Université de Kinshasa, République démocratique du Congo
Étude génétique des erreurs innées du métabolisme en République démocratique du Congo
Votre profil en bref...
Je suis médecin, pédiatre et doctorant en génétique des maladies héréditaires du métabolisme. Au quotidien, je travaille aux soins intensifs pédiatriques de mon hôpital et au laboratoire de génétique humaine. Je suis un passionné des enfants et des situations difficiles à élucider. Ayant fini mes études de pédiatrie avec grade, je poursuis une carrière au sein de ma faculté.
- Avez-vous déjà tenté de vulgariser votre thèse à votre famille? Qu’est-ce qui a constitué le plus gros défi? Ce processus a-t-il suscité des réactions cocasses?
J’ai déjà vulgarisé ma thèse devant les membres de ma famille biologique. Le plus gros défi était de leur exposer de nouveaux concepts dont ils n’avaient jamais entendu parler dans une tradition où tout ce qui n’a pas d’explication plausible est attribué au mysticisme. Parler de maladies héréditaires du métabolisme s’est révélé un vrai défi, car ce sont des notions inconnues du commun des mortels dans notre pays. Toute ma famille a bien accueilli ma thèse et m’a encouragé sur ce chemin, et espère que cela sera très bénéfique pour les enfants congolais et africains.
- Pour vous, que représente votre recherche : un rêve d’enfance devenu réalité, un choix de carrière réfléchi, etc. ?
Je suis très passionné par les erreurs innées du métabolisme. C’est un vrai choix de carrière réfléchi. Dans ma pratique de tous les jours, je me suis rendu compte que plusieurs nouveau-nés et enfants malades ne s’en sortent pas toujours de belle manière malgré une prise en charge quasi sans faille. Convaincu que parmi les tueurs silencieux, il y a les erreurs innées du métabolisme, j’ai décidé de me plonger dans cette grande piscine, car c’est une des branches de la médecine qui stagnent dans notre pays.
- Au quotidien, à quoi ressemble votre vie d’étudiant-e chercheur-euse? Quelle est l’expérience la plus enrichissante que vous avez vécue en tant que chercheur-euse?
Mon quotidien type est celui de ma journée du mercredi : elle commence toujours par une réunion du d’employé-e-s de pédiatrie ou un passage dans les services de soins intensifs pour m’occuper des enfants en état de détresse vitale. Ensuite, elle est rythmée par les consultations de génétique programmées et non programmées et des prélèvements d’échantillons sous la supervision de nos professeurs de génétique humaine. La journée se poursuit au laboratoire par des séminaires, réunions scientifiques et l’évaluation de tous les projets scientifiques pilotés dans lesquels notre équipe est impliquée.
- Pourquoi avez-vous décidé de participer au concours Ma thèse en 180 secondes?
Grand exercice scientifique, le concours MT180 est aussi pour moi un espace de vulgarisation de ma thèse afin de porter à la connaissance du monde la réalité de notre médecine et de ses défis. Faire connaître mes travaux à la communauté internationale est important pour moi, surtout l’approche qui consiste à développer des solutions propres à nos réalités africaines, car tout ne doit pas être copié sur ce que fait le monde scientifique occidental.