Une tétine de souris qui ne manque pas de sel : explorer le potentiel de la salicorne pour valoriser les terres de bord de mer et les rejets d’aquaculture
Cégep de la Gaspésie et des Îles, Université Laval
5a. Résumé
La salicorne (Salicornia sp.) est une plante succulente halophyte, tolérante au sel. La jeune pousse adopte une forme caractéristique qui, en Acadie, lui vaut le nom de « tétine de souris ». En grandissant, elle adopte un air d’asperge salée, très en vogue dans les restaurants. Bien que cet engouement menace cette espèce annuelle fragile, il n’existe aucune production agricole de l’espèce au Canada. En 2023, des essais de culture dans un système hydroponique ont abouti à une floraison précoce qui diminue la valeur alimentaire de la salicorne. Notre objectif est de comparer plusieurs stratégies retardant la floraison et maximisant la croissance. Entre janvier et mai 2024, des semences provenant du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des îles de la Madeleine serviront à réaliser des cultures en serre dans un mélange terre-sable, ou sur des radeaux flottants dans un système hydroponique contenant de l’eau de mer diluée (15 g/l NaCl). Deux intensités de lumière (200 vs 450 micromoles photons m-2 s-1) et trois photopériodes (12, 14 et 19 h d’éclairage par jour) seront testées avec un fertilisant organique. La culture des plantes halophytes est une stratégie d’adaptation à la salinisation des terres agricoles. Ces plantes sont aussi de bonnes candidates pour valoriser les fumiers et les eaux usées des élevages de poissons marins. Enfin, la salicorne est riche en molécules d’intérêt pour les industries cosmétiques et pharmaceutiques, et ses graines contiennent 30 % d’huile.
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