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Auteur et co-auteurs
Djamila Mones
UQAM - Université du Québec à Montréal
5a. Résumé

L’autonomisme de l’ouest canadien, particulièrement fort en Alberta et en Saskatchewan, s’ancre dans l’histoire de la Confédération canadienne. Il se nourrit de la rhétorique de « l’aliénation de l’ouest » - au profit de projets politiques tantôt progressistes (mouvements des fermiers unis, au début du XXè siècle) tantôt conservateurs ou libertariens (du Reform Party, au Western Canada Concept).

La sociologie historique nous permet-elle de comprendre les variations idéologiques des partis autonomistes dans l’ouest canadien ?

Pour y répondre, la recherche mobilise une méthodologie mixte. La communication en présente les premiers résultats. On recourt notamment à l’analyse de contenu pour saisir, à partir du concept clé de « clôtures sociales », les variations idéologiques des mouvements autonomistes dans l’ouest canadien, en fonction des configurations politiques dans lesquelles ces partis s’inscrivent.

La communication contribue à la compréhension d’un phénomène politique contemporain, en même temps que continu dans l’histoire politique canadienne : la contestation de la distribution des pouvoirs entre le fédéral et les provinces, à l’ouest. Sur ce sujet, c’est la première recherche conduite à la fois en français et dans une perspective sociohistorique. Elle vise à expliquer les trajectoires et transformations idéelles des mouvements autonomistes dans l’ouest canadien, en sortant d'une approche psychologique des résistances au gouvernement fédéral (colère, ressentiment...). 


Commentaires

Samuel Lamoureux
Bien intéressant. J'aurais aimé en savoir plus aussi sur la critique des médias de masse effectuée par ces courants de l'ouest. Il me semble que les critiques de la CBC sont courantes dans leurs discours. Au plaisir, Samuel Lamoureux.
Djamila Mones
Bonjour Samuel, merci pour votre commentaire. C'est vrai. L'une des caractéristiques communes des populismes est la critique des contre-pouvoirs (les médias en font partie). La critique de CBC s'inscrit, il me semble, dans un cadrage populiste spécifique à l'ouest canadien: rejet de l'élite; rejet du Canada "central"; le sentiment d'aliénation/d'être ignoré dans la politique nationale (voir les stats de la Canadian election studies). Au fond, c'est le rejet d'une certaine nation canadienne. Ce qui est certainement à creuser, c'est le contenu idéologique de la critique de CBC: est-ce parce qu'on y voit une promotion du multiculturalisme ? du bilinguisme ? du fédéralisme ? du libéralisme politique ? un manque de représentativité des régions ? Au plaisir d'en discuter en détail.