Centre d'études sur le stress humain, Centre de recherche de l'Institut universitaire en santé mentale de Montréal
5a. Résumé
Une majorité de Canadiens se perçoit anxieuse et considère l’anxiété comme une épidémie. Bien que la prévalence des troubles anxieux chez les jeunes Québécois ait augmenté de 9 à 17%, cela ne peut représenter l’entièreté du phénomène décrit par le grand public. La littérature identifie 4 types d’anxiété sous-clinique qui affectent la santé mentale et le parcours scolaire des jeunes: l’état anxieux (adaptatif/passager), le trait anxieux (stable/propension à voir des menaces), l’anxiété de performance (face aux évaluations) et la sensibilité à l’anxiété (craindre la réponse physiologique adaptative de stress). Cette étude vise à décrire l’importance des niveaux d’anxiété sous-clinique vécus par les jeunes en fonction de périodes scolaires de haut stress (examens ministériels) et de faible stress (sans examen). Deux cohortes d’élèves québécois (302 du primaire, 1102 du secondaire) ont rempli en classe des questionnaires mesurant les types d’anxiété selon un devis quasi expérimental. Des régressions linéaires mixtes ne montrent aucune différence entre les deux périodes pour tous les types d’anxiété (p>.106). Une comparaison des scores moyens d’anxiété à ceux extraits de la littérature suggère que les jeunes du primaire et du secondaire vivent des niveaux notables de sensibilité à l’anxiété. Ces résultats appuient partiellement l’épidémie perçue et orientent les efforts de prévention vers la modification des préconceptions négatives qu’ont les jeunes envers leur réponse de stress.
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