Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Informations générales

Événement : 89e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

La résilience de projet semble être une avenue intéressante pour gérer la problématique de l’imprévisibilité en gestion de projet. Or, la littérature récente sur la résilience montre le manque de consensus à propos de la définition même de la résilience, ses fondements et ses caractéristiques et l’ambiguïté quant à sa mise en œuvre en pratique. En termes généraux, la résilience est définie comme étant « la capacité d’un système à revenir à un état stable après une perturbation » (Bhamra, Dani et Burnard, 2011). Avoir recours à la résilience de projet semble s’imposer devant les risques grandissants et imprévisibles dans le monde d’aujourd’hui. De ce fait, le besoin est urgent de renforcer le fondement théorique de la résilience en gestion de projet et de concrétiser sa mise en œuvre en pratique, en particulier en recueillant les points de vue des praticiens. Par la nature multidisciplinaire de la gestion de projet, il est aussi nécessaire d’étudier la résilience dans les domaines de connaissances pertinents à la gestion de projet dont l’ingénierie (ex. : modularité), l’économie (ex. : coût de la flexibilité), la psychologie (ex. : gestion des équipes), l’organisation (ex. : agilité), etc. À cet égard, ce colloque vise à rassembler différents chercheurs et praticiens pour discuter des fondements théoriques de la résilience en gestion de projet et de sa mise en œuvre en pratique. Des tables de discussion rassemblant chercheurs et praticiens seront organisées pour mieux aborder les possibilités de collaboration entre chercheurs et entre chercheurs et praticiens.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications orales

Mot de bienvenue


Communications orales

Approches théoriques de la résilience

  • Communication orale
    La résilience au regard de la valeur sociale des infrastructures
    Skander Ben Abdallah (ESG UQAM), Marie-Andrée Caron (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM), Nathalie Drouin (ESG UQAM), Camélia Radu (ESG UQAM)

    Dans un contexte où même les modèles de prévision les plus sophistiqués ne parviennent pas à prédire les pires catastrophes, la résilience des communautés concernées par une infrastructure est apparue incontournable. Les modèles d’évaluation socio-économique des grands projets d’infrastructure offrent des pistes pour mieux la comprendre, en lien avec le concept de valeur sociale. Ces modèles montrent l’importance de l’ouverture et la flexibilité en gouvernance et de l’appropriation des infrastructures par les communautés elles-mêmes. Notre question de recherche est la suivante : quelles sont les conditions pour que l’infrastructure renforce la résilience communautaire ? Une méthodologie de recherche partenariale est utilisée en appui à une recherche documentaire et des entretiens semi-dirigés. Un comité de suivi veille, avec les chercheurs, sur les retombées concrètes des connaissances co-construites avec les communautés, concernant leur résilience. Les infrastructures ciblées par la recherche sont des infrastructures hydroélectriques situées sur le territoire de la rivière St-Maurice (Mauricie, Québec). Ce territoire comprend 11 infrastructures réparties sur trois zones. La communication s’intéresse aux conditions, catalyseurs et barrières de l’appropriation par les communautés pour accroître leur résilience, comme constituante essentielle de la valeur sociale d’un grand projet d’infrastructure.

  • Communication orale
    La résilience des grands projets comme processus d’organisation exceptionnel
    Serghei Floricel (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM), Sorin Piperca (Birkbeck College, University of London)

    Des avancées récentes dans la recherche sur la complexité et la résilience suggèrent que les systèmes complexes, tels que les organisations et les réseaux contractuels des grands projets, ont tendance à s’adapter au type d’événements imprévus dans leur contexte habituel, entre autres en profitant de l’apprentissage inter-projets. Mais une trop grande spécialisation de ce genre risque de fragiliser les systèmes face aux événements exceptionnels et nuit à leur capacité à rebondir après de tels événements. Ce courant de recherche suggère qu'une perspective processuelle devrait compléter celle de la résilience structurelle pour comprendre comment les systèmes répondent à des événements exceptionnels. En partant de la perspective de l’organisation comme processus nous proposons le concept de résilience comme processus d'organisation exceptionnel. L’élaboration théorique, appuyée par quatre études de cas de projets complexes, nous permet de mettre en relation la résilience résultant des processus d’organisation exceptionnelle avec les conditions structurelles créées par les activités de développement du projet et par les processus ultérieurs d'organisation en conditions normales. Les résultats contribuent à la littérature sur la résilience, la complexité et les processus d'organisation des projets, ainsi qu’aux débats entourant les méthodes agiles et les contrats relationnels.

  • Communication orale
    Proposition d’un modèle de résilience des projets d’innovation durable à l’ère incertaine
    Victor Mignenan (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Il est généralement reconnu que la résilience des projets d’innovation joue un rôle déterminant dans le processus de compétitivité de l’organisation. Toutefois, les perspectives traditionnelles de projets posent peu la problématique de la résilience de l’innovation durable. Elles tiennent pour acquis que celle-ci se produit nécessairement lorsque les aspects techniques de l’innovation durable sont décrits et implantés, mais aussi, que la stabilité de l’écosystème est la règle et le changement, l’exception. En revanche, les courants de pensée renouvelés en gestion de projets proposent, quant à eux, d’inscrire la résilience de projets d’innovation durable dans une perspective plus globale, incluant la dynamique sociale des parties prenantes (Svejvig et Anderson, 2015), le groupe cible et son besoin réel. Il semble, dès lors, nécessaire d’adopter une approche contingente dans le cheminement de la conception des projets d’innovation durable afin d’envisager leur résilience. Les travaux de Bernoux et Gagnon (2008) suggèrent une démarche méthodologique reposant sur le processus de co-construction de l’innovation durable, bien que celui-ci demeure peu appréhendé. En mobilisant une méthodologie mixte, nous nous proposons de comprendre pourquoi certains projets d’innovation durable sont résilients et d’autres pas, alors qu’ils sont exécutés dans un même environnement. En plus, comment construire le modèle de résilience des projets d’innovation durable en contexte d’instabilité.

    ▶ Vidéo
  • Communication orale
    Stratégies de résilience des organisations à projets dans différents environnements dynamiques
    Skander Ben Abdallah (UQAM - Université du Québec à Montréal), Serghei Floricel (ESG UQAM)

    Cette communication offre un nouveau regard sur la problématique de la résilience comme étant une capacité organisationnelle pour aider les organisations à faire face à des perturbations majeures lors de la gestion de projet et de portefeuille de projets. Elle se base sur la théorie de la complexité et sur la théorie des options réelles pour proposer des stratégies de résilience dans quatre différents environnements dynamiques selon la capacité de contrôle et de prévision de la firme. Ainsi, on distingue quatre environnements dynamiques dépendamment de si la source de la perturbations se trouvent sous l’influence de la firme ou au-delà de son contrôle et si le changement est soudain ou progressif.

    Ces environnements dynamiques couvrent et décrivent plusieurs types de perturbations allant des catastrophes mondiales telles que la pandémie de Covid19 aux crises régionales qui n'affectent que des projets spécifiques. Le recours à la théorie des options réelles offre la possibilité d’identifier des stratégies au niveau du projet et du portefeuille de projets et d’utiliser des leviers pour améliorer la portée de la résilience et réduire le coût de sa création et de sa mise en œuvre. Les stratégies de résiliences identifiées sont accompagnées d’actions spécifiques au niveau de la sélection, la planification et l’exécution des projets et des portefeuilles de projet.

Communications orales

Gestion de la résilience dans les projets et les organisations

Présidence : Serghei Floricel (École des Sciences de la Gestion (ESG) - UQAM)
  • Communication orale
    La contribution de l’ambidextrie individuelle du chef de projet à la résilience du projet (expliquée par la théorie des focus régulateurs)
    Amina Tourabi (Université Ibn Zohr, Maroc), Larbi Yacoubi (Ecole nationale des sciences appliquées)

    Les organisations sont confrontées à un énorme défi : l’environnement dans lequel elles opèrent et au sein duquel elles obtiennent les ressources nécessaires à leur fonctionnement est devenu hostile. Pour faire face à cette réalité, ces organisations sont appelées à développer des réponses organisationnelles adéquates. La résilience organisationnelle (RO) s’est imposée, ces dernières années, comme une solution appropriée, au même niveau que la performance et l’efficience. Son importance a motivé les chercheurs a identifié les facteurs qui facilitent son développement, parmi ceux-ci, on peut citer : l’ambidextrie organisationnelle et l’ambidextrie individuelle. Parallèlement, le concept de résilience a été élargi vers différents contextes, notamment celui des projets.

    Cette communication essaie de faire un rapprochement entre la résilience des projet et l’ambidextrie individuelle en essayant de répondre a la problématique suivante : Dans quelle mesure l’ambidextrie individuelle du chef de projet contribue-t-telle a la résilience du projet ? Pour ce faire, Cette communication avance un cadre conceptuel qui explique cette relation en mobilisant la théorie des Focus régulateurs et la théorie de la contingence. Des hypothèses de recherche ont été élaborées afin d’éclaircir les mécanismes qui régissent cette relation.

  • Communication orale
    L’improvisation comme réponse à un évènement imprévu, pour une meilleure résilience des équipes de projets
    Simon Bourdeau (ESG UQAM), Thibault Coulon (ESG UQAM), Yannick Hémond (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Au cours du cycle de vie d'un projet, des événements imprévus peuvent se produire plus ou moins fréquemment en fonction de l'incertitude qui entoure le projet. Si certains d’entre eux peuvent conduire à des crises qui menacent la survie même du projet, les gestionnaires de projet sont susceptibles d'être confrontés à des situations où ils doivent agir rapidement pour éviter une nouvelle escalade et pour que le projet continue d'avancer.
    Lorsque ces événements se produisent, les équipes de projet doivent alors démontrer leur capacité à leur faire face et continuer à maintenir un fonctionnement acceptable. Elles passent généralement d'un mode de gestion plus formel, suivant des pratiques et des méthodologies de gestion de projet, à des pratiques informelles souvent basées sur l'improvisation. Comment alors les équipes de projets peuvent démontrer leur résilience? Comment alors la résilience de ces équipes de projet émerge-t-elle des actions des membres de l'équipe face à l'adversité? À la suite de 23 entretiens et une mise en contexte théorique, un modèle de processus d'improvisation de gestion de projet déclenché par un événement majeur imprévu a été développé. La communication proposée permettra de bien cadrer l’improvisation en gestion de projet comme mécanisme d’adaptation, de présenter le modèle développé pour conclure avec les avantages et inconvénients de l’improvisation en gestion de projet.

  • Communication orale
    Les enjeux de la résilience et de sa gestion en projet
    Magali Simard (Université Laval)

    Cette communication porte sur les enjeux et spécificités de la résilience en projet. À cette fin, une mise en relation de la résilience avec la gestion de risque et la gestion de crise en projet sera premièrement effectuée. Cette mise en relation traitera des limites de la gestion de risques en projet ainsi que du potentiel de déstabilisation du bon déroulement d’un projet lorsque des risques inconnus ou perçus comme étant improbables surviennent en cours de projet. Ceci nous amènera au sujet de la crise en projet qui peut être déclenchée à la suite de la concrétisation de tels risques. Une crise dans un projet pouvant potentiellement en menacer sa survie, et éventuellement la survie de son organisation parent. Des modèles de cycles de développement de crise et de phases de gestion de crise seront ensuite mis en relation avec des modèles de gestion de résilience présentés dans la littérature. Finalement, les concepts de résilience statique et de résilience dynamique seront explorés ainsi que leurs liens avec la gestion de risque et la gouvernance formelle et informelle afin de fournir une vision intégrée où la résilience de projet est considérée en combinant individus et processus. Cette démarche nous permettra ainsi d’approfondir les grands enjeux et spécificités liés à la résilience en projet, incluant sa gestion, et sa relation avec son organisation parent.

  • Communication orale
    La résilience pour qui? Transformation de pratiques de gestion de projets dans le contexte de la crise de la COVID-19 au Québec
    Thibault Coulon (ESG UQAM), Julie Delisle (ESG UQAM), Marie-Pierre Leroux (ESG UQAM), Alejandro Romero Torres (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Basée sur une étude longitudinale, cette communication décrit comment les acteurs impliqués dans des projets ont adapté ou développé des pratiques pour devenir plus résilients pendant la 1e et la 2e vague de la COVID-19 au Québec. L’évidence empirique souligne que les équipes de projets et les intervenants directs (membres d’équipe et responsable de la gestion de projets) se sont facilement adaptés aux changements et ont développé des pratiques permettant de prévoir de futurs changements. En revanche, les acteurs plus stratégiques (par exemple, les gestionnaires de portefeuille, la haute direction) semblent s’adapter plus lentement et ont tendance à retarder la prise de décision ou de centraliser certaines décisions qui étaient avant sous la responsabilité des équipes.


Communications orales

Cas du ministère des Transports et d'Hydro Québec

A venir

  • Communication orale
    Résilience des réseaux de transport touchés par l’érosion et la submersion marine : vers une gestion intégrée et concertée des infrastructures en zone côtière
    Carline Ponsart (Ministère des Transports du Québec)

    Au Québec, un tiers de la population et près de 60 % des routes nationales sont situées à moins de 500 m des côtes. Certaines portions du réseau sont particulièrement touchées par les aléas naturels en milieu côtier, où les phénomènes d’érosion, de submersion et de glissements de terrain sont exacerbés

    Considérant la nécessité d’agir, le Ministère s’est doté d’un plan d’action sur la gestion des infrastructures dans un contexte de changements climatiques, pour améliorer la gouvernance et les pratiques de gestion, développer l’expertise et améliorer le transfert de connaissances, analyser et évaluer les risques et mettre en œuvre des solutions d’adaptation innovantes.

    Des actions structurantes sont réalisées pour passer de la réaction à la prévention, dont plusieurs liées aux partenariats en recherche pour le développement de l’expertise (dynamique des systèmes côtiers, vulnérabilité des réseaux de transport, mise en place de solutions adaptées à l’environnement maritime). Des indices sont développés pour évaluer les risques à l’échelle du site, qui permettront de prioriser les interventions et de déployer une stratégie d’intervention et d’investissements publics. Un système de gestion des actifs est mis en place pour assurer la pérennité des ouvrages de protection côtière et le suivi des berges. Transversalement, de nombreuses actions visent la mobilisation des parties prenantes pour assurer une vision concertée et une gestion intégrée de la zone côtière.

  • Communication orale
    Le plan d’adaptation aux changements climatiques d’Hydro-Québec – réussites et leçons apprises
    Jean-Philippe Martin

    Hydro-Québec s’intéresse à l’adaptation aux changements climatiques depuis de nombreuses années, notamment à travers sa collaboration avec Ouranos. Depuis 2001, ce dossier était mené par l’institut de recherche d’Hydro-Québec (IREQ) et les projets de recherche développés s’assuraient d’impliquer à la pièce les bons interlocuteurs des différentes unités d’affaires concernées. Bien qu’efficace, cette façon de procéder dans un contexte où les demandes sont croissantes s’est avérée de plus en plus difficile.

    Afin de coordonner la rédaction de son tout premier plan d’adaptation à l’échelle de l’entreprise Hydro-Québec s’est dotée de comités d’adaptation aux changements climatiques dans l’objectif d’assurer une bonne représentativité de l’ensemble des intervenants et de permettre une circulation de l’information efficiente à travers différents niveaux de hiérarchiques.

    La rédaction de ce premier plan d’adaptation a permis de soulever des bons coups, des enjeux et des leçons apprises par rapport à l’implantation d’une telle démarche dans une organisation d’envergure, que ce soit au niveau du processus d’évaluation des risques associés aux changements climatiques, de la gouvernance ou encore de la transversalité de la démarche. Ces différents éléments seront appelés à changer, car après tout, l’adaptation aux changements climatiques est un processus en continu et Hydro-Québec est prête à s’ajuster en cours de route.


Panel / Atelier

Comment se manifeste la résilience dans votre organisation?

La résilience est une capacité dynamique qui permet aux entités (p.ex. organisations ou équipes de projet) d'anticiper et de détecter les conditions actuelles, d'allouer les personnes et les ressources de manière flexible et de les modifier et de les adapter de manière innovante, agile et opportune afin de faire face aux événements négatifs extrêmes (Yang, 2020). La table de discussion a comme objectif de discuter si la résilience est présente dans les organisations qui gèrent de projets et de quelle façon?

Questions d’animation de la table de discussion :

  1. Quels sont les principaux évènements ou situations vécus dans vos projets (ex. problèmes d'approvisionnement) qui ont changé la gestion actuelle de vos projets?
  2. Comment votre organisation a-t-elle réagi par rapport à ces événements ou situations (donner un exemple) ? Avec du recul, pensez-vous répliquer la même stratégie?
  3. Avez-vous des exemples de risques potentiels (ex. changement climatique; hausse des prix de pétrole; pandémies; etc.) pour lesquels vous-êtes en train de se préparer d'avance? de quelles façons?
Participant·e·s : Christophe Bredillet, Eve Malépart, Josée Martin, Jean-Philippe Martin, Carline Ponsart (Ministère des Transports du Québec), Seydou Sane