Informations générales
Événement : 91e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 600 - Colloques multisectoriels
Description :Depuis plusieurs années, dans la foulée de la Stratégie québécoise d’adaptation aux changements climatiques, et très souvent avec l’aide du consortium Ouranos, plusieurs démarches ont été entreprises en adaptation aux changements climatiques au Québec. Pensons aux plans d’adaptation déposés par différentes villes et municipalités, mais aussi à divers projets de recherche-action qui ont été montés et menés à bien, soit à l’échelle de certaines régions, assez souvent en lien avec les bassins hydrographiques, ou dans d’autres cadres, notamment celui des MRC. D’autres projets sont en cours et peuvent aussi faire l’objet d’un retour analytique partiel. Le présent appel de communications se situe dans un cadre interdisciplinaire et propose de revenir sur les actions déjà entreprises ou en cours, dans le but d’en tirer des leçons, de faire le point et d’indiquer quelles sont les priorités qu’il est maintenant possible de dégager, lesquelles risquent bien sûr de varier selon les territoires. De plus, il est également ouvert aux praticiens concernés (planification urbaine, gestion territoriale, etc.) et, en ce sens, il suppose un dialogue interprofessionnel autant qu’interdisciplinaire.
Date :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Alain Létourneau (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Paul Beaulieu (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
Programme
Mot de bienvenue
Adaptation aux changements climatiques : retour sur certains projets terrain
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Communication orale
Adaptation des municipalités aux événements de pluies intenses : où en sommes-nous ?Alain Mailhot (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
Les pluies extrêmes comptent parmi les aléas qui seront les plus fortement impactés par les changements climatiques. Les projections actuelles indiquent que les pluies extrêmes seront plus extrêmes et plus fréquentes en climat futur et s’intensifieront à raison d’environ +7% par degré Celsius de réchauffement. Considérant que plusieurs infrastructures clés, tels les ponceaux et les réseaux d’eaux pluviales, ont été conçues sur la base des intensités des pluies passées, il appert que ces augmentations auront des conséquences majeures et augmenteront les risques que posent ce type d’aléas en milieu urbain. La mise en place de mesures d’adaptation s’impose.
Le défi de l’adaptation aux pluies extrêmes repose pour une large part sur les épaules des municipalités qui se trouvent aux avant-postes puisque responsables de nombreux services et infrastructures critiques. De multiples initiatives ont été mises de l’avant tant au Québec qu’au Canada afin que d’améliorer la résilience des municipalités et de les préparer à ces changements. Cette présentation entend d’abord identifier les principaux enjeux que posent l’intensification des pluies extrêmes en milieu urbain, pour ensuite discuter de diverses mesures et paramètres clefs de l’adaptation. Un portrait de la situation actuelle est brossé à travers une revue de diverses initiatives et programmes passées et en cours. Enfin une analyse critique de la situation et des initiatives actuelles et des perspectives conclut cette présentation. -
Communication orale
Retour réflexif sur un projet en adaptation aux changements climatiques mené dans la MRC de MemphrémagogAlain Létourneau (UdeS - Université de Sherbrooke)
Avec ma collègue Isabelle Thomas, professeure en urbanisme à l’Université de Montréal, et le soutien d’Ouranos, de MITACS, du Centre Sève (un réseau stratégique en biologie végétale FRQNT) et de la MRC concernée soit celle de Memphrémagog, j’ai dirigé un projet en ACC qui a été financé entre 2017 et 2020. Il a été préparé dès l’automne 2015 et complété en 2021. La question de l’évaluation de tels projets renvoie aux finalités visées, qui seront exposées. Nous avions quelques critères afin de vérifier l’efficacité de la démarche. Ces critères ont pu être remplis, mais ils ne permettent pas de rendre compte avec le détail souhaité de l’ensemble de contributions qu’a pu représenter le projet. Ni d’en bien cerner les limites, ce qui est facilité par le passage du temps et le retour réflexif. Il y a aussi une part des choses à faire entre certaines contributions menées en parallèle et celles d’un tel projet. Dans le but de mieux prendre en compte ses apports spécifiques, il faut aussi considérer les retombées académiques jusqu’à un certain point dénombrables. Leur prise en compte est liée au caractère du projet, dirigé par des professeur.e.s mais à visée pratique sur le terrain. Pour aller plus loin, des rencontres sont prévues avec quelques personnes ayant été impliquées dans le projet, notamment au niveau de la MRC avec qui et pour qui la démarche était accomplie.
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Communication orale
Éduquer et mobiliser les personnes aînées aux changements climatiques : une intervention intergénérationnelle pour favoriser le bénévolat environnementalStéphanie Meynet (UdeS - Université de Sherbrooke)
Le vieillissement démographique et les changements climatiques (CC) représentent deux enjeux majeurs de santé publique. Souvent plus vulnérables aux conséquences des CC, les personnes aînées doivent être mobilisées dans les solutions aux défis environnementaux. En raison du manque de connaissance sur les CC et de l’absence d’activités structurées dans ce domaine, ces personnes sont cependant moins enclines à participer. Le programme américain Retirees in Service to the Environnement (RISE) permet de combler ces lacunes en formant des leaders environnementaux à travers des ateliers de formations et la planification d’un projet de mobilisation communautaire. Tout en favorisant le bénévolat environnemental, ce programme permet d’améliorer les attitudes environnementales et la participation sociale, mais il ne considère toutefois pas l’âgisme, un frein important à la participation sociale des personnes aînées et qui doit être contré par des activités intergénérationnelles. Puisque le RISE est disponible qu’en anglais, il importe de le traduire, de l’adapter au contexte intergénérationnel et de tester sa faisabilité, son implantation et ses effets auprès de participants francophones. Une recherche -action permettra d’évaluer les attitudes environnementales, l’éco- anxiété, la participation sociale et l’engagement bénévole de 20 participants aînés et 20 enfants avant, immédiatement après et six mois à la suite de l’intervention.
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Communication orale
Illustrer les impacts différenciés des mesures d’adaptation aux changements climatiques sur les personnes en situation d’itinéranceAriane Préfontaine (Observatoire québécois des inégalités)
Dans le contexte des changements climatiques (CC), une attention particulière doit être portée sur les réalités propres à certains groupes en situation de vulnérabilité, dont les personnes en situation d’itinérance (PSI). Les PSI font l’objet d’une attention moindre dans la recherche, malgré qu’elles subissent des impacts disproportionnés issus des CC, entre autres en raison de leur exposition aux aléas climatiques et de facteurs brimant leur capacité d’adaptation (Clark, Ness et Beugin, 2021; Kidd, Greco et McKenzie, 2021). De plus, les PSI se trouvent dans l’angle mort des plans et mesures d’adaptation aux changements climatiques (ACC), alors que ceux-ci peuvent entraîner des impacts non désirés sur les PSI (Després, 2021). Afin de bénéficier à toutes et tous, l’élaboration, la mise en oeuvre et l’évaluation des plans et mesures d’ACC doivent inclure une visée d’équité et de justice environnementale. Une collaboration intersectorielle et interdisciplinaire est primordiale pour favoriser l’émergence de solutions d’ACC plus inclusives, de prévenir la maladaptation et d’éviter d’exacerber involontairement certaines inégalités. Basée sur une recherche menée en collaboration entre Ouranos et l’Observatoire québécois des inégalités (hiver 2024), cette conférence portera sur les milieux urbains québécois, en particulier sur Laval (et son Plan d’ACC), offrant ainsi un éclairage nécessaire sur les répercussions de l’ACC sur l’une des populations les plus vulnérables de la province.
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Communication orale
La prise en compte des points de bascule et de la théorie du changement pour l’analyse des stratégies d’adaptation aux changements climatiquesPaul Beaulieu (UQAM - Université du Québec à Montréal)
La réalisation de projets et de programmes d’intervention dans le cadre des efforts d’adaptation aux changements climatiques s’inscrit dans une logique dynamique de changements et de développement. Les sciences et les pratiques du développement ont permis de raffiner les cadres d’analyse qui permettre de structurer nos investigations, nos jugements ainsi que la validité des cycles de gestion des interventions allant de leur planification à l’évaluation de leurs impacts. Deux notions prennent de plus en plus de l’importance dans nos analyses des stratégies d’adaptation aux changements climatiques : la notion de ‘’point de bascule dans la dynamique de l’évolution des transformations et des changements envisagés, ainsi que l’explicitation des rationalités anticipées des changements visés par les projets et les programmes d’adaptation, soit leur ‘’théorie du changement’’. La présente communication vise à clarifier l’utilité méthodologique pour la recherche et pour l’amélioration des pratiques de la gestion des stratégies d’adaptation de la prise en compte effective de ces deux notions de ‘’points de bascule’’ et de ‘’théorie pragmatique du changement’’. Ces deux notions seront mises en relief à la lumière d’une réflexion critique portant sur les avancées et les propositions stratégiques de développement structurant pour l’adaptation aux changements climatiques qui sont présentées dans le récent rapport mondial ‘’Global Tipping Points 2023’’ qui a été publié en décembre dernier.
Dîner libre
Adaptation aux changements climatiques : retour sur certains projets terrain
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Communication orale
Résilience climatique dans le Bassin du Lac Tchad : regard critique sur des Initiatives d'adaptation multisectorielles et Leurs RetombéesInès Carine Singhe (Université Laval)
La région du Bassin du Lac Tchad (BLT), Partagé entre plusieurs pays et d'une importance géostratégique majeure en Afrique, est confrontée à une crise multidimensionnelle qui y menace la stabilité et le bien-être de millions de personnes. Les défis environnementaux, économiques et sociaux, aggravés par une crise climatique croissante, rendent l'adaptation et la résilience cruciales pour les populations locales qui sont confrontées à des conditions climatiques extrêmes mettant en péril leur sécurité alimentaire et leurs moyens de subsistance.
Cette présentation analyse les efforts d'adaptation multisectoriels visant à renforcer la résilience climatique dans le BLT. En mettant en avant le contexte transfrontalier unique du BLT et l'importance de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), elle explore des projets concrets menés dans la région, notamment le PRESIBALT, PRODEBALT et PARSEBALT, et examine leurs succès, défis et enseignements. Elle souligne également l'importance de l'engagement des parties prenantes, de la coopération et des approches inclusives de gouvernance de l'eau pour atteindre les objectifs d'adaptation spécifiques au BLT.
Cette analyse contribue à l'objectif du colloque, qui vise à réfléchir aux efforts d'adaptation dans divers territoires de la francophonie. Le BLT émerge ainsi comme un cas d'étude significatif dans le domaine de l'adaptation et de la résilience climatique, soulignant l'importance de l'action concertée pour relever les défis climatiques.
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Communication orale
Comment contribuer à faire vivre les résultats d’une recherche- action ?Hélène Madénian (INRS - Institut national de la recherche scientifique), Sophie L. Van Neste (Centre Urbanisation culture et Société)
De mai 2019 à janvier 2021, le Labo Climat Montréal, laboratoire vivant regroupant acteurs municipaux, communautaires et chercheurs, a cherché à comprendre et susciter des apprentissages sur l'adaptation aux changements climatiques, à partir du redéveloppement de la friche industrielle de Lachine- Est à Montréal. Malgré des résultats et retombées appréciables, la période du projet était courte pour espérer avoir des changements dans les pratiques institutionnelles et les manières d’appréhender l’adaptation. Après la publication du rapport et des premiers outils de mobilisation des connaissances déployés, nous avons souhaité continuer les relations avec les partenaires et collaborateurs pour approfondir les effets et apprentissages mutuels. Surtout que les dimensions sociales de l’adaptation et les impacts en matière d’équité demeuraient les éléments les moins opérationalisées et les plus difficiles à appréhender pour les participants. Cette présentation abordera les stratégies développées pour continuer ces relations d’apprentissage et d’influence. Notamment la rédaction d’un livre réunissant chercheurs et praticiens de la Ville et du milieu communautaire, dans un format de conversations et d’échanges. Et le développement du projet Villes, climat et inégalités : une collection de synthèses de recherches récentes au Canada sur les liens entre différentes formes d’inégalités et l’action climatique dans les villes de différentes tailles et de différents contextes.
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Communication orale
La portée des démarches partenariales de recherche pour l’adaptation des territoires côtiers : cadre d’analyse et réflexivité pour mieux la saisirGeneviève Cloutier (Université Laval)
Le partenariat est une modalité reconnue et souhaitée par les acteurs institutionnels et sociaux pour réaliser l’adaptation des territoires. Les partenariats de recherche permettent de faire un état des lieux intégré et contextualisé, afin de comprendre les interactions entre les composantes d’un milieu et les effets systémiques des interventions. Ils favorisent la mise en commun des ressources et l’expérimentation d’approches novatrices. Cependant, l’injonction à fonctionner par partenariat tend à biffer les défis réels d’arrimage entre la recherche et la réalité territoriale de même que les différences entre postures, épistémologies et approches disciplinaires. En outre, peu de travaux documentent de manière empirique les rôles et contributions des acteurs d’un partenariat de recherche destiné à renforcer l’adaptation à l’échelle territoriale. La présente communication propose de contribuer à cette documentation par une analyse réflexive du projet de recherche-action partenariale ARICO visant la gestion concertée des risques côtiers en Bretagne (France) et en Matanie (Québec) et ayant mobilisé des praticiens et des chercheurs de 2020 à 2024. L’analyse prend appui sur un outil original d’évaluation mettant en relation les dimensions partenariales et le rôle des différents partenaires. L’exercice réflexif amène à voir l’importance de facteurs relationnels (confiance, considération, etc.) et du maintien de la relation partenariale dans le temps long comme éléments clés.
Présentation orale suivie d'une table ronde
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Communication orale
Les défis liés à l'adaptation au changement climatiqueAlain Bour
La température de la surface du globe a dépassé en 2023 d’environ +1,5C la moyenne de référence historique 1850-1900 utilisée par le GIEC. Bien que le phénomène El Nino ait contribué à cette hausse de température qui s’écarte nettement de l’anomalie de +1,1C identifiée dans le dernier rapport du GIEC, les changements climatiques se poursuivent et ses impacts se font sentir de plus en plus sur l’ensemble des régions du globe. Face à cette hausse des risques, notamment ceux liés à la fréquence et intensité accrues des événements météorologiques extrêmes, la réduction des émissions de GES n’est plus suffisante et l’adaptation devient de plus en plus nécessaire. Cette présentation visera à présenter quelques actions d’adaptation à prioriser à différentes échelles dans le contexte de la session.