Informations générales
Événement : 86e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :La profession de conseiller d’orientation (co) évolue et se transforme au gré des changements sociaux, politiques, culturels, économiques et technologiques qui mettent en jeu tant les exigences de formation, l’orientation des pratiques que les conditions d’exercice des co pour répondre adéquatement aux besoins de la population (Herr, 2013; Martin, Turcotte et Matte, 2013; Mellouki et Beauchemin, 1995). La pluralité et la complexité contemporaines des problématiques auxquelles les co sont confrontés accentuent en effet la nécessité d’une formation initiale et continue exigeante et adaptée. Pensons aux difficultés d’insertion et d’intégration culturelles et socioprofessionnelles vécues par les personnes immigrées (Béji et Pellerin, 2010) ou en situation de minorité linguistique (Samson, Sovet, Cournoyer et Lauzier, 2016), celles des populations éloignées du marché du travail dont la précarité socioéconomique se double souvent de troubles de santé mentale (OCDE, 2015), ou encore aux défis d’orientation scolaire des élèves handicapés, ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage dont le nombre se multiplie dans les établissements d’enseignement (Picard, 2016). Une sensibilité grandissante s’est développée dans le champ de l’orientation pour les inégalités sociales et pour la prise en compte du poids des contraintes systémiques dans les parcours de vie des personnes (Sultana, 2014; Blustein, 2016; Le Bossé, 2011). Au Québec, le législateur a reconnu la complexité des activités d’orientation auprès des personnes vulnérabilisées et a réservé certaines d’entre elles aux co (Gouvernement du Québec, 2012). Toutefois, les pratiques des co sont continuellement confrontées et soumises à des logiques financières et comptables qui influent sur la disponibilité et la qualité des services (Viviers et Dionne, 2016). Ce colloque propose une période d’échange et de réflexion critique sur les enjeux et sur les défis actuels et pluriels de la formation et de la pratique chez les co.
Dates :- Simon Viviers (Université Laval)
- Louis Cournoyer (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- André Samson (Université d’Ottawa)
- Patricia Dionne (UdeS - Université de Sherbrooke)
Programme
Enjeux contemporains d’orientation : quelles évolutions pour la profession?
-
Communication orale
L'orientation professionnelle: évolution d'un champ d'exercice et d'un espace scientifiqueLiette Goyer (Université Laval)
Ce colloque intitulé : « La profession de conseillère et de conseiller d'orientation : regards critiques sur la formation et les conditions d'exercice », invite à réfléchir sous plusieurs angles le fait d’apprendre à s’orienter en permanence, la place de l’intervention et le rapport aux savoirs scientifiques en orientation. Notre communication propose de revisiter les principales finalités, les objectifs et les savoirs reliés aux problèmes d’accompagnement (Guichard, 2017). Sous l’angle de la justice sociale (Sen, 2010), les enjeux de la dynamique d’inclusion/exclusion des personnes qui se réorientent et s’ajustent aux différents systèmes de la société seront explorés. Des enjeux d’inégalités seront discutés à l’aune des vulnérabilités sociales et personnelles des personnes dans l’élaboration de leurs projets. Enfin, l’ancrage en éducation des programmes en counseling et orientation ainsi que les contributions disciplinaires à la théorie et la pratique de l’orientation portent à interroger l’idée du bien-fondé des savoirs scientifiques issus des « Sciences de l’Orientation ». Tout au long de cet exposé, nous tenterons d’approfondir ces éléments autour d’une réflexion critique, libre et ouverte.
-
Communication orale
Besoins d’orientation des travailleurs autonomes et enjeux pour les pratiques des conseillers d’orientationLouis Cournoyer (UQAM - Université du Québec à Montréal), Lise Lachance (Université du Québec à Montréal), Jean-Maxime Larouche (Université du Québec à Chicoutimi), Louis Richer (Université du Québec à Chicoutimi)
Les raisons pour devenir travailleurs autonomes (T.A) sont nombreuses : créativité entrepreneuriale, quête d’autonomie en termes de temps et d’espaces, perte d’emploi, détérioration de ses conditions de travail salarié, enjeux de conciliation travail-famille, etc. Les TA sont responsables d’assurer leur autonomie socioprofessionnelle dans des contextes souvent précaires (Legault et Belarbi-Basbous, 2006). Leur autonomie dans les lieux et les temps de travail (Tremblay et Genin, 2009) peut favoriser l’estompement et le brouillage des frontières de vie : travail, famille, vie sociale, etc. Les c.o. sont appelés de plus en plus à intervenir avec des travailleurs aux profils atypiques, aux prises avec des enjeux de maintien et de développement d’une plus grande autonomie socioprofessionnelle et financière. Cette présentation porte sur les résultats d’une recherche menée auprès de 60 travailleurs autonomes (F=37, H=23) ayant participé à un entretien semi-dirigé abordant notamment leurs motivations à devenir T.A., ainsi que différentes modalités de maintien d’autonomie socioprofessionnelle. Une démarche d’analyse thématique de données qualitatives a permis de répondre à l’objectif d’identifier et de décrire les principaux besoins d’orientation professionnelle de T.A. au regard de leurs enjeux de conciliation des domaines de vie. Les retombées de ces résultats sont discutées en regard de l’évolution du rôle et des pratiques de conseillères et de conseillers d’orientation.
-
Communication orale
L’intervention auprès des adultes sans diplôme comme marqueur d’évolution de la professionSylvain Bourdon (Université de Sherbrooke), Rachel Bélisle (UdeS - Université de Sherbrooke)
Avant et après la publication du rapport Tous ces chemins qui mènent à un premier diplôme (Bélisle et Bourdon, 2015), nous nous sommes demandé comment la formation initiale et continue en orientation appréhendait la situation globale des adultes sans diplôme et en tenait compte dans la planification, la prestation et l’évaluation des services d’orientation. Pour l’instant, les études en orientation qui traitent spécifiquement de la population des adultes sans diplôme sont peu nombreuses et celles auprès de populations peu qualifiées (low-skilled) précisent rarement le niveau de scolarité permettant de repérer les adultes sans diplôme terminal du secondaire, qu’il soit en formation générale ou en formation qualifiante (ex. : Barnes, Thomsen, Weber et Barabasch, 2016). Pourtant, dans une étude auprès de personnes conseillères d’orientation travaillant en milieux communautaires (Cardinal-Picard et Bélisle, 2011), la majorité disait travailler différemment avec les adultes sans diplôme, surtout pour soutenir leur motivation à aller chercher un premier diplôme.
Dans le cadre de notre communication, nous proposons une analyse de contenu de résultats de projets de notre centre de recherche, le Centre d’études et de recherches sur les transitions et l’apprentissage (CÉRTA) afin de retracer des signes d’évolution de la profession de conseillère et conseiller d’orientation à l’égard de cette population avec des besoins particuliers.
-
Communication orale
Développer en formation un rapport conscient à soi, aux autres et au monde : une nécessité pour intervenir en orientation auprès des personnes éloignées du travailPatricia Dionne (UdeS - Université de Sherbrooke)
Au Québec, malgré un contexte d’emploi favorable, des inégalités sont constatées dans les seuils d’insertion en emploi. Introduisant une responsabilité individuelle au regard du problème social du chômage de longue durée, les changements instaurés par le projet de loi 70 peuvent impliquer une contrainte à la participation à des services d’orientation. Or, selon une perspective de justice sociale, ceux-ci visent à favoriser à liberté de choisir et à créer les possibilités réelles de participer à la société (AIOSP, 2014). Devant ces demandes sociales parfois contradictoires et la complexité des besoins des populations qu’ils desservent l’intervention en orientation exige des c.o. un rapport conscient à soi, aux autres et au monde. Comme pratique prudentielle (Champy, 2011) à risque de préjudices si elle n’est pas pratiquée avec compétence, l’intervention des c.o. nécessite donc un rapport conscient aux actions menées. À partir d’une recherche menée auprès de groupes de personnes en chômages de longue durée, cette communication vise à mettre en évidence la manière dont au cours de l’activité, la médiation d’instruments conceptuels et des systèmes d’action liés à l’orientation (Dionne, Saussez et Bourdon, 2017) peuvent permettre aux personnes participantes le développement d’un rapport plus conscient à soi, aux autres et au monde. Suivant ces constats, nous discuterons des dispositifs pouvant être mis en œuvre au cours de la formation des c.o. pour favoriser ce développement.
Dîner
L’alliance de travail comme compétence-clé de la formation en orientation?
-
Communication orale
Les trajectoires de l’alliance de travail en counseling de carrièrePawel Zaniewski (UdeS - Université de Sherbrooke)
Introduction : L’alliance de travail est un critère permettant de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents aux interventions en counseling de carrière. Kivlighan et Shaughnessy (1995) indiquent que c’est l’évolution de l’alliance à travers le processus d’intervention qui est reliée à l’efficacité des interventions. Il est possible de retrouver deux trajectoires de l’alliance soit quadratiques et linéaires dans le même échantillon ce qui suggère des profils de clients différents (Covali, Bernaud, et Di Fabio, 2011). Objectif : L’objectif de cette présentation est d’identifier les différentes trajectoires de l’alliance en counseling de carrière. Méthode : Une étude a été menée auprès de 96 participants accompagnés par 9 c.o. dans le cadre d’un bilan de compétences. Résultats : Les résultats démontrent une progression linéaire et positive dans chacun des trois sous-groupes identifiés. Le premier (n=20) débute avec un niveau d’alliance très élevé. Le deuxième (n=41) débute avec un niveau d’alliance moyennement élevé. Le troisième (n=35) débute avec le niveau d’alliance le plus faible. Conclusion : Les c.o devraient s’attendre à voir des profils relationnels différents et surtout ne pas s’efforcer à retrouver des niveaux idéalisés d’alliance de travail. Ainsi, en formation et en supervision, on devrait viser davantage la création d’une alliance de travail optimale prenant en compte les caractéristiques des personnes participantes et des leurs contextes d’intervention.
-
Communication orale
L’alliance de travail en counseling de carrière, en formation et en supervision : une synthèseRéginald Savard (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Introduction : L’alliance de travail est reconnue comme essentielle pour l’efficacité des interventions. Les recherches démontrent l’importance de s’en préoccuper en counseling de carrière et en supervision clinique. Objectif : Introduire l’alliance de travail comme étant une compétence incontournable en counseling de carrière. Identifier les dispositifs de formation et de supervision à mettre en œuvre pour soutenir la pratique. Méthode : Synthèse de la littérature scientifique sur l’alliance de travail en counseling de carrière, en formation et en supervision. Résultats : La relation entre alliance de travail et efficacité est positive, quels que soient les dispositifs et modalités d’intervention. La contribution des caractéristiques et comportements des personnes participantes à la création, au maintien et à la restauration de l’alliance de travail. L’environnement et les facteurs contextuels influencent l’alliance de travail. La confiance et le respect mutuels établis en supervision conditionnent la possibilité pour la personne supervisée d’en arriver à négocier des objectifs pertinents de développement et des tâches appropriées à accomplir en intervention. Conclusion : L’alliance de travail contribue à l’efficacité des interventions, elle devrait être une des priorités dans la formation des conseillers d’orientation. L’alliance de supervision est un atout considérable pour favoriser le développement des compétences et la conscience réflexive de soi en interaction.
-
Communication orale
Effets du counseling de carrière individuel sur l’indécision de carrière et sur la détresse psychologique des étudiants et des étudiantes universitaires: rôle prédicteur de l’alliance de travail et des composantes de l’intervention sur les effets observésYann Le Corff (UdeS - Université de Sherbrooke), Francis Milot-Lapointe (UdeS - Université de Sherbrooke), Réginald Savard (Université du Québec à Montréal)
Cette communication présente les résultats d’une recherche ayant pour objectif d’évaluer les effets de processus de counseling de carrière individuel sur l’indécision de carrière et sur la détresse psychologique des étudiants et étudiantes universitaires, ainsi que l’influence de l’alliance de travail et des composantes de l’intervention sur les effets observés. Les résultats montrent que le counseling de carrière individuel exerce des effets bénéfiques sur l’indécision de carrière et sur la détresse psychologique des étudiants et étudiantes universitaires. Les résultats montrent que l’alliance de travail perçue par les personnes étudiantes influence la diminution de leur niveau d’indécision de carrière et de détresse psychologique. L’alliance de travail perçue par les personnes étudiantes influence également l’effet de certaines composantes d’intervention sur l’indécision de carrière. Enfin, les résultats montrent que les personnes étudiantes ayant un niveau élevé d’indécision de carrière et de détresse psychologique évaluent la qualité de l’alliance de travail de manière moins positive que le font celles ayant un niveau modéré d’indécision de carrière et de détresse psychologique. Cette étude met en évidence l’importance pour les conseillers et conseillères d’orientation de se préoccuper de l’alliance de travail perçue par les personnes clientes, car celle-ci influence les effets du processus et des composantes de l’intervention en counseling de carrière individuel.
-
Communication orale
Les ingrédients actifs du processus de réinsertion professionnelle de personnes aux prises avec un trouble mental – les comportements de recherche d’emploi et l’alliance de travail perçue par le conseiller spécialiséMarc Corbière (UQAM - Université du Québec à Montréal), Tania Lecomte (Université de Montréal)
Introduction : Les programmes de soutien à l’emploi (PSE) sont reconnus comme des pratiques fondées sur les données probantes, permettant à un grand nombre de personnes aux prises avec un trouble mental de décrocher un emploi sur le marché du travail compétitif. Objectif : L’objectif de cette présentation est d’évaluer les variables relatives au conseiller spécialisé œuvrant dans un PSE et celles inhérentes aux personnes avec un trouble mental, en vue de prédire l’obtention d’un emploi sur le marché du travail compétitif. Méthode : Dans le cadre d’une étude longitudinale (suivi de 6 mois), un total de 489 personnes avec un trouble mental, suivies par 97 conseillers spécialisés provenant de 24 PSE implémentés au Canada (BC, ON, QC) ont été évalués. Résultats : Au total, 43% des personnes inscrites dans un PSE ont obtenu un emploi lors du suivi à 6 mois. Les résultats d’analyses multiniveaux montrent qu’au-delà des caractéristiques de la personne avec un trouble mental (ex. comportements actifs de recherche d‘emploi), l’alliance de travail perçue par le conseiller spécialisé ressort significative pour prédire l’obtention d’un emploi standard, avec un total 51% de variance expliquée. Conclusion : Cette étude met l’accent sur l’importance de mobiliser activement les personnes dans leur recherche d’emploi et d’adopter chez le conseiller un regard positif sur l’alliance de travail qu’il développe avec la personne cliente.
Défis et tensions dans l’exercice de la profession : en quête de réponse
-
Communication orale
Regard croisé sur les besoins d’orientation au cégep et les défis professionnels des conseillères et conseillers d’orientation : l’épreuve du choix scolaire et professionnelSofia Arsenii (Université Laval), Pierre Doray (Université du Québec à Montréal), France Picard (Université Laval), Annie Pilote (Université Laval)
L’évolution du contexte socioéconomique et culturel exacerbe les difficultés liées au processus de choix scolaire et professionnel et complexifie l’accompagnement en orientation : l’indécision, la désillusion, l’injonction au projet et les choix contraints, sont autant d’obstacles qui jalonnent le parcours scolaire des étudiant.e.s, rendant leur accompagnement difficile pour les conseiller.e.s d’orientation. La présente communication porte ainsi sur l’épreuve du choix définie comme un ensemble de décisions ou d’événements ayant des répercussions importantes dans un parcours scolaire et professionnel, tel que vécu par les étudiant.e.s et les conseiller.e.s en orientation (Bergeron, 2013; Martucelli, 2006). Les processus de choix scolaire et de carrière sont analysés à la lumière des travaux de Dubet (2001) sur le « déclin des institutions ». Alors que le monopole des institutions telles l’école s’affaiblit, les acteurs sont confrontés à des logiques d’actions contradictoires.
L’analyse secondaire de deux corpus de données qualitatives (l’étude longitudinale RELÈVE et la recherche collaborative GAP-ORIENTATION) permet un croisement inédit des points de vue des cégépien.ne.s et des conseiller.e.s d’orientation quant au choix scolaire. La discussion aborde un aspect de l’évolution de la profession d’orientation, sous l’angle des compétences à mobiliser dans ce nouveau contexte.
-
Communication orale
Le sentiment de satisfaction de vie au travail des conseillers et conseillères d’orientation œuvrant dans les écoles secondaires de langue française de l’OntarioAndré Samson (Université d’Ottawa)
En Ontario, les services d’orientation scolaire sont assurés par des enseignants ou des enseignantes qui ont hérité du titre de conseiller ou de conseillère d’orientation. Leur formation en orientation est minimale. La recherche démontre que leur sentiment de compétence par rapport aux principales tâches associées à l’orientation en milieu scolaire est très faible. De plus, une partie importante de leur pratique n’est pas reliée à l’orientation scolaire. En tenant compte de ce contexte particulier, quels sont les déterminants de leur bien-être au travail? Pour répondre à cette question, trois facteurs ont été mesurés: relation élèves/enseignants/parents (4 items) ; charge de travail et conditions de réalisation de l’activité (7 items) ; et relation avec la direction (4 items). Les résultats de cette recherche conduite auprès de 73 conseillers et conseillères d’orientation indiquent que le principal déterminant de leur bien-être au travail est leur relation avec la direction de leur école.
-
Communication orale
Comment défendre des conditions d’exercice soutenant le sens de son activité professionnelle? Enquête auprès des CO en milieu scolaire secondaire au QuébecJohannie Boulet (Université Laval), Gabriella Hamelin (Université Laval), Simon Viviers (Université Laval)
Le contexte socio-politique et organisationnel dans lequel œuvrent les conseillères et conseillers d’orientation (CO) en milieu scolaire, au Québec (Viviers, 2016; FPPE, 2016) comme dans plusieurs autres pays (p.ex., Amici & Lemoigne, 2007; Douglas, 2011), amène ceux-ci à exercer leur profession dans des situations génératives de stress de rôle et de tensions sur le plan de l’identité professionnelle. Inspiré principalement par le corpus théorique de la clinique du travail (Lhuilier, 2006) et de la sociologie de l’entreprise (Osty, 2002), nous abordons ce phénomène sous l’angle de la souffrance identitaire de métier. Cette contribution cherche à comprendre comment, au-delà de réactions défensives visant à protéger consciemment ou non leur intégrité psychologique, les CO peuvent défendre des conditions d’exercice soutenant le sens de leur activité professionnelle et de leur métier. À partir des données d’une recherche quantitative exploratoire menée auprès de 775 c.o. oeuvrant dans les établissements d’enseignement publics et privés (n=225), nous dresserons un portrait descriptif de l’échantillon à l’égard des variables de souffrance identitaire de métier et de stratégies de protection du métier, pour ensuite en cerner les interactions à l’aide d’analyses de régression. Les résultats seront discutés à l’égard de leurs implications tant pour les conditions d’exercice des CO en milieu scolaire secondaire que pour leur formation initiale et continue.
-
Communication orale
Le Prendre soin de soi professionnel des conseillers d’orientation, une compétence à considérer et à évaluer ?Philippe Jacquin (Université de Moncton)
Les conseillers d’orientation (CO), tout comme les autres professionnels de la relation d’aide, doivent faire face à une pluralité de problématiques complexes qui peuvent générer chez eux du stress et contribuer à l’apparition d’un épuisement professionnel ou de dépendances. Dans le but de prévenir ces conséquences négatives, des associations de professionnels de la relation d’aide, dont celles des psychologues canadiens et des conseillers états-uniens, invitent leurs membres à s’engager dans une pratique de Prendre soin de soi (Self-care) (Canadian Psychological Association, 2017; Herlihy et Corey, 2014). Le premier objectif de cette communication est d’aborder le projet d’adaptation à la profession de conseillers d’orientation d’un questionnaire d’autoévaluation du Prendre soin de soi professionnel qui a été développé auprès de psychologues états-uniens. Les cinq dimensions mesurées sont le Soutien professionnel, le Développement professionnel, l’Équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, les Stratégies cognitives et l’Équilibre quotidien (Dorociak, 2015; Dorociak, Rupert, Bryant et Zahniser, 2017). Le second objectif de cette communication est également d’aborder avec l’auditoire si la pratique de Prendre soin de soi professionnel serait une compétence essentielle à développer et à maintenir pour les CO, si elle devrait être enseignée dans le cadre de leur formation initiale et continue, et enfin si elle devrait être inscrite dans leur code de déontologie.
Dîner
Pratiques et problématiques en émergence
-
Communication orale
La conseillère/le conseiller en orientation professionnelle : analyse d’un métier qui se développe et se professionnalise en France en entrepriseJean-Paul Cadet (Centre d’Etudes et de Recherches sur les Qualifications), Samira Mahlaoui (Centre d'Etudes et de Recherches sur les Qualifications - Marseille France)
L’orientation professionnelle en entreprise est en France une fonction en développement mais qui reste pourtant peu étudiée en termes de pratiques. On peut la définir comme une démarche proposée par l’entreprise à ses salariés pour les aider à élaborer un projet professionnel négociable. Nous l’abordons via le prisme d’un métier qui lui est dédié au sein de grandes organisations, en nous interrogeant sur ce que font les personnels qui l’exercent, ainsi que sur la finalité de leur action, le tout en lien avec les compétences qu’ils mobilisent. Pour ce faire, nous recourons à la méthode ETED-Emploi-type en dynamique qui appréhende l’activité de travail dans ce qui fait son unité et sa multiplicité. C’est au travers d’une étude de cas que nous nous intéressons à cette pratique d’orientation. Elle renvoie au métier de conseillère/conseiller mobilité mis en place au sein de la division d’un groupe spécialisé en l’aéronautique, lors d’une restructuration conduite sans licenciement, et pérennisé dans le cadre d’une démarche-groupe fondée sur une logique d’anticipation. L’analyse du travail des conseillères/conseillers impliqués dans ce dispositif nous amène à identifier quatre grandes activités-clés (et compétences associées) : accueillir le salarié au sein du dispositif de conseil et d’accompagnement ; informer, orienter, conseiller le salarié ; suivre les dossiers des salariés ; participer aux travaux concernant l’analyse des métiers de l’entreprise.
-
Communication orale
Les microagressions en milieu de travail chez la diversité sexuelle et de genre : nouveau visage des violences et discriminations ?Marie-Ève Simard (Université Laval)
L’objectif de cette communication est de problématiser la persistance des violences et discriminations en milieu de travail qui cible la diversité sexuelle et de genre dans le contexte politique, social et législatif actuel. La diminution de l’occurrence des crimes à caractère hautement violent contre les personnes issues de la diversité sexuelle et de genre ne se conjugue pas avec une diminution des formes de discrimination moins perceptibles, dont les impacts sur la santé mentale demeurent considérables. Récemment, plusieurs chercheurs se sont intéressés à l’étude de ces expériences de discrimination subtiles, qu’ils définissent sous le terme de microagressions. Les microagressions constituent des indignités du quotidien communiquant des préjugés implicites à l’endroit d’un groupe marginalisé. Bien que l’expérience des microagressions chez la diversité sexuelle et de genre constitue l’objet de quelques études, aucune d’entre elles ne se penche sur l’expérience des microagressions dans le contexte spécifique du travail. Pourtant le milieu de travail est l’un des contextes où la diversité sexuelle et de genre est le plus susceptible de faire l’expérience de discrimination. À partir d’une recension des écrits, cette communication exposera les différentes formes que peuvent prendre les microagressions et leurs effets potentiels sur l’expérience quotidienne au travail de la diversité sexuelle et de genre.
-
Communication orale
Counseling de carrière en contexte pluriethnique : Spécificités des interactions en contexte de communication interculturelle entre des personnes immigrantes et des étudiants en développement de carrièreMyra Deraîche (Université du Québec à Montréal), Cynthia Martiny (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Le gouvernement du Québec s’efforce d’attirer et d’intégrer un nombre croissant d’immigrants (MIDI, 2018), ce qui représente de nouveaux défis et des perspectives d’avenir pour les intervenants en développement de carrière qui doivent ainsi développer des compétences en communication et en intervention interculturelles. Ce projet de recherche porte sur des interactions conversationnelles entre des étudiants immigrants en apprentissage du français et des étudiants apprenant le counseling de carrière qui ont lieu à l’UQAM à la session d’hiver 2018. Le cadre théorique prend en compte l’approche interculturelle de Cohen-Emerique (2015) et le modèle interactionniste du Trèfle chanceux de Limoges (1987) combinés avec l’approche constructiviste et multiculturelle de Gonzalez (1994). L’analyse de discours proposée par Stead et Davis (2017), focalisant sur le langage utilisé dans le contexte de ces interactions, est employée afin de comprendre comment les conversations construisent les comportements et le sens. Dans le cadre de la communication, des résultats préliminaires sont présentés. La communication se termine avec des implications pédagogiques envisagées pour la formation de futurs intervenants en ce qui a trait aux compétences interculturelles à mobiliser auprès des personnes immigrantes.
-
Communication orale
Développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités et sciences de l’orientation : quelques pistes de réflexionManon Chamberland (Université Laval)
Selon Noddings (2013), si le 20e siècle fut marqué par l’importance accordée à l’autonomie, le 21e siècle sera celui de la redécouverte de l’interdépendance. Ce constat conduit à s’interroger à propos des pratiques éducatives propices à soutenir le bien-être des personnes et des collectivités. Les effets combinés des thèses associées au néolibéralisme, de la mondialisation et des mutations survenues sur le marché du travail peuvent contribuer aux obstacles rencontrés par les personnes pour s’insérer socioprofessionnellement de manière satisfaisante et conduire à une forme ou une autre de marginalisation. Cela suscite des questionnements importants en sciences de l’orientation quant aux modalités d’accès à des services d’orientation, aux pratiques éducatives privilégiées, aux finalités qu’elles poursuivent et aux acteurs impliqués. Devant oeuvrer dans des contextes qui sont parfois pour eux-mêmes contraignants, de quelle manière les praticiens de l’orientation peuvent-ils contribuer au développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités? Quels seraient les aspects importants à prendre en considération en ce qui concerne leur formation? Selon une perspective psychosociologique, cette communication proposera une réflexion théorique basée d’une part, sur une recension des écrits et d’autre part, sur des résultats de recherches menées avec des praticiens oeuvrant auprès de populations moins rejointes en orientation.