Informations générales
Événement : 91e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 400 - Sciences sociales
Description :L’expression économie sociale est utilisée fréquemment depuis les années 1990 au Québec. Or, les associations, les mutuelles, les coopératives ont toujours coloré le paysage économique et social du Québec. Le ministère de l’Économie et de l’Innovation (2020) dénombrait 11 200 entreprises d’économie sociale (EES) en 2020. L’Institut de la statistique du Québec (2019) définit ces entreprises comme des organisations qui sont issues de la mobilisation et de la volonté entrepreneuriale de personnes qui se sont regroupées pour produire ou vendre des biens et services tout en répondant à des besoins sociaux et collectifs comme la création d’emplois, le maintien des services de proximité, l’intégration socioprofessionnelle ou la préservation de la vie culturelle locale. Les activités marchandes des EES ne sont pas une fin en soi, mais plutôt un tremplin dans le cheminement de la réalisation de leur mission sociale.
Pendant plusieurs années, les EES au Québec étaient concentrées dans certains secteurs comme le secteur agricole et bancaire. Or, l’économie sociale gagne en popularité et les différents types d’entreprises se multiplient entraînant de nouvelles réalités et modèles organisationnels (Bull, 2018). Le secteur des EES n’est pas statique, mais plutôt dynamique et en constante évolution, donc l’accompagnement offert à ces entreprises doit s’adapter également. Bien que de plus en plus présentes dans les différentes économies mondiales, ces organisations demeurent encore relativement nouvelles, les questions de légitimité étant donc primordiales. D’ailleurs, Wang et Zhou (2021) montrent l’importance de leur légitimité dès leur création pour maximiser leur performance. Ceci montre l’importance de bien connaître leurs besoins pour favoriser une saine gestion et un accompagnement optimal auprès de leurs membres. Ce colloque s’intéresse au contexte dans lequel évoluent les EES afin de cerner leurs besoins d’accompagnement en rapprochant les milieux universitaires et pratiques.
Remerciements :Le comité d'organisation du colloque aimerait remercier chaleureusement la Coopérative de développement régional Outaouais-Laurentides pour son précieux partenariat.
De plus, un grand merci au Ministère de l'enseignement supérieur qui finance le projet via son programme Soutien aux initiatives avec les collectivités et les entreprises, sans qui le projet n'aurait pas pu voir le jour.
Date :Format : Sur place et en ligne
Responsable :Programme
Innovations sociales et modèles d’affaires du monde coopératif
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Communication orale
Intégrer la dimension sociale dans les modèles économiques des coopératives de travailAlexandre Michaud (USP - Université Saint-Paul)
Historiquement, la littérature économique sur l’objectif des coopératives de travail s’est concentrée sur des considérations de revenus et d’emplois (Ward 1958; Domar 1966; Vanek 1969; Craig et Pencavel 1993; Burdín et Dean 2012). Des travaux vont diverger de cette approche (Albanese 2020; McCain 2010), mais il manque de recherches pour appréhender leur dimension sociale. Pourtant, les coopératives de travail sont des vecteurs d’innovation sociale (Novković 2008), permettant la création de valeur (Audebrand 2017; Gomathy 2022), l’émancipation des travailleur.ses (Pérotin 2013; Berry et Bell 2018), et le développement des communautés (Lindenfeld 1997).
Face à cette lacune, il est essentiel de se demander comment incorporer la dimension sociale dans les modèles économiques des coopératives de travail, et comment cela affecterait leurs décisions et les politiques publiques.
Débutant notre communication, nous exposerons différents cadres pouvant expliquer l'engagement social des entreprises (Beckmann 2015; Crifo et Forget 2015; Kitzmueller et Shimshack 2012; Santos 2012; Borzaga et Tortia 2010; Kitzmueller 2008). Nous porterons une attention particulière aux cadres centrés sur les motivations intrinsèques. Nous nous inspirerons ensuite du modèle de Craig et Pancavel (1993) pour intégrer l'investissement social des coopératives dans leur analyse économique. Enfin, nous présenterons des hypothèses basées sur ce modèle et discuterons de leur validation empirique
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Communication orale
40 ans de modèle d’affaires alternatifLyne Bouchard (Converge, coopérative d'expertes conseils)
La coopérative de productrices Convergence, coopérative d’expertes conseil a choisi, dès ses débuts, un modèle de gestion et de gouvernance horizontale. Peu répandue à l’époque et toujours aussi innovante 40 ans plus tard, cette façon de faire a encore et toujours sa pertinence. Lyne Bouchard, membre fondatrice de la coopérative, se permettra un saut dans le temps afin d’exposer les raisons du choix d’une coopérative de productrices à une époque où le modèle n’avait d’existence légale.
La culture d’entreprise de notre coopérative encourage la collaboration et la flexibilité, également l’égalité, l’autonomie et la responsabilité collective. Les coopératrices ont la possibilité de participer à des projets divers, ce qui favorise le développement des compétences et des talents et offre la possibilité de contribuer à élargir leurs compétences. Notre façon de faire nous a permis de ressortir du lot durant une période de grande transformation au sein de notre entreprise.
40 ans de coopération c’est une quinzaine de membres à travers les années, cinq déménagements de bureau sur deux provinces, des milliers de rencontres humaines avec des groupes clients, des écueils, parfois des déceptions, mais surtout beaucoup de réussite, de sourires et des organisations plus solides et pérennes. 40 ans de coopération pour une membre fondatrice c’est aussi une grande réflexion sur la relève…
Assistez à ce processus de réflexion qui permettra à Convergence de perdurer et ce, bien accompagnée.
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Communication orale
Un modèle émergent d'innovation sociale et de durabilité économique : Le Coopérativisme au BrésilEddy Célestin (ENAP), Vakercoff Peterson Lénéus (Université de l'Ouest de Santa Catarina (UNOESC))
Le 12e World Cooperative Monitor a classé 20 coopératives brésiliennes parmi les 300 plus grandes mondiales en chiffre d'affaires et PIB par habitant, démontrant la vitalité du coopératisme au Brésil. Cette tendance s'est renforcée en tant qu'organisation socio-économique et humanitaire. L'objectif est d'explorer l'évolution historique, les transformations structurelles, et les facteurs de croissance du coopératisme. On examinera les données clés (4 693 coopératives enregistrées jusqu'au 31/12/2022) de l'Organisation des coopératives brésiliennes (OCB), entité fédératrice soutenant le tissu coopératif. Le rôle novateur du mouvement, alliant innovation sociale et durabilité, sera mis en avant, soulignant son impact sur les communautés locales en termes d'emplois et de stimulation économique. La comparaison des contextes brésilien et québécois ainsi que les opportunités de collaboration transnationale seront abordées. En conclusion, l'accent sera mis sur l'exploration des possibilités de transfert de connaissances entre les coopératives.
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Communication orale
L’innovation sociale à l’œuvre : le cas des Coopératives nationales de l’information (CN2i)Olivier Jégou (UCLouvain - Université catholique de Louvain), Myriam Michaud (TÉLUQ - Université du Québec), Olivier Rafélis (ULaval - Université Laval)
La coopérative fait parfois figure de « solution de la dernière chance » pour reprendre une entreprise capitaliste menacée de fermeture. Une reprise collective est cependant un pari risqué, non réductible à un simple transfert de propriété. Les membres nouvellement propriétaires devront développer des capacités entrepreneuriales et démocratiques, à rebours d’un éthos salarial souvent profondément ancré.
C’est à une telle reconversion que sont conviés les membres de la CN2i. Face à la faillite du Groupe Capitale Médias en 2019, employé·es, gouvernement, syndicats et financeurs se sont mobilisés pour sauver les six journaux régionaux de la fermeture.
Cas unique, la CN2i est une coopérative de solidarité syndiquée regroupant six coopératives locales. Surtout, ses travailleur·ses disposent d’une triple voie de représentation : par la gouvernance coopérative, par un dispositif de gestion participative enchâssé dans la convention collective, et par la représentation syndicale.
Nous présenterons dans cette communication les résultats préliminaires d’une recherche-intervention menée en partenariat avec CN2i. Nous présenterons les innovations organisationnelles mises en œuvre pour démocratiser l’organisation et discuterons des tensions vécues par les membres et des solutions envisagées. Cette étude met en lumière l'importance des synergies entre les sphères de la gouvernance, de la gestion et du dialogue social pour résoudre ces tensions.
Économie sociale et secteur culturel
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Communication orale
Les médias d'information : comment mettre la collectivité à contributionFrançois Carrier (CHIP), Amélie Hinse (Fédération des télévisions communautaires autonomes du Québec), Pierre Sicard (Alliance des radios communautaires du Canada)
Le rôle des journalistes et des médias sont essentiels dans la vie démocratique de nos collectivités. Les récentes compressions au sein de certains groupes médiatiques peuvent avoir un impact négatif sur la santé de nos milieux. Il existe pourtant des modèles, développé au Québec, qui permet de continuer à jouer ce rôle tout en faisant appel à la collectivité. Cette table ronde va tenter d'illustrer les exemples de réussites, les modèles, mais aussi les besoins nécessaires pour que nos villes, régions et communautés puissent toujours bénéficier de l'apport des journalistes et des médias.
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Communication orale
La mesure d'impact : un outil au service des entreprises culturellesJoselle Baril (Cégep régional de Lanaudière à L'Assomption), Diane Perreault (Réseau Scènes), Claude de Grandpré (Corporation Hector-Charland)
Quels liens un organisme culturel peut-il créer et entretenir avec les municipalités pour être reconnu comme acteur incontournable du développement d’un milieu ? Qui sont les décideurs chez les partenaires publics locaux et régionaux ? Le développement culturel peut-il servir de levier lors des élections municipales ? Voilà quelques-unes des questions posées par les diffuseurs membres de Réseau Scènes lors d’un atelier de réflexion en 2018.
Cette discussion a nourri l’idée de mieux outiller les diffuseurs afin qu’ils puissent bien faire comprendre l’impact de leur rôle dans leur milieu. En travaillant avec le Centre collégial d’expertise en innovation du Cégep de Lanaudière (CERESO) entre 2021 et 2023 pour la réalisation d’un projet ayant comme objectif la mesure des impacts socio-économiques des diffuseurs en arts de la scène dans leur communauté, ils ont infirmé et confirmé certaines intuitions à l’aide de nouvelles données.
Pour cet atelier-discussion, Réseau Scènes et CERESO proposent de revenir sur cette démarche, sur certains résultats, mais surtout sur les intentions des membres de Réseau Scènes, majoritairement des entreprises d’économie sociale, à initier une démarche de mesure d’impacts. La discussion portera sur les défis rencontrés, les bénéfices et l’utilité de telles données dans la prise de décision, mais aussi sur la façon de se représenter, de démontrer sa légitimité aux partenaires locaux et même, de développer un argumentaire auprès des bailleurs de fonds.
Dîner réseautage
Économie sociale : occasions de partenariat entre le monde universitaire et les milieux pratiques
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Communication orale
Le repreneuriat collectif au Québec - Résultats d'un programme de recherche partenariale et d’une alliance praticiens-chercheurs en économie socialeOlivier Corbin-Charland (Collège Rosemont), Mamadou Diagne (CERSÉ), Isabeau Four (CÉRSÉ), France Lavoie (CERSÉ), Maricarmen Merino (CÉRSÉ), Tassadit Zerdani (CÉRSÉ)
Le vieillissement de la population et le départ à la retraite de dirigeants de PME est à la fois un enjeu majeur pour la société et l’économie québécoise (Lecorne et al., 2021) et une opportunité pour l’économie sociale (ÉS). En effet, les entreprises d’économie sociale (EÉS) peuvent contribuer au maintien, à la pérennité et au développement de ces PME par le biais du repreneuriat collectif (Barbot-Grizzo et al., 2013 ; Bertrel et al. 2013). Ce mode de transfert, qui se définit par la reprise par des coopératives et des OBNL, est malheureusement peu documenté. Cette communication est basée sur les résultats d’un programme de recherche partenarial porté par le Centre d’étude en responsabilité sociale et écocitoyenneté (CÉRSÉ) et ses partenaires. Les résultats présentés sont structurés autour de trois projets. Le premier est une recherche ayant permis de quantifier le modèle de la reprise collective grâce à la création d’une base de données et l’analyse des résultats d’un questionnaire destiné aux repreneurs collectifs. Le deuxième est une recherche qualitative qui a permis de relever les processus, les freins et les leviers du double processus de la reprise collective (le rachat de l’entreprise cédée et la création de l’entreprise collective repreneuse). Le troisième projet est une boîte à outils dédiée aux accompagnateurs et adaptée à la reprise collective, basée sur les données de recherche et coconstruite avec des experts de l’écosystème d’accompagnement aux EÉS.
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Communication orale
Entreprises d’économie sociale : enjeux, besoins et accompagnement pour la réussiteJulie Bérubé (UQO - Université du Québec en Outaouais), Guy Chiasson (Université du Québec en Outaouais), Thomas Collombat (Université du Québec en Outaouais), Marie-Laure Dioh (Université du Québec en Outaouais), Patrick Pilotte (UQAM - Université du Québec à Montréal), Ndeye Sine (Cégep de l'Outaouais)
Les entreprises d’économie sociale (EÉS) répondent à des besoins sociaux non comblés par les entreprises privées ou les gouvernements. Les EÉS colorent le paysage économique du Québec depuis de nombreuses années et en 2020, le ministère de l’Économie et de l’Innovation en dénombrait 11 200. Leurs activités marchandes ne sont pas une fin, mais un moyen de répondre à leur mission. Ces entreprises ont donc des modes de gestion qui leur sont propres et elles font face à des défis qui peuvent se distinguer de ceux des entreprises privées. Ainsi, les EÉS peuvent avoir des besoins d’accompagnement spécifiques à leurs réalités. L’objectif de notre projet de recherche mené en partenariat avec la Coopérative de développement régional Outaouais-Laurentides est donc de cerner et comprendre leurs réalités afin d’identifier des pistes de développement et des stratégies d’accompagnement entrepreneuriales pouvant leur être offertes. Afin de répondre à cet objectif de recherche, nous avons retenu comme stratégie de recherche, l’étude de cas multiples. Nous avons ciblé des EÉS situées en Outaouais et dans les Laurentides où chaque EÉS représente un cas. Quant à la méthode de collecte des données, nous misons principalement sur des entrevues semi-structurées (3 par EÉS) et avons consulté la documentation interne mise à notre disposition. L’analyse descriptive et comparative des données a mené à des résultats préliminaires que nous présenterons dans le cadre de cette communication.
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Communication orale
Développement d’un programme de francisation des adultes en contexte de travail horticole pour soutenir la mission non marchande d’un organisme d’économie socialeJustine Daniel (LENGRAIS - Centre agriculturel de Sherbrooke), Carine Villemagne (UdeS - Université de Sherbrooke)
La recherche partenariale, objet de notre communication, réunit un organisme d’économie sociale LENGRAIS - Centre agriculturel de Sherbrooke et une chercheure spécialisée en éducation des adultes. LENGRAIS a pour mission de soutenir l’intégration socioéconomique, culturelle et citoyenne des personnes immigrantes allophones de Sherbrooke par leur francisation en contexte de projets agroalimentaires ; ces projets en étant respectueux des cultures et de l’environnement, visent un mieux vivre-ensemble et une transition socioécologique. Or pour développer sa mission éducative non marchande, il a été mis en évidence qu’une recherche-développement pourrait permettre de concevoir un des programmes éducatifs de LENGRAIS. Reposant sur plusieurs champs théoriques et pratiques, dont la francisation des adultes, plus spécifiquement le français langue professionnelle ainsi que l’horticulture selon une approche agroécologique, ce programme vise à ce que les personnes néocanadiennes développent à la fois les compétences de base du métier d’ouvrier/ouvrière horticole et les compétences minimales en français en vue d’accéder à une première expérience de travail dans un contexte où même si la population immigrante est désavantagée en matière d’emploi, le secteur agricole cherche à combler son déficit de main d’œuvre. En effet, 6,1 % des emplois agricoles étaient vacants en 2018 et ce sont 123 000 postes qui seront à pourvoir d’ici 2029.
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Communication orale
Laboratoire sur l’inclusion de la diversité dans le mouvement de l’économie sociale au Québec : bilan et perspectives d’une recherche-action en coursJoelle Bernard (Chantier de l'économie sociale), Jérémie Duhamel (Collège de Maisonneuve), Souleymane Guissé (CSMO-ÉSAC)
Le mouvement de l’économie sociale au Québec peine à inclure certains groupes marginalisés, en particulier les personnes immigrantes et/ou racisées. La persistance d’obstacles multiples explique l’accès inégal à certaines fonctions stratégiques. Plusieurs acteurs du mouvement sont engagés dans la recherche de solutions pour lever ces obstacles. Nécessaires, ces initiatives ont toutefois une portée limitée. Souhaitant maximiser la portée des actions en faveur de l’inclusion de la diversité ethnoculturelle, le Chantier de l’économie sociale et le CSMO-ÉSAC se sont associés à l’Institut de recherche sur l’immigration et sur les pratiques interculturelles et inclusives (IRIPII) autour d’un projet de recherche-action prenant la forme d’un laboratoire visant la coconstruction de pratiques inclusives adaptées aux réalités de l’économie sociale au Québec. Financée par le ministère de l’Enseignement supérieur du Québec, cette recherche participative a débuté en janvier 2023 et s’échelonnera jusqu’en janvier 2025. Cette communication sera l’occasion de présenter la démarche ainsi que quelques résultats préliminaires. D’une part, une attention particulière sera portée aux apprentissages associés à l’expérience de collaboration entre les milieux de recherche et les milieux de pratique dans le cadre du laboratoire. D’autre part, la présentation portera sur les outils concrets qui seront conconstruits en vue de renforcer les capacités d’action des organismes partenaires.
Thèmes spécifiques liés à l’économie sociale
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Communication orale
Économie sociale et municipalités, des alliances porteuses d'un meilleur développementGuy Chiasson (Université du Québec en Outaouais), Patrick Duguay (CDR Outaouais-Laurentides), Nicolas Greugny (Ville de Gatineau), Yvon Leclerc (Ateliers du Ruisseau)
La présence des entreprises d'économie sociale dans une communauté locale est une actif dans le milieu sur lequel les pouvoirs publics d'ordre municipal s'appuient souvent afin d'offrir des services de loisirs et sport, favoriser l'accès à la culture, la gestion de communs... Les liens entre les municipalités et les entreprises d'économie sociales se multiplient partout, au Québec comme sur la scène internationale.
La table ronde permettra d'échanger autour d'expériences concrètes et mettre en évidence des conditions de succès pour que de tels partenariats soient porteurs d'un mail, leur développement.
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Communication orale
Comment le croisement des savoirs peut-il mettre la lumière sur l'angle du genre en économie sociale?Vanessa L. Constantineau (Bibli'Outils), Camille Lavictoire-Boulianne (Chez les Simone), Noémie Ouellet (Chez les Simone), Stéfanny St-Laurent (Chez les Simone, tiers-lieu (OBNL))
Cette table ronde invite à plonger au cœur d’expériences vécues au sein d’entreprises d’économie sociale (EÉS) féministes et inclusives. En explorant la question du genre dans une perspective intersectionnelle, nous réfléchirons à des moyens d’allier recherche et milieux pratiques afin de légitimer l’approche genre en économie sociale.
Un obstacle important réside dans le manque de données et le déficit en littérature scientifique s’intéressant à ce croisement de sujets. (Dessy, 2022) Pourtant, il est à noter que la résilience des EÉS repose non seulement sur leurs principes démocratiques structurants (Demoustier & al., 2021) mais également sur la contribution significative des personnes s’identifiant comme femmes, qui constitue 70% de sa force vive. (Chantier de l’économie sociale, 2017). Nous explorerons l’importance de documenter, promouvoir et intégrer les apports et limites des pratiques féministes en économie sociale. Afin de prévenir une dérive organisationnelle vers des rapports de pouvoirs inéquitables et une invisibilisation du travail, il est essentiel que les EÉS disposent des ressources nécessaires pour intégrer consciemment l’angle du genre. L’ajout d’une approche genre structurelle au sein de l’EÉS constitue l’une des clés pour transformer le secteur en une solution contribuant à un changement systémique en rupture avec la perpétuation du modèle capitaliste patriarcal. Joignez-vous à Bibli’outils et Chez les Simone pour poursuivre la discussion.