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Isabelle Blanchette, Université Laval

Le thème du dossier, la vie intérieure, est une belle occasion d'aborder la relation entre émotion et raison, cet impensé au cœur même du travail de recherche. Rencontre avec une chercheuse en psychologie du raisonnement pour tracer quelques pistes dans ce vaste territoire.

Lefort - St-Louis
Le travail d'Alain Lefort, entre territoires intérieurs et extérieurs, illustre tout le dossier. Il présente dans un article du dossier ses photographies et vidéos issues de son mémoire de maîtrise en arts visuels et médiatique. Lac St-Louis, 2020, 144cm x 184 cm, impression numérique sur polypropylène
« 31 décembre 2017, 6 heures du matin au bord du lac Saint-Louis à Lachine, -28 degrés Celsius. À l’aurore, les vapeurs d’eau nimbent déjà la ligne d’horizon. Le paysage n’est plus divisé ou même divisible; il se transforme en une grande masse vaporeuse qui brouille les repères spatiaux. Devant ce spectacle, nous serions tentés de croire que le ciel s’étend jusqu’à la terre… Et si nous renversions le tableau? Si c’était le fleuve qui envahissait le ciel? ». Alain Lefort.

 

Johanne Lebel : Pre Blanchette, avant de se lancer sur cette relation entre émotion et raison dont vous faites l’étude, si vous permettez, je proposerais de faire un court arrêt sur ces deux termes difficiles à cerner. Pour sa part, la notion d’émotion, dans l’usage courant, selon le neuropsychologue Antonio R. Damasio, s’amalgamerait avec les sentiments. Il les distingue en les situant dans une « chaine complexe d’événements qui commencent par l’émotion et qui s’achève par le sentiment »1. Une sorte de continuum s’exprimant du physique au mental. « Les émotions se manifestent sur le théâtre du corps; les sentiments sur celui de l’esprit », dit-il de manière très imagée. Quant aux affects dont il reprend l’usage qu’en fait Spinoza, ils seraient tout ce qui nous affecte, ce qui nous met en mouvement : les émotions, les motivations, les valeurs, etc. Qu’en pensez-vous?

Isabelle Blanchette : Émotions, sentiments et affects, c’est ce que nous appelons les processus affectifs, des processus adaptatifs qui ont évolué en relation avec l’environnement sur une très longue période. Effectivement, ce qui caractérise ces processus affectifs est le fait qu’ils donnent une impulsion, un mouvement (émotion, émouvoir, motio); mouvement d’attirance ou de répulsion, affect positif ou négatif.

Johanne Lebel : Pour la suite de l’échange, je proposerais d’utiliser indifféremment émotions et processus affectifs, est-ce cela vous va?

Isabelle Blanchette : Bien d’accord.

Johanne Lebel : Pouvez-vous nous dire comment vous caractérisez le deuxième terme, la « raison », et tout particulièrement les processus cognitifs de haut niveau qui sont au cœur de vos travaux?

Isabelle Blanchette : La raison est comprise comme utilisation de processus mentaux structurés, systématiques et rigoureux pour en arriver à des inférences sensées. Les processus cognitifs de haut niveau : le jugement, le raisonnement, la prise de décision, la résolution de problèmes, requièrent des ressources cognitives, des efforts et une intention pour être enclenchés.

La raison est l’utilisation de processus mentaux structurés, systématiques et rigoureux pour en arriver à des inférences sensées. Les processus cognitifs de haut niveau : le jugement, le raisonnement, la prise de décision, la résolution de problèmes, requièrent des ressources cognitives, des efforts et une intention pour être enclenchés.

Johanne Lebel : Quelle serait la relation entre les processus affectifs  et cognitifs. Si on s’observe un peu, on voit bien que tout cela est assez imbriqué. Quand on a une bonne idée, un sentiment de joie nous traverse. Mais c’est aussi très clair que les phénomènes ne sont pas de même nature.

Isabelle Blanchette : Votre point de départ est bon, c'est-à-dire qu'intuitivement on oppose les deux, et de fait, quelque chose les sépare fondamentalement. Cependant, la frontière est loin d’être étanche, et en recherche, une vision unifiée s’est développée au cours des dernières années. 

Règle générale, les processus affectifs font appel aux processus cognitifs. Ils impliquent presque nécessairement une évaluation (cognitive) de la situation pour estimer si celle-ci nous est favorable, défavorable, menaçante, etc. Et on peut réguler nos émotions en réévaluant la situation, en tirant des inférences différentes. 

Pour caractériser les émotions, certains modèles parlent de deux dimensions fondamentales : la valence (positif ou négatif) et l'activation (physiologique ou subjective). Ces deux dimensions seraient présentes dans tous les processus affectifs.

Pour caractériser les émotions, il y aurait deux dimensions fondamentales : la valence (positif ou négatif) et l'activation (physiologique ou subjective). Ces deux dimensions seraient présentes dans tous les processus affectifs.  

Une émotion (comme un sentiment), possède donc nécessairement une valence, elle est soit positive, soit négative. Là, on a une distinction très claire entre émotion et raison. Les émotions mettent de la couleur dans la pensée, en quelque sorte. 

L’activation pour sa part peut être physiologique, et donc être fortement liée au système nerveux sympathique, périphérique. Si on est surpris par un ours au détour d’un sentier, l'exemple classique, tout notre corps se prépare à l'action, immédiatement, même sans bouger. La respiration s'accélère, le rythme cardiaque s’emballe, les pupilles se dilatent. Cela se mesure par plusieurs indicateurs. Et des stimuli même très faiblement émotifs peuvent aussi générer cette réaction. 

Cette composante d’activation, physiologique ou simplement vécue comme ressenti, accompagne les émotions. Elle est moins présente dans les processus cognitifs de haut niveau, bien que les efforts mentaux qu’exigent le jugement et l’analyse drainent aussi de l’énergie. Ils s'incarnent dans le corps, comme les émotions. On le comprend de mieux en mieux.  Par exemple, dans une étude, on demandait aux gens d’estimer la valeur d’un objet de consommation (lave-vaisselle, automobile, etc.). Les participants qui devaient tenir un calepin plus lourd estimaient la valeur comme étant plus élevée, ce qui montre que ce qui se passe dans notre corps affecte même les processus cognitifs de haut niveau.

...intuitivement on oppose [émotion et raison], et de fait, quelque chose les sépare fondamentalement. Cependant, la frontière est loin d’être étanche, et en recherche, une vision unifiée s’est développée au cours des dernières années. 

Le lien entre activation physiologique et performance cognitive est complexe. Dans certains cas, une augmentation de l'activation physiologique, sous le coup des émotions, peut accroître la performance (par ex. pour la mémorisation), mais dans d'autres cas, on observe une diminution (par ex. pour le raisonnement logique). Nos ressources cognitives sont limitées par nature, et dit en termes très vulgarisés, le traitement des émotions, ça prend du jus. L’arrivée de contenus émotifs détournant notre attention capte donc une partie des ressources du raisonnement; ressources qu'on n'a plus pour traiter la tâche. Dans ce sens, ils peuvent avoir un impact négatif. Ils peuvent aussi jouer sur notre motivation à raisonner convenablement et nous aider à concentrer nos ressources sur des aspects pertinents de la tâche en cours. 

L’analyse des activités neuronales aide aussi à départager les processus affectifs des cognitifs. Des zones du cerveau sont davantage associées au traitement des émotions, dont les amygdales (peur), le cortex préfrontal ventromédian (sentiment de plaisir, renforcement positif) et l'insula (sentiments corporels, dégoût). D’autres, dont le cortex préfrontal dorsolatéral, sont typiquement associées aux processus plus « froids », comme la mémorisation et le traitement de l'information.  

Des zones du cerveau sont davantage associées au traitement des émotions, dont les amygdales (peur), le cortex préfrontal ventromédian (sentiment de plaisir, renforcement positif) et l'insula (sentiments corporels, dégoût). D’autres, dont le cortex préfrontal dorsolatéral, sont typiquement associées aux processus plus « froids », comme la mémorisation et le traitement de l'information.

Johanne Lebel : On discute encore la frontière entre le vivant et le non vivant, je ne suis donc pas surprise des difficultés à trancher entre nos idées et notre ressenti. Et comme dirait le sociologue Edgar Morin, on doit ici distinguer, sans dissocier…

Isabelle Blanchette : Oui, exactement.

Johanne Lebel : Pouvez-vous nous parler de vos travaux sur les relations entre les processus affectifs et ce que vous appelez la cognition de haut niveau?

Isabelle Blanchette : Au début, je m'intéressais à l'impact des émotions sur tout ce qui compose typiquement la raison, soit notre capacité à faire des déductions rigoureuses, systématiques et abstraites. Les premières expériences de laboratoire étaient assez simples (trop simple, comme on verra). Un des protocoles était d’induire des émotions chez les participants qui ensuite accomplissaient des tâches de raisonnement formel comme de déterminer si les conclusions d’un syllogisme sont logiquement valides (tous les hommes sont mortels; Socrate est un homme; donc Socrate est mortel). Dans un autre protocole, on présentait des contenus émotifs, à partir desquels ils devaient réfléchir. Les résultats allaient dans le sens attendu. Les gens commettaient plus d'erreurs lorsque leur état était émotif, ou lorsqu'ils raisonnaient à propos de contenus émotifs. 

Puis, on a commencé à intégrer des contenus qui étaient significatifs dans la vie des participants. Des militaires, par exemple, à qui on présentait des problèmes de logique liés à des expériences de combat comparativement à des contenus neutres. On a fait des études similaires avec des personnes victimes d'agression sexuelle à qui on demandait de raisonner à propos de contenus liés à leur vécu, toujours en comparant à des contenus neutres. Là, c’était autre chose. Parfois, on n'avait pas d'effets. Parfois, on avait des effets inverses : ils tiraient plus aisément des inférences logiques, ils étaient plus « rationnels » lorsque les contenus étaient reliés à leurs expériences fortes en émotions.

Johanne Lebel : Comment les affects animent-ils la vie ou les processus cognitifs de ceux et celles qui pratiquent la recherche?

Isabelle Blanchette : Les processus affectifs entourent les idées. Je pense toute de suite à cet affect très puissant qu’est le plaisir de la découverte. Il y a quelque chose d'extrêmement renforçant lié à l’apprentissage de nouvelles choses, à l’identification des causes et des effets, à faire des liens, tout simplement. Des études en imagerie cérébrale suggèrent que ces plaisirs abstraits et intellectuels partagent en grande partie les patrons d’activation liés aux plaisirs plus charnels comme la nourriture ou la sexualité.

Il y a quelque chose d'extrêmement renforçant lié à l’apprentissage de nouvelles choses, à l’identification des causes et des effets, à faire des liens, tout simplement. Des études en imagerie cérébrale suggèrent que ces plaisirs abstraits et intellectuels partagent en grande partie les patrons d’activation liés aux plaisirs plus charnels comme la nourriture ou la sexualité.

Johanne Lebel : Qu’en serait-il de l’intuition?

Isabelle Blanchette : En psychologie du raisonnement, on fait souvent une distinction entre les processus explicites et implicites. Les processus dont on a conscience sont dits explicites. Les processus plus implicites sont non conscients, ils se déroulent malgré nous, hors de notre contrôle. L'intuition serait de cette 2e catégorie. Elle est comme un cumul d’expériences, de connaissances, de vécu, qui remonte à la surface de la conscience pour répondre à une situation donnée. Ainsi, il n’y a pas d’équivalence entre l'intuition d'un chercheur qui travaille dans un domaine depuis deux décennies, et une personne dont les connaissances seraient moins fondées. L’intuition possède une valeur variable, qui dépend de la somme des connaissances et des expériences pertinentes.

Johanne Lebel : C’est donc cette idée d’educated guess. Et ça dit toute l’importance de ce l’on « incorpore », nos expériences, nos relations, et bien sûr de ce que l’on met dans notre tête.

Isabelle Blanchette : En effet, avec l’intuition il y a une reconnaissance non consciente des patrons ou des structures. Le cerveau, au fil des répétitions et des réflexions, finit par abstraire les indices pertinents dans un environnement, dans une situation donnée. Le cerveau fait cette analyse automatiquement. On n'a pas besoin d'enclencher ce processus. Et c'est ça qui mène à une intuition. Ce ne veut pas dire que toutes les intuitions sont bonnes, car elles peuvent être basées sur peu, et encore pire, sur des stéréotypes ou des fausses croyances. On entre alors dans l’univers des biais cognitifs. Il y a beaucoup de travaux en psychologie cognitive sur la notion d'expertise qui recoupent cette question d'intuition. L’expertise n'est pas une simple liste de connaissances. Un bon expert en vient à développer une capacité « implicite » d’analyse qui l’amène à voir au-delà des apparences et du bruit, à trier, à identifier le nœud d’une situation. 

L'intuition est comme un cumul d’expériences, de connaissances, de vécu, qui remonte à la surface de la conscience pour répondre à une situation donnée. Ainsi, il n’y a pas d’équivalence entre l'intuition d'un chercheur qui travaille dans un domaine depuis deux décennies, et une personne dont les connaissances seraient moins fondées.

Johanne Lebel : Auriez-vous des conseils à donner à ceux et celles qui font de la recherche quant à la manière d’aborder leurs affects. 

Isabelle Blanchette : Je n'ai aucun conseil à donner, et si quelqu'un pouvait m'en donner ça me ferait plaisir [rires]. En fait, ce n'est pas du tout dans mon expertise. Mais je peux rappeler, sur la base de nos travaux, que pour notre raisonnement les émotions ne sont, en soi, ni facilitatrices ni délétères. Cela dépend. Tout simplement. Les émotions sont-elles pertinentes à ce que je suis en train de faire? Si j'ai des angoisses ou des joies incroyables vraiment reliées aux problèmes auxquels je travaille, les émotions vont probablement bonifier toute la démarche. Si cependant je suis en train de résoudre un problème et que j'ai une immense colère par rapport à une interaction que j'ai eue la veille, là évidemment ça va nuire. Essayer d'identifier si nos émotions sont pertinentes, ou pas, pour ce qu'on est en train de faire... tiens, ce peut être un conseil. 

Je vais donner un exemple tout à fait personnel. Plusieurs de mes projets de recherche sont liés à l’Afrique où, entre autres, j'analyse l’impact du trauma liés aux conflits armés sur les processus cognitifs et affectifs. Dans un projet sur la transmission intergénérationnelle, on regarde les processus cognitifs des enfants dont les mères sont rescapées du génocide au Rwanda. Il va sans dire que les débats actuels sur l'appropriation culturelle et le néocolonialisme me touchent. Je fais de la psychologie cognitive en Afrique, pas de la sociologie, ni de la science politique, mais néanmoins, je ne peux pas faire autrement que d'être interpelée. Et quand je réfléchis à mes projets, je peux être un peu perturbée. Le malaise ressenti ne donne pas une réponse, mais signale que j'ai besoin d’y réfléchir, et que ce n'est pas anodin. 

Johanne Lebel : Qu’en est-il de la dimension « sociale » de notre vie intérieure?

Isabelle Blanchette : Voici une intuition sur cette dimension sociale, une assertion qui ne repose pas sur des données, mais qui émerge de mon expérience, de mon vécu. Mon intuition donc, c'est qu'on appauvrit notre créativité quand on ne peut plus être dans des échanges plus spontanés, comme c’est le cas pendant cette pandémie. Il y a quelque chose d'éminemment social dans l'intelligence humaine, c'est certain. Le plaisir d'apprendre, d'enseigner, d'échanger des connaissances. Travailler sur des questions collectivement. 

Johanne Lebel : On le voit bien dans les colloques, dans cet entre-deux des présentations formelles, dans le bruissement des corridors. Cette dimension improvisée de l'échange. On résout des choses parfois très importantes dans un « cadre de porte ».

Isabelle Blanchette : La créativité, c'est souvent de mettre deux idées ensemble qui n’ont a priori pas de raison de se rejoindre. Sur cette dimension sociale, on peut penser aux travaux du psychologue et primatologue Mike Tomasselo qui font ressortir ce qui est singulièrement humain de ce côté. Il y a cette expérience fantastique où ils ont mis dans une situation de résolution de problème, d’un côté deux humains, un enfant et un adulte, et de l’autre, un chimpanzé et un adulte humain. Un casse-tête est à résoudre en duo. Si l'adulte se désengage de la tâche, et demeure là impassible, le chimpanzé attend un peu, puis continue à résoudre le problème par lui-même, sans l’humain. L'enfant humain va essayer pour sa part de réengager l'adulte dans la résolution de problème commun, plutôt que de tenter de le faire par lui-même, même s’il en serait capable, comme si le but principal était de résoudre le problème « ensemble ». 

Bref, notre intelligence est un mélange d’émotion et de raison, et elle est extrêmement sociale, tout comme notre vie intérieure. 

Johanne Lebel : Et plus largement, je dirais que nous sommes attachés aux autres par les récits partagés. Je pense au philosophe Frédéric Lordon qui travaille beaucoup sur ces questions à partir des écrits de Spinoza. Il dit que le sens tient par notre adhésion commune à des valeurs. On tient ensemble par les histoires qu'on se raconte et qui nous affectent. Cela nous amène à mesurer toute l’importance des récits qu'on transmet autour de soi. 

Isabelle Blanchette : Oui, tout à fait, il en va de la cohésion sociale. Nos processus cognitifs sont par nature en interrelation avec ceux des autres « cerveaux » autour de nous. Les idées, les croyances, les valeurs nous forment individuellement, comme ils forment aussi nos institutions, nos sociétés. 

Johanne Lebel : Et en conclusion, permettez-moi de ramener Damasio en vous invitant à commenter ce propos : « En réalité, émotions et sentiments sont les indispensables carburants du processus intellectuel et créatif ».

Isabelle Blanchette : Absolument. Impossible d’imaginer la démarche intellectuelle sans les émotions.

Impossible d’imaginer la démarche intellectuelle sans les émotions.

Un portrait de la douleur, par Louis-Étienne Lorenzo, Université Laval. Source : Concours La preuve par l’image de l’Acfas, édition 2014.
  • 1Antonio R. Damasio, Spinoza avait raison : le cerveau de la tristesse, de la joie et des émotions, Éditions Odile Jacbo, 2003, p.43.

  • Isabelle Blanchette
    Université Laval

    Isabelle Blanchette est professeure titulaire à l’École de psychologie de l’Université Laval depuis septembre 2019. Elle a obtenu son PhD à l’Université McGill en 2000. Elle a ensuite effectué un postdoctorat à Birkbeck College, University of London. Elle a débuté sa carrière comme professeure à University of Manchester de 2002-2008 et a ensuite travaillé à l’Université du Québec à Trois-Rivières jusqu’en 2019. Isabelle Blanchette étudie le lien entre la cognition et les émotions de façon expérimentale à l’aide de mesures comportementales, psychophysiologiques et électrophysiologiques. Son expertise principale porte sur l’effet des émotions sur le raisonnement. Elle étudie aussi l’impact des expériences hautement émotives, potentiellement traumatiques, sur la cognition. Elle s’est notamment intéressée aux corrélats cognitifs des expériences d’agressions sexuelles, de conflits armés (en Afrique) et du stress opérationnel chez les policiers et les militaires. Ses travaux sont soutenus par le Conseil de recherche en sciences naturelles et génie du Canada (CRSNG), le Conseil de recherche en sciences sociales du Canada (CRSH) et le Fonds Québécois en Recherche – Nature et Technologie. Isabelle Blanchette a été éditrice associée de la revue Cognition & Emotion et est actuellement membre de plusieurs comités éditoriaux.

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