
Nancy Rossi
Le terroir contre la mondialisation. La protection du droit de propriété intellectuelle des indications géographiques de France et d’Italie dans les négociations des accords commerciaux.
- Votre profil en bref...
Depuis mon plus jeune âge, je rêvais d’une carrière internationale. Originaire d’Italie, j’ai obtenu une maîtrise en administration internationale et enrichi mon parcours par un stage au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie à La Haye, ainsi que des études en droit de la personne à l’Institut René Cassin de Strasbourg. Pourtant, mes racines m’ont rattrapée : issue d’une lignée de propriétaires terriens, je suis la quatrième génération de femmes à gérer les oliveraies familiales. Mon attachement au monde agricole et ma passion pour le vin et l’huile d’olive vierge extra m’ont menée à occuper des postes de direction dans plusieurs organisations du secteur. Aujourd’hui doctorante à l’ÉNAP, je consacre ma recherche aux indications géographiques des vins et produits agroalimentaires, explorant leur rôle dans la protection des savoir-faire et des terroirs.
- Avez-vous déjà tenté de vulgariser votre thèse à votre famille ? Qu’est-ce qui a constitué le plus gros défi ? Ce processus a-t-il suscité des réactions cocasses ?
À table avec ma famille, chaque repas devient une occasion de vulgariser ma thèse. J’explique pourquoi un vin a son goût unique, ce qui distingue un fromage d’un autre, ou pourquoi certains produits coûtent plus cher. Fascination, taquineries…, mes proches oscillent entre curiosité et plaisanteries sur ma passion pour les indications géographiques !
- Pour vous, que représente votre recherche : un rêve d’enfance devenu réalité, un choix de carrière réfléchi, etc. ?
Pour mes 50 ans, je me suis offert un défi à la hauteur de ma passion : entreprendre un doctorat. Après 25 ans d’expérience dans l’agroalimentaire, je voulais aller encore plus loin, approfondir mes connaissances et les transmettre. Ce choix s’est imposé naturellement : mettre mon expertise au service de la recherche scientifique et du partage du savoir.
- Au quotidien, à quoi ressemble votre vie d’étudiant·e-chercheur·euse ? Quelle est l’expérience la plus enrichissante que vous avez vécue en tant que chercheur·euse ?
En juin 2022, mon directeur de thèse et moi devions présenter une recherche lors d’un colloque. Deux jours avant, il m’annonce qu’il ne pourra pas être là : je devrai assurer seule. Ce défi s’est transformé en expérience enrichissante grâce au soutien des autres chercheur·euses, dont les encouragements ont fait de cette première présentation un succès.
- Pourquoi avez-vous décidé de participer au concours Ma thèse en 180 secondes ?
Par amour de la langue française ! Ce n’est pas ma langue maternelle, mais c’est celle que j’ai choisie pour travailler, vivre et étudier. Francophile assumée, je veux montrer que les personnes qui adoptent le français ont aussi un rôle à jouer dans sa préservation. Participer à ce concours, c’est célébrer la richesse du français et affirmer mon engagement envers sa vitalité.