Marianne-Sarah Saulnier
Femme de cobra : la mise en spectacle comme lieu de transgressions des normes de genre en Inde. Le cas des gitans charmeurs de cobras Kalbeliya
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Avez-vous déjà tenté de vulgariser votre thèse à votre famille? Qu’est-ce qui a constitué le plus gros défi? Ce processus a-t-il suscité des réactions cocasses?
Vulgariser mon sujet d’étude à ma famille n’a jamais été un défi en soi. Cela dit, au courant de mes études, j’ai accumulé plusieurs anecdotes de voyage entourant ma vie en Inde : la captivité des cobras, la vie dans les bidonvilles, les tempêtes de sable dans le désert et j’en passe... Généralement, lorsque j’explique à ma famille mon sujet de recherche et les conditions de vie qui y sont rattachées, je me fais généralement demander, comme première interrogation, si je suis tombée sur la tête!
Pour vous, que représente votre recherche : un rêve d’enfance devenu réalité, un choix de carrière réfléchi, etc.?
Mes recherches représentent pour moi la possibilité de réaliser plusieurs rêves en même temps. D’abord, celui de me réaliser professionnellement dans ma passion : l’anthropologie. Ensuite, celui de voyager, plus particulièrement en Inde, un pays que j’affectionne énormément. Finalement, de partager mes valeurs féministes en donnant tribune à des femmes dans un pays ou prendre parole, en soi, est souvent un acte de courage et de désobéissance.
Au quotidien, à quoi ressemble votre vie d’étudiante chercheuse? Quelle est l’expérience la plus enrichissante que vous avez vécue en tant que chercheuse?
La vie d’étudiante chercheuse en anthropologie est remplie de contrastes! Alors qu’une journée, je suis enfermée dans mon appartement à faire de la recherche littéraire le nez dans des livres, le lendemain je peux me retrouver à l’autre bout du monde en complète perte de repères. À titre d’exemple, je suis aujourd’hui en rédaction de thèse, mais à pareille date l’an passé, je vivais dans le désert avec des gitans, dans une tente remplie de cobras pour y apprendre à danser…
Pourquoi avez-vous décidé de participer au concours Ma thèse en 180 secondes?
Tout d’abord, participer au concours Ma thèse en 180 secondes est une magnifique façon de se faire connaître en dehors de son domaine d’étude. Aussi, participer au concours est en soi un défi intéressant à faire : comme doctorants, nous sommes généralement amenés à présenter nos recherches uniquement à un public universitaire qui partage des référents similaires. Ma thèse en 180 secondes est un excellent défi de vulgarisation et de partage du savoir: un outil à garder pour le reste de ma carrière.
En participant à ce concours, en quoi avez-vous atteint de nouveaux sommets?
Participer à ce concours m’a permis de me sortir de ma zone de confort en apprenant à vulgariser de façon efficace et sans artifice mes recherches. Quand nous sommes plongés pendant des années dans un même sujet, nous pouvons avoir tendance à voir nos études comme une véritable montagne. Savoir résumer en 180 secondes permet de se recentrer sur l’essentiel afin de partager efficacement la passion première qui nous habite.