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Informations générales

Événement : 90e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Enjeux de la recherche

Description :

L’Acfas a été fondée le 15 juin 1923 par l’association de 13 sociétés savantes : de l’histoire à la botanique, de l’économie à la chimie. Ses objectifs étaient alors, comme aujourd’hui, de soutenir le développement de la recherche en français et de faire valoir sa place dans la société. Les 100 ans de l’Association sont donc l’occasion de réfléchir aux évolutions d’un siècle de recherche dans ses multiples dimensions.

Cette histoire complexe n’est pas rectiligne. Elle méandre et se déploie dans de multiples réseaux. Elle est faite de temps courts et de temps longs, de stagnations et de transformations à diverses échelles. Le concept de transformation au cœur de la rencontre sera ici considéré tant du côté des contenus que des formes, des manières de penser et de faire.

Présenté dans le cadre des 100 ans de l’Acfas, le présent colloque se déroule en deux volets complémentaires :

  • Le premier volet 100 ans de recherches : réalisations et destinations tenu en 2022 a traité des dimensions suivantes : 1) épistémologie, méthodes et éthique, 2) valeurs et mouvement sociaux, 3) crises et mouvements de fond, et 4) institutions.
  • Ce deuxième volet traite dans un même esprit évolutif de ces quatre aspects : 1) les objets; 2) les disciplines; 3) la langue; et 4) les chercheuses et chercheurs.

Quatre questions traverseront les échanges : 1) Qu’est-ce qui s’est transformé ou pas? 2) Pourquoi cela s’est-il transformé ou pas? 3) Comment cela s’est-il transformé? 4) Quelles sont les implications de ces transformations ou de ces continuités?

Date :

Format : Sur place et en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

Accueil et mot d’ouverture

Salle : Forestville - Secteur Nord — Bâtiment : HEC Montréal - Decelles

Communications orales

Les objets

Les disciplines scientifiques se sont organisées autour d’objets propres qu’elles se sont donnés pour objectif de comprendre, d’éclairer, voire même de définir. Comment ses objets ont-ils évolué au cours des 100 dernières années? Quelles approches ont vu le jour pour mieux les cerner? Comment les questions posées à ces objets ont pu les façonner, voire les déterminer? Quelles sont les relations entre l'évolution des méthodes et les possibles transformations des objets de la recherche?

Salle : Forestville - Secteur Nord — Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Présidence : Clarence Hatton-Proulx (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
  • Communication orale
    Rendre les femmes visibles dans les études des religions : un parcours féministe engagé
    Marie-Eve Larivière (Université d’Ottawa)

    Inaccessible aux laïcs jusque dans les années 1960, l’étude de la religion avait d’abord pour objectif de répondre aux besoins de l’Église et de ses paroisses. Il faut ainsi attendre le mouvement féministe, au cours des années 1970 et 1980, pour que les femmes, religieuses et laïques, deviennent objet, mais surtout « sujets » pensants et actifs de la recherche. L’étude des femmes et des religions se centre alors sur le christianisme où l’on tente de restituer la place historique des femmes. Cette recherche engagée cherche également à valoriser l’agentivité des femmes et à mettre en lumière les rapports de pouvoir qui traversent l’institution ecclésiale. Au tournant des années 2000, c’est un autre féminisme, plus intersectionnel, décolonial et antiraciste, qui s’approprie cet objet analysant cette fois de manière critique l’expérience des femmes des groupes religieux minoritaires dans un Québec de plus en plus laïcisé.

  • Communication orale
    L’histoire des radio-isotopes : objets, instruments et produits de la science
    Mahdi Khelfaoui (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    L’histoire des radio-isotopes permet d’explorer la plasticité de certains artefacts scientifiques, ceux-ci étant à la fois : des objets d’investigation pour certaines disciplines, comme la physique nucléaire qui en a découvert des milliers depuis le début du 20ème siècle; des instruments d’investigation scientifiques utilisés par d’autres disciplines, comme la biologie ou la biochimie, pour découvrir et étudier une variété de phénomènes nouveaux; des produits commerciaux destinés à l’industrie pharmaceutique et au diagnostic de millions de patients chaque année. Retracer l’histoire des isotopes, depuis leur découverte par le physicien Frederick Soddy en 1913 jusqu’aux développements les plus récents de la médecine nucléaire, permet ainsi d’illustrer comment les manières d’interroger un objet par différentes disciplines scientifiques et médicales a permis d’en redéfinir le statut et les usages à travers le temps.

  • Communication orale
    Commercialisation de la recherche: quel rôle pour l’université et la science?
    Maxime Colleret (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Prendre l’histoire de la commercialisation de la recherche universitaire comme objet d’étude, c’est s’intéresser à des institutions centenaires. C’est donc aussi s’intéresser aux sociétés au sens large, celles-ci exerçant inévitablement une influence déterminante sur les trajectoires de l’enseignement supérieur. À travers l’étude de l’institutionnalisation du brevetage dans les universités canadiennes et québécoises, cette présentation traitera à la fois des facteurs internes qui ont poussé les universités à s’intéresser à la commercialisation de la recherche et des facteurs externes qui ont déterminé l’orientation des pratiques commerciales des établissements. Ce sera par le fait même l’occasion de montrer comment l’étude de la commercialisation de la recherche contribue à l’histoire des universités tout en interrogeant l’évolution de ce qui est considéré comme la fonction de la science dans nos sociétés.


Communications orales

La langue

La langue fut longtemps un moyen pour la science de se caractériser comme discours à part entière. Les évolutions qu’a connues le langage scientifique (du latin vers les langues vernaculaires jusqu’à la valorisation de l’anglais comme langue commune) ont marqué l’histoire des sciences et ouvert la voie à des questionnements nouveaux. Au cours des 100 dernières années, comment la place du français a-t-elle évolué au sein de la recherche scientifique produite dans la francophonie canadienne? Que révèle l’apparente hégémonie actuelle de l’anglais de la représentation que nous nous faisons de la science? Comment les transformations du langage scientifique ont-elles affecté ou modifié la culture scientifique elle-même?

Salle : Forestville - Secteur Nord — Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
  • Communication orale
    De la recherche à la pratique : favoriser l'usage de la science canadienne produite en français
    Khady Ka

    En tant que ministère fédéral à vocation scientifique, l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) fonde l’ensemble de sa démarche sur la science et les données probantes. L’utilisation de la science produite en anglais et en français en matière de santé publique est fondamentale pour soutenir et aider les employés engagés dans la production de publications, de politiques et de programmes. Cette science canadienne bilingue aide les décideurs dans leurs prises de décisions gouvernementales en matière de santé publique et les Canadiens et Canadiennes dans la prise de décisions éclairées sur leur santé. La mobilisation des connaissances en santé publique au sein de l’ASPC repose indubitablement sur la richesse des savoirs provenant de la dualité linguistique qui existe au Canada. La présence de deux communautés linguistiques (anglophone et francophone) permet d’avoir accès à un vaste corpus de connaissances dans les deux langues officielles qui alimentent et éclairent les activités scientifiques de l’ASPC. Cette table ronde sera l’occasion de partager des actions mises en place afin de promouvoir et favoriser la reconnaissance, l’accessibilité et l’utilisation de la science publiée en français en santé publique au Canada au sein de l’Agence.

  • Communication orale
    Réflexion sur l'apport de la culture française en science
    Chérif Matta (Mount Saint Vincent University)

    Le langage n’est pas seulement un véhicule de transmission d’idées, il est bien plus. Il est inextricablement enchevêtré à une culture. Et cette culture, à son tour, module notre façon de raisonner, nos réactions, nos pulsions, voir même peut-être notre intuition. Quelle est alors l'apport de la science et de la philosophie des sciences émergeant d'un milieu culturel français? Qu'y a-t-il de commun entre des penseurs et/ou scientifiques tels que, par exemple, Descartes, Poincaré (Henri), Curie (Pierre et Marie), Bergson, Pasteur, Laplace, Galois, Alain Aspect ... ? Y a-t-il un lien linguistico-culturel qui les relie ?

  • Communication orale
    Évolution et cadrage des politiques linguistiques dans l'enseignement supérieur
    Virginie Hébert

    À l’échelle mondiale, l’anglais tend à s’imposer comme langue privilégiée de l’enseignement supérieur et de la recherche. Au Québec, plusieurs établissements francophones offrent des cours, voire des programmes complets en anglais. Certaines institutions réservent également à cette langue une place de choix dans leurs politiques linguistiques, allant jusqu’à consacrer son rôle comme lingua franca de la science. Or, on peut se demander si cette place accordée à l’anglais ne rompt pas avec le régime linguistique « territorial » privilégié par l’État québécois depuis l’adoption de la Charte de la langue française et qui fait du français la langue normale de l’enseignement. Cette communication traitera de l’évolution des politiques linguistiques dans l’enseignement supérieur au Québec depuis 1977. Dans une approche discursive, nous tenterons d’identifier les « points tournants » et les continuités dans la manière dont les institutions d’enseignement supérieur cadrent l’enjeu de la langue d’enseignement depuis l’adoption de la politique linguistique québécoise.


Dîner

Dîner sur place

Salle : Forestville - Secteur Nord — Bâtiment : HEC Montréal - Decelles

Communications orales

Les disciplines

Pour saisir la complexité du réel, la science n’a eu d’autre choix que de le “discipliner”. Mais tout en rendant possible une analyse plus encadrée, les disciplines ont aussi délié leurs objets des champs connexes avec lesquels ils pouvaient entretenir des relations. Comment les disciplines gèrent-elles cette réalité? Comment se forment-elles? Comment ont-elles évolué au cours des 100 dernières années? Selon quels critères peuvent-elles se définir et se distinguer? Quelles voies, enfin, peut prendre le dialogue entre disciplines là où l’interdisciplinarité, voire la multidisciplinarité, sont valorisées sans pour autant être clairement établies et reconnues?

Salle : Forestville - Secteur Nord — Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
  • Communication orale
    La discipline historique et son parcours sur 100 ans au Québec
    Daniel Poitras (UdeM - Université de Montréal)

    La discipline historique s’est profondément transformée tout au long du XXe siècle au Québec. Après une lente émergence dans les sociétés d’histoire et les universités au cours de l’entre-deux-guerres, la discipline historique s’est dotée de méthodes, d’institutions et de mécanismes favorisant sa professionnalisation et sa légitimité. Cette évolution a accompagné l’apparition de champs successifs – de l’histoire nationale à l’histoire sociale et à l’histoire culturelle – que nous aborderons brièvement en croisant la logique interne du développement disciplinaire et ses influences externes, en particulier les attentes des contemporains envers le futur de leur collectivité. Quel horizon d’attente mobilise les historiens d’une décennie à l’autre qui explique le sens qu’ils donnent à leur pratique et permet de comprendre la spécificité de la discipline historique au Québec ?

  • Communication orale
    Transformations du répertoire des énoncés philosophiques aux congrès
    Julien Vallières (Université McGill)

    Dans une perspective pragmatique, les congrès de l’Acfas forment le contexte d’énonciation où une communauté de locuteurs échange des actes de langage dans le Grand Contexte des transformations de la science, ici et dans le monde depuis quatre-vingt-dix ans. Le patrimoine documentaire de l’association livre le compte rendu de ces échanges, sous forme de résumés qui, après leur segmentation en phrases, donnent un vaste corpus d’énoncés scientifiques analogues. L’établissement d’un répertoire sémantiquement structuré de ce corpus permettra de dresser le profil des locuteurs individuels, mais aussi le profil de locuteurs collectifs comme les institutions d’enseignement (faculté, département, centre de recherche) ou les praticiens regroupés de chacune des disciplines scientifiques (botanique, sociologie, génie). En se servant de l’exemple de la philosophie, la communication sera l’occasion d’examiner l’évolution d’une discipline, en la considérant du point de vue du locuteur collectif qui lui est associé, à partir des énoncés caractéristiques de l’activité dialogique en son sein.

  • Communication orale
    Quels sont les vrais espaces de l’interdisciplinarité?
    Julien Prud'homme (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Dans la recherche académique, la « vraie » interdisciplinarité reste marginale. C’est parce qu’elle comporte des coûts importants pour les chercheurs : la relation interdisciplinaire demande du temps, elle est risquée et elle oblige des arbitrages pas toujours faciles. Qui plus est, elle reste moins « rentable » pour la carrière, car les chercheurs demeurent évalués selon les normes de leur propre discipline.

    À cause de cela, les meilleures occasions d’interdisciplinarité surviennent souvent hors de la recherche : elle peut fleurir dans l’enseignement et la vulgarisation, ou par la contribution aux politiques et au débat public. C’est du moins le cas dans mon expérience auprès des milieux de la santé et de l’éducation.

    On peut donc imaginer que, si les organismes de politique scientifique veulent favoriser l’interdisciplinarité, il serait judicieux de cibler ce genre d’activités extra-académiques plutôt que d’agir principalement par le truchement des subventions de recherche.


Communications orales

Les chercheuses et les chercheurs

Ceux et celles qui font la recherche naviguent dans les représentations de leur époque tout en proposant à leur tour de nouvelles visions. Leurs décisions de recherche apportent aussi une dimension subjective au processus : délimitation d’objets, sélection de corpus, cadrage méthodologique, biais épistémiques, etc. Dans ce contexte, il convient de se demander comment le qui fait de la recherche a-t-il évolué depuis 100 ans? Comment se traduit par exemple le passage d’une recherche plutôt individuelle à des travaux largement collectifs? Comment les relations de recherche ont-elles évolué entre professeur·e·s et étudiant·e·s aux études supérieures, entre chercheur·se·s et société? Bref, comment la figure du chercheur et de la chercheuse s’est-il transformé au cours des cent dernières années?

Salle : Forestville - Secteur Nord — Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Présidence : Micheline Cambron
  • Communication orale
    La variable du genre dans la recherche en histoire littéraire et intellectuelle
    Claudia Raby (Université Laval)

    Maintes chercheuses ont relevé, dès les années 1980, les critères androcentriques de la recherche en sciences humaines, dénonçant la minorisation des apports des femmes aux disciplines scientifiques. Quatre décennies plus tard, le réflexe de marginalisation de leur travail renforce encore souvent le hiatus maintenu autour de leur influence, de leur agentivité et de leurs accomplissements réels. À travers le prisme des recherches biographiques actuellement menées sur Jeanne Lapointe, première professeure de littérature à l’Université Laval (1939-1987), cette intervention propose une réflexion critique sur le contexte dans lequel ont œuvré les pionnières des milieux universitaires au XXe siècle et sur les ajustements méthodologiques à opérer pour les situer à l’intérieur d’une histoire qui, en tenant compte de la variable du genre, décrirait plus objectivement l’adéquation, l’interaction et l’interdépendance des pratiques au féminin et au masculin.

  • Communication orale
    Produire des connaissances au plus près des milieux de pratique : histoire et épistémologie des Centres affiliés universitaires au Québec
    Baptiste Godrie (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Depuis plus de 30 ans, le Québec développe une approche de recherche sociale unique en Occident qui favorise la production des connaissances au plus proche des acteurs institutionnels et communautaires de la première ligne du réseau de la santé et des services sociaux. Cette intervention soulignera les particularités de cette forme de recherche (création des statuts de praticien-chercheur et de chercheur d’établissement, notamment), ses principales évolutions depuis la création, en 1992, du Centre de recherche et de formation dans le CLSC Côte-des-Neiges et, en 1998, du programme des Centres affiliés universitaires. J’analyserai plusieurs tendances actuelles (imposition croissante aux universitaires du registre des pratiques de pointe, individualisation de la participation des usagers à la recherche, etc.) contribuant à nourrir les tensions vécues par les universitaires dans la mise en œuvre de ce type d’approche de recherche, et à affaiblir ce modèle.

  • Communication orale
    De quelques réflexions sur l'évolution du métier de chercheur
    Pierre Noreau

Panel / Atelier

Plénière

Salle : Forestville - Secteur Nord — Bâtiment : HEC Montréal - Decelles
Présidence : Johanne Lebel (Acfas)
Discutant·e·s : Clarence Hatton-Proulx (INRS - Institut national de la recherche scientifique), Lucie Hotte (Université d’Ottawa), Raphaël Pelletier (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Participant·e·s : Micheline Cambron