Informations générales
Événement : 84e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines
Description :L’examen des figurations littéraires et cinématographiques des « espaces en devenir » se trouve au cœur du colloque.
Quelles images des espaces en devenir ces productions mettent-elles en scène? Seraient-elles des formes nouvelles d’habiter les Amériques? Comment construisent-elles des formes d’organisation spatiale ouvertes au dynamisme du mouvement et à la complexité des interactions? Comment figurent-elles le dépassement, par les acteurs sociaux, des expériences extrêmes des espaces totalitaires?
Nous apporterons des éléments de réponse à ces questions à partir de deux axes : 1) Espaces seuil : conflits et interconnexions; 2) Espaces concentrationnaires : traumatismes et transgressions.
Dates :- Licia Soares De Souza (UQAM - Université du Québec à Montréal)
- Brigitte Thiérion (Université Sorbonne-Nouvelle (Paris 3))
- Rita Olivieri-Godet (Université Rennes 2)
Programme
Conférence
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Mot de bienvenueRita Olivieri-Godet (Université Rennes 2), Licia Soares De Souza (UQAM - Université du Québec à Montréal), Brigitte THIÉRION (Université Sorbonne-Nouvelle (Paris 3))
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Les territoires imaginaires de l'altéritéPatrick Imbert (Université d’Ottawa)
On étudiera la géosymbolique de la frontière et de la frontier et leur relation aux altérités minoritaires. Dans deux livres similaires publiés par le musée des civilisations on parle, en anglais, des "Inuit communities were real communities not merely groups of people who happened to be living near one another". Dans le livre en français, les Inuits "évoluent à l'intérieur d'une terre d'errance...au-delà d'une certaine limite, danger". Chacun invente son minoritaire en fonction de ses angoisses identitaires liées à une défense des frontières. De nos jours toutefois, les territorialités symboliques même dans l'espace exigu du radeau dans L'histoire de Pi transforment la frontière en frontier par la domestication des peurs entre cultures autres Ce réseautage domine ainsi l'immensité spatiale menaçante.
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Discussion
Table ronde 1
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Les Amérindiens dans les lettres québécoises et brésiliennes (partie 1)Simon Harel (UdeM - Université de Montréal), Rita Olivieri-Godet (Université de Rennes 2)
L'émergence des littératures des Premières Nations au Québec et au Brésil contribue à la reconfiguration de l'imaginaire sur les Amérindiens tout en ouvrant un dialogue avec la tradition littéraire et les intertextes sociaux. Cette communication traitera, dans un premier temps, de la décolonisation des lettres québécoises dans le contexte de l'émergence d'une littérature des Premières Nations pour réfléchir, dans un deuxième temps, sur les raisons de son émergence et insertion tardives dans le système littéraire brésilien et sur les conséquences dans la construction d'une dynamique spatiale du roman contemporain.
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Les Amérindiens dans les lettres québécoises et brésiliennes (partie 2)Simon HAREL (UdeM - Université de Montréal), Rita Olivieri-Godet (Université Rennes 2)
L'émergence des littératures des Premières Nations au Québec et au Brésil contribue à la reconfiguration de l'imaginaire sur les Amérindiens tout en ouvrant un dialogue avec la tradition littéraire et les intertextes sociaux. Cette communication traitera, dans un premier temps, de la décolonisation des lettres québécoises dans le contexte de l'émergence d'une littérature des Premières Nations pour réfléchir, dans un deuxième temps, sur les raisons de son émergence et insertion tardives dans le système littéraire brésilien et sur les conséquences dans la construction d'une dynamique spatiale du roman contemporain.
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Fini, l'inertie (Idle no more) : un regard sur l'évolution de la prise de parole innue d'après les écrits d'An Antane Kapesh et Natasha Kanapé FontaineHélène Destrempes (Université de Moncton)
Au milieu des années 1970, la publication de l'autobiographie d'An Antane Kapesh ouvre la voie à une prise de parole engagée et contestataire, cherchant à briser le statu quo entourant la situation des autochtones au Québec. Au fil des ans, d'autres voix innues se sont jointes à celle de cette militante de première heure. Leurs propos se sont modulés pour refléter les préoccupations des jeunes générations qui n'ont pas connu l'existence dans les bois comme leur aïeule. Leur désir de se faire entendre et (re)connaître, habite aujourd'hui une parole tournée à la fois vers leurs ancrages ancestraux et leur devenir personnel et collectif. Dans le cadre de cette présentation, je tenterai de montrer l'évolution de cette parole engagée en proposant une étude comparée des oeuvres d'An Antane Kapesh et de Natasha Kanapé Fontaine (Prix de la société des écrivains francophones d'Amérique, 2013).
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Discussion
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Pause
Dîner
Table ronde 2
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L'espace hors cadre de l'étranger au cinéma : aliénation, transgression et désir déchirant de devenir l'autreHudson Moura (University of Toronto)
L'étranger est un des personnages les plus répandus du cinéma qui, en se questionnant sur sa propre condition existentielle, met toutes autres croyances en suspens. L'étranger est selon Julia Kristeva celui qui trouble la transparence, la trace opaque, l'insondable. Mais en faisant l'expérience et en se mettant à l'épreuve dans l'errance, il met aussi l'autre à l'épreuve, et pour celui-ci l'étranger est synonyme d'indésirable, de dérangeant. Il délimite les prises de position historiques-politiques-sociales concrètes sur l'espace de l'étrangeté et une prise de conscience de l'existence de l'« autre ». Par contre, pour Maurice Blanchot c'est la parole qui devient l'espace de demeure de l'étranger, « c'est là sa vraie mesure ». Mais s'il n'arrive pas à s'exprimer l'étranger devient donc l'exproprié par excellence de son autorité et expérience. L'étranger n'est jamais à sa place, affirme Jean-François Mattei, toujours prêt au départ, son identité est en effet le déplacement. Il demeure toujours le « dehors ». Le grand défi des cinéastes brésiliens (Marcelo Gomes, Cao Guimarães, Karim Ainouz et Walter Carvalho ) et québécois (Philippe Falardeau, Maxime Giroux, Dennis Villeneuve et A. Barbeau-Lavalette) pour comprendre et capter en images cette expérience sans égal est justement ce « dehors » ou cet espace autre.
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Entre cinéma et littérature, d'autres représentations du Sertão?Alberto Da Silva (Université Paris-Sorbonne (Paris 4))
Au cours de l'histoire brésilienne, le Sertão s'est constitué comme un espace privilégié et une catégorie-clef dans l'imaginaire du pays. Au-delà de l'espace strictement géographique, la littérature, la culture orale, le cinéma, la télévision, mais également les sciences sociales ont façonné des représentations du Sertao s'inscrivant souvent en opposition aux espaces du littoral. C'est ainsi qu'au fil du temps, ces représentations ont construit une dichotomie, dans laquelle le sertão et le littoral sont caractérisés par des ordres sociaux différents, mais également symbolisent des oppositions comme monarchie/république, barbarie/civilisation, inertie/mouvement, ou archaïsme/modernité. Depuis les années Lula, de nouvelles représentations émergentes problématisent l'imaginaire du Sertão en l'inscrivant en tant qu'espace mobile et hybride : c'est ce que nous proposons de démontrer dans notre communication en analysant le roman Galiléia (2009) de Ronaldo Correira de Brito et le film Árido Movie (2005) de Lírio Ferreira.
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Avalovara, de Osman Lins : traduction des espaces seuil du romanGermana De Sousa (Universidade de Brasília)
Dans Avalovara (1973), Lins met en scène Recife, et par là, d'autres villes. Il dramatise des femmes dans des espaces imaginaires, en créant un roman qui 40 après sa parution défie toujours la critique. La traduction est déjà présente dans le projet de conception de l'oeuvre: le récit formé par la dialectique du carré et de la spirale y représente l'infinitude et la finitude de l'espace-temps, en tant que métaphore de la création artistique. Cette relation dialectique est aussi celle de la traduction en tant qu'horizon de possibles, car elle est renouveau et aussi perte et mélancolie. La traduction est éphémérité, mais pas l'original. Ceci étant, elle défie le temps: le transitoire et la permanence. D'où la question: comment se passe la translation des espaces-seuils mis en scène dans ce roman vers d'autres pratiques discursives et culturelles?
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Discussion
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Pause
Témoignages
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Le chronotope de l'américanité : espace-temps de l'identité continentaleJean-François Côté (UQAM - Université du Québec à Montréal)
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Relations interaméricaines Brésil-QuébecLicia Soares De Souza (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Panoramique sur les recherches sur les relations littéraires interaméricaines à partir d'une perspective comparatiste entre le Québec et le Brésil. Montrer comment le Congrès de l'ACFAS est devenu un lieu propice à un travail d'échanges et de réflexion partagée.
Table ronde 3
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Hochelaga Imaginaire : une expérience géopoétique en milieu urbainBertrand Gervais (UQAM - Université du Québec à Montréal)
En 2014-2015, avec les membres de La Traversée, l'atelier de géopoétique du Québec, nous avons mis sur pied un projet se déroulant sur une année entière, intitulé «Hochelaga imaginaire » (co-organisé par B. Gervais, D. Brassard et B. Bordeleau). Nous avons entrepris de déployer un imaginaire du lieu issu de la tension entre l'expérience de cette étendue montréalaise et des strates composant sa mémoire : historique, géographique, littéraire, mais aussi la mémoire d'une parole qui y est encore vive. La concentration de cet atelier sur un territoire urbain relativement restreint, de septembre 2014 à août 2015, devait permettre de diversifier les approches créatrices tout en multipliant les occasions de dialoguer avec les habitants du quartier.Les textes, notes de terrain, photographies et dessins ont été mis en ligne sur le site Hochelaga imaginaire (http://hochelagaimaginaire.ca/).
Dans le cadre de cette communication, j'entends revenir sur cette expérience collective et sur les leçons qu'on peut en tirer, liées à l'exploration systématique d'un territoire, qui n'est pas sans rappeler le projet de Georges Perec, Tentative d'épuisement d'un lieu parisien, à son interprétation et représentation, ainsi qu'à la constitution d'un espace imaginaire et littéraire.
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Montréal et São Paulo dans la dynamique narrative de Monique Proulx et Luiz RuffatoLicia Soares De Souza (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Cette communication consistera en une comparaison de deux ouvrages des Amériques, Ce qu'il reste de moi (2015), de Monique Proulx et Tant et tant de chevaux (2002), de Luiz Ruffato. Dans le premier, le Montréal du XXIe. siècle reste le personnage principal, comme le témoin du destin collectif d'êtres intenses avec des voix multiples qui seraient venues concrétiser le rêve de la "Folle Entreprise" de Jeanne Mance.
Des héros migrants méconnus deviennent en effet des conteurs, chargés de maintenir et de transmettre les legs personnels et collectifs dans un espace charnière comme la métropole québécoise. Dans le récit brésilien, le personnage principal comme espace-charnière reste la mégalopole de São Paulo. Ruffato présente 69 micro-récits autonomes et hybrides qui rendent compte de l'errance des laissés-pour-compte, des riches et des gens de la vie ordinaire; Noirs, Indiens, Nordestins, pauvres, des personnages de toutes origines et conditions sociales.
Les deux romans s'inscrivent dans la littérature actuelle où les interrogations sur la place des individus dispersés entraînent une remise en cause de grands récits et d'identités trop définies. -
La parole écrite : entre la loi et la marginalitéIvete Walty (Université pontificale catholique de Minas Gerais)
Dans une recherche sur la littérature produite par des prisonniers politiques et d'autres, j'ai toujours essayé à répondre aux questions suivantes:
- Comment la prison se présente-t-elle dans les écrits de la contemporanéité en première personne dans la littérature brésilienne et québécoise?
- Dans ces écrits comment se trouve la relation entre l'institution prison et les autres institutions: Famille, École, Église, État, face à la question de la violence?
- Comment le corps se dessine-t-il dans l'écriture par rapport à la violence?
- Comment subjectivité et collectivité se conjuguent-elles dans la figuration des sujets narratifs en question?
Comment esthétique, éthique et politique s'associent-elles dans l'écriture en prison?
Dans ce travail j'analyse les livres Memórias de um sobrevivente (Mémoires d'une survivante), de Luís Alberto Mendes, et Bienvenu dans mon cauchemar, de Marie Gagnon, en observant notamment le rôle de l'écriture dans la situation-limite entre la marginalité et la loi.
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Discussion
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Pause
Table ronde 4
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Création littéraire : figurations identitaires et spatiales dans Primeiro de abril, narrativas da cadeia de Salim MiguelLuciana Wrege Rassier (UFSC - Université Fédérale de Santa Catarina)
En avril 1964, juste après le coup d'État qui a marqué le début de la dictature militaire au Brésil, l'écrivain et journaliste Salim Miguel a été arrêté. Pendant les 50 jours passés en prison, il a écrit un journal, dont il racontera la relecture, trente ans plus tard, dans son roman Primeiro de abril, narrativas da cadeia (Brésil, avril 1964 la dictature s'installe. Trad. de Luciana Wrege Rassier et Jean-José Mesguen. Paris: L'Harmattan, 2007). Dans le cadre de l'axe “Espaces concentrationnaires: traumatismes et transgressions” je me propose de réfléchir sur les figurations spatiales et identitaires dans ce roman. Dans quelle mesure l'écriture permet-elle au personnage-narrateur de dépasser les expériences extrêmes vécues en prison? Le journal de Salim Miguel ayant été retrouvé en 2014, quels sont les enjeux esthétiques présents dans la mise en fiction de ce récit à vocation testimoniale?
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Dialogues mythiques et poétiques : espaces symboliques de la réconciliationBrigitte Thiérion (Université Sorbonne-Nouvelle (Paris 3))
Cette communication analysera des productions fictionnelles qui croisent les imaginaires autochtones et non autochtones au Brésil et au Québec. Les poètes João de Jesus Paes Loureiro dans Romance das três flautas (1987) et Aldísio Filgueiras dans De pássaro para peixe et As estrelas de Chuva (2014) créent en Amazonie les conditions d'un dialogue interculturel à partir de l'adaptation de mythes d'origines Munduruku et Kotiria. Avec Amititau, parlons-nous ! (2008) la poétesse Laure Morali a franchi au Québec une étape fondamentale en suscitant des correspondances fructueuses entre Québécois et Autochtones. Dans le prolongement de cet ouvrage, Uashtessiu, Lumière d'automne (2010) réunit les voix des poètes Jean Désy et Rita Mestokosho. Leur sensibilité, façonnée par un rapport intime au territoire, leur permet de dépasser les frontières culturelles et de créer un espace symbolique de conciliation.
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Éclatement des espaces et territoires sous réserve : la quête éperdue d'un tiers-espace métis en terres d'Amériques...Jean Morisset (UQAM - Université du Québec à Montréal)
Happening poétique...
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Discussion
Discussion générale et synthèse
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Synthèse