Informations générales
Événement : 91e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :L’importance de soutenir les familles ayant des besoins particuliers ou qui sont en situation de vulnérabilité psychosociale est mise de l’avant depuis une quinzaine d’années. D’une part, les enfants exposés à des punitions corporelles, de la violence conjugale, ou à un parent ayant un problème de santé mentale ou de dépendance, font partie d’un groupe de population vulnérable présentant un risque plus élevé de vivre plusieurs problèmes psychosociaux et de santé mentale. De leur côté, les familles ayant des besoins particuliers telles que celles qui se trouvent en situation d’immigration peuvent aussi se buter à des difficultés comme la déqualification professionnelle ou de la discrimination. Or, les résultats de plusieurs études soulignent qu’il est possible de prévenir ou de résorber l’apparition de difficultés chez ces enfants, en soutenant les forces des familles. Les acteurs gravitant autour de celles-ci doivent néanmoins disposer d’un éventail de stratégies et programmes pour y arriver.
Ce colloque présentera l’état des connaissances sur les pratiques de soutien des professionnel·le·s œuvrant auprès des familles en situation de vulnérabilités psychosociales. Également, divers outils susceptibles de soutenir les intervenant·e·s et professionnel·e·s travaillant avec des familles immigrantes ou en situation de vulnérabilité psychosociale seront décrits. Les présentations seront centrées sur des travaux menés au Québec, auprès d’acteurs de différents secteurs de pratique et de disciplines variées.
Date :Format : Sur place et en ligne
Responsables :- Geneviève Piché (UQO - Université du Québec en Outaouais)
- Marie-Eve Clément (UQO - Université du Québec en Outaouais)
- Sarah Dufour (UdeM - Université de Montréal)
- Marie-Hélène Gagné (Université Laval)
Programme
Partie 1
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Communication orale
Les familles dont un enfant a été abusé sexuellement : des victimes collatérales dans l’angle mort des services.Karine Baril (UQO - Université du Québec en Outaouais)
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Communication orale
Le défi complexe et multifactoriel du recrutement des parents dans des programmes de prévention : que peuvent faire les organisations?Thérèse Besnard (Université de Sherbrooke), Annie Bérubé (Université du Québec en Outaouais), Andrée-Anne Houle (UQO - Université du Québec en Outaouais)
Les interventions préventives lors de la petite enfance sont reconnues pour avoir des retombées positives, particulièrement lorsque les parents y participent. Or, même si elles sont celles qui bénéficient le plus de ces services, les familles à défis multiples sont celles qui y participent le moins. Le recrutement des parents de familles à défis multiples représente un défi pour les organisations, cette phase initiale de la participation étant la moins étudiée et la moins bien comprise. L’étude qui sera présentée avait pour objectif d’améliorer la compréhension du recrutement des parents dans un contexte préventif lors de la petite enfance par la mise en commun des savoirs empiriques, issus d’une recension systématique d’études mixtes, et des savoirs expérientiels, issus d’une démarche de cartographie conceptuelle. Les résultats confirment la nature complexe et multifactorielle du recrutement en insistant sur l’importance de l’approche écologique pour comprendre l’ensemble des facteurs d’influence. Des facteurs propres aux intervenants et aux organisations méritent toutefois une attention particulière, ces derniers étant contrôlables et modifiables par les décisions et les actions mises en place par les acteurs de la pratique. Ces résultats permettront de se questionner sur ce qui est à la portée des organisations pour planifier et implanter des programmes de façon efficiente pour rejoindre davantage les familles qui bénéficient le plus des services.
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Communication orale
Le modèle de formation SEEK : dépister les facteurs d'adversité et soutenir les parents pour contribuer à prévenir la maltraitance infantileMarie-Ève Clément (Université du Québec en Outaouais), Marie-Hélène Gagné (Université Laval), Romy-Naïma Tousignant (Université Laval)
La maltraitance infantile englobe toute forme de négligence, de violence ou d’abus susceptible de nuire à l’intégrité et au développement d’un enfant. Ses effets se manifestent dans la trajectoire développementale et peuvent se répercuter tout au long de la vie et à travers les générations. La prévention est donc essentielle pour limiter les conséquences de la maltraitance à l’échelle populationnelle. Au Québec cependant, une approche curative et réactive prédomine. Le modèle Safe Environment for Every Kid (SEEK) a été développé aux États-Unis dans le but de tirer profit des soins de santé de première ligne pour contribuer à prévenir la maltraitance infantile. SEEK vise principalement à former et outiller les professionnels de la santé qui œuvrent auprès d’enfants et de leur famille afin d’améliorer leur aisance pour dépister certains facteurs d’adversité familiale prévalents, amorcer une intervention et orienter les parents vers les ressources appropriées avant que la situation ne se dégrade. L’efficacité de SEEK pour réduire la maltraitance infantile ainsi que son efficience coût-bénéfice sont appuyées par des données probantes. Dans l’optique d’améliorer le filet social pour les enfants québécois et leur famille, le matériel SEEK a été traduit et adapté afin d’être éventuellement offert aux professionnels québécois. Cette présentation relate l’avancement de la démarche de préparation de la mise en œuvre du modèle SEEK au Québec, les défis rencontrés et les étapes à venir.
Partie 2
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Communication orale
Aider les parents en difficulté : adaptation d’un questionnaire auprès des professionnel.les de la santé et de l’éducationMarie-Eve Clément (UQO - Université du Québec en Outaouais), Marie-Hélène Gagné (École de psychologie, Université Laval), Véronique Menand (Département des sciences de l'éducation, UQO), Geneviève Piché (Département de psychoéducation et psychologie, UQO), Elorie Venne (Département de psychoéducation et de psychologie, UQO)
Bien que les professionnels de la santé et de l’éducation soient aux premières loges pour soutenir les parents et détecter leurs difficultés, ils se sentent parfois peu outillés pour aborder avec eux divers problèmes tels que la toxicomanie ou la dépression. Cette étude vise à: 1) traduire un questionnaire développé dans le cadre d’un programme à données probantes (PDP) offert aux professionnels de la santé (SEEK Primary Care Professional Questionnaire; Dubowitz et al., 2023), 2) le valider et l'adapter auprès des professionnels de l’éducation; et 3) vérifier leur ouverture à adopter un PDP. Au total, 44 professionnels de la santé et 103 professionnels de l’éducation ont complété le PCPQ ainsi qu'un questionnaire sur les attitudes face aux PDP. Les résultats montrent que les sous-échelles et les thématiques présentent une bonne cohérence interne. Les scores varient selon la formation des professionnels; ceux de la santé démontrant de meilleures connaissances, des pratiques plus adaptées et se disant plus confortable à aborder les facteurs de risque avec les parents que les professionnels de d’éducation. De plus, les professionnels de l’éducation se montrent moins ouverts à utiliser des PDP dans leur pratique. En somme, les résultats mettent en lumière l’importance d’outiller les professionnels, et plus particulièrement ceux de l’éducation qui, de par leur contact direct et régulier avec les parents, sont à même de détecter leurs difficultés et d’agir en prévention.
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Communication orale
Le soutien aux familles dans les services en santé mentale adulte : portrait des pratiques rapportées par les professionnel.les québécois.es.Villatte Aude (Université de Toulouse), Marianne Fournier-Marceau (UQO), Clément Marie-Ève (Université du Québec en Outaouais), Darryl Maybery (Monash University), Marie-Hélène Morin (UQAR), Geneviève Piché (UQO - Université du Québec en Outaouais), Andrea Reupert (Monash University), Stéphane Richard-Devantoy (Hôpital Douglas)
Depuis une dizaine d'années, l'implication des membres de la famille dans le suivi et les soins habituels d'un parent atteint d'une maladie mentale est recommandée pour favoriser le rétablissement des patients ainsi que le bien-être des enfants et des familles. Cependant, bien que cette approche soit scientifiquement soutenue, nous avons encore peu de connaissances sur l'utilisation des pratiques centrées sur la famille (FFP) par les professionnels fournissant des services de santé mentale aux adultes et sur les facteurs qui peuvent faciliter ces pratiques. L'objectif de cette étude était de documenter les pratiques centrées sur la famille des professionnels en fonction des groupes disciplinaires, ainsi que d'identifier les facteurs potentiels qui entravent et facilitent les pratiques centrées sur la famille. Au total, 528 professionnels travaillant avec des clients adultes en santé mentale, provenant de toutes les régions du Québec, ont répondu à l'enquête. Des analyses MANCOVA et de régression logistique ont été réalisées en tenant compte du sexe et du nombre d'années d'expérience professionnelle. Un niveau modéré de FFP a été rapporté par les professionnels ayant participé à l'étude. Des différences ont été constatées entre les professionnels. La présentation permettra de discuter des résultats et des implications pour l'amélioration des pratiques dans le réseau de la santé et des services sociaux.
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Communication orale
Espace Intervenants : du codéveloppement pour mieux accompagner les parents immigrants dans les organismes communautairesSarah Dufour (UdeM - Université de Montréal), Berna Elias (Université de Montréal), Chantal Lavergne (IUJD du CCSMTL), Myriam Richard (Université de Montréal)
Cette communication présente les résultats d’une démarche d’évaluation de la mise en œuvre et des effets perçus par les participant.e.s du projet Espace Intervenants. Ce projet est axé sur l’échange et l’entraide entre intervenant.e.s communautaires de mêmes territoires autour de situations vécues dans leur travail avec les parents immigrants. 50 intervenant.e.s ont accepté de participer à l’évaluation, qui repose sur des groupes de discussion et des questionnaires répondus suite aux rencontres de codéveloppement, ainsi que sur les journaux de bord des deux co-animatrices. Les effets témoignent de l’augmentation des collaborations entre intervenant.e.s, de même que le partage de ressources. Les pratiques d’intervention avec les parents immigrants sont aussi bonifiées. Les résultats témoignent de la pertinence des groupes de codéveloppement comme lieu de soutien et de partage pour les intervenant.e.s. Les journaux de bord exposent quant à eux plusieurs pratiques d’intervention porteuses auprès des parents immigrants. En somme, la formule du codéveloppement professionnel déployée à l’échelle locale répond au besoin criant des intervenant.e.s de disposer d’espaces de soutien et de développement de leurs compétences basés sur l’échange entre pairs. Cette innovation sociale soutient ces milieux d’intervention afin de réduire les disparités vécues par certains groupes de population recevant leurs services, ici les parents immigrants.
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Communication orale
Le programme Cap sur la famille : Pour réduire la répercussions de la dépendance parentale sur la vie familialeClaude-Marie Côté-Dion (Université de Sherbrooke), Myriam Laventure (UdeS - Université de Sherbrooke), Marie-Josée Letarte (Université de Sherbrooke)
Le programme Cap sur la famille s’adresse aux parents ayant une dépendance et à leurs enfants âgés entre 6 et 12 ans. Cap sur la famille vise à réduire les répercussions de la dépendance des parents sur la vie familiale. Implanté dans plusieurs ressources en dépendance à travers le Québec, dans ses différentes formules, ce programme a rejoint plus de 150 familles. Cette présentation vise à présenter le programme et ses différentes adaptations, l’évolution des familles participantes au programme, le point de vue des intervenants et la formation autoportante.