associée à la poursuite des études.
Dîner
Boites à lunch et échanges
Thème 3 – Parcours interordres ou intercycles : Évaluation et outils de régulation au service de la communauté étudiante et des établissements
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Communication orale
Processus de co-apprentissage, co-conception et co-décision pour l’inclusion significative au niveau postsecondaire et universitaireMartyna Kozlowska (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Le passage du cégep à l'université - et entre les programmes du 1er et du 2e cycle- est régulièrement marqué par un test de langue seconde (soit pour l'admission, la diplomation ou le placement dans un programme de langues). Le nombre de demandes d’accommodements dans le cadre de l'évaluation linguistique pour une variété de personnes en situation de handicap ou neurodivergentes augmente chaque année.
La présente étude documente les résultats des consultations au sujet d’un test de compétences en anglais dans un contexte universitaire et met l’accent sur les expériences des étudiant.e.s en situation de handicap et ceux qui les soutiennent au sein de l’établissement. L’objectif est de transformer le test actuel en outil d’évaluation porté par les principes de la conception universelle (1997), comportant un large éventail de fonctionnalités et de mesures adaptatives disponibles de façon autonome.
La consultation avec les parties prenantes : (1) des expertes en évaluation linguistique et en conception universelle, (2) des personnes conseillères et (3) les participants au test issus des communautés de personnes en situation de handicap ou neurodivergentes, a été réalisée par le biais d'une version du questionnaire Delphi (Liu & Anderson, 2008, Frey, 2014) et suivie par des groupes de discussion. Ce processus de co-apprentissage, co-conception et co-décision offre des aperçus sur les savoirs expérientiels et d’usages des personnes concernées. -
Communication orale
Le programme de prévention Zenétudes : vivre sainement la transition au collègeDiane Marcotte (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Le projet de recherche Zenétudes (2018-21) a permis de procéder à une étude évaluative de l’implantation du programme de prévention Zenétudes : vivre sainement la transition au collège (Marcotte, et al, 2016, 2021). Dans un contexte où la santé mentale des étudiants collégiaux constitue une source de préoccupations majeures associées à l’augmentation marquée des demandes de services, il est impératif de développer des mesures préventives appuyées par une stratégie évaluative permettant d’en délimiter les paramètres optimaux d’implantation.
De par ses trois volets, le programme Zenétudes propose une intervention préventive universelle débutant en classe, offerte par l’enseignant et visant le développement des connaissances sur la santé mentale jumelé à l’apprentissage de stratégies préventives telles que la gestion du temps et l’augmentation des activités plaisantes. De leur côté, les 2e et 3e volets de prévention ciblée sont offerts aux étudiants présentant des facteurs de risque et/ou des symptômes d’anxiété et dépression. Le 3e volet se décline selon 15 composantes de prévention. Les résultats des trois années d’implantation du projet confirment l’efficacité du programme et seront discutés en lien avec les cadres conceptuels de Meyer et Durlak (2012) et Chen (2005). -
Communication orale
SH-Bac en éducation : genèse et évaluation d’un parcours interordre entre le Collège de Bois-de-Boulogne et la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de MontréalAndré Ménard (Collège Bois-de-Boulogne), Hala Ounsi (UdeM), Josianne Robert (UdeM - Université de Montréal)
Issu d’une collaboration entre le Collège de Bois-de-Boulogne et la Faculté des sciences de l’Université de Montréal et le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys, le parcours Sciences humaine - Baccalauréat (SH-Bac) en éducation a accueilli sa première cohorte en 2019. Inédit, ce programme prévoit des cours spécifiques à l’éducation, un stage, des activités communes dont un portfolio dès le collégial, de même qu’une admission conditionnelle et unique, la substitution et le crédit de cours à l’université. De plus, des mesures de gouvernance ont été élaborées afin d’assurer sa mise en œuvre et sa pérennité. Enfin, dans une volonté d’amélioration continue du programme, une évaluation de son efficacité en lien avec l’engagement, la réussite et l’appréciation du parcours SH-Bac en éducation a été réalisée. Que retient l’équipe de cette expérience ?
Par cette communication, l’équipe propose de faire un bilan de la création à l’évaluation du parcours SH-Bac en éducation. L’intention de cette communication sera triple et vise à inspirer toute personne intéressée par le développement de parcours interordre cégep-université. D’abord, un rappel des objectifs initiaux et du programme sera présenté, suivis de la démarche et des outils développés afin d’en évaluer son efficacité. Enfin, à la suite des résultats obtenus, l’équipe proposera une revue de l’expérience, et ce, tant d’un point de vue éducatif, administratif qu’étudiant en plus de proposer des pistes de développement.