5a. Résumé
La poétique peut se définit à la fois comme une théorie descriptive et interprétative. Elle est une discipline à part entière plurielle, spécifique : elle se préoccupe d’étudier la littérarité d’un texte. Son caractère pluriel trouve ses fondements dans plusieurs facteurs dont la langue et la culture.
Si nous partons du principe selon lequel « la poétique [est une] discipline analysant les usages et les formes du discours littéraire en général tout en s’intéressant à des poétiques particulières — celle d’une écrivaine ou d’une école » — nous apercevons que ceci répond en écho au deuxième versant de la poétique, selon Todorov et Ducrot (1972), qui est d’interpréter ou d’analyser l’œuvre littéraire créée. Ainsi, s’agit-il d’une méthode qui a pour essence, à partir de l’interprétation, de donner un sens à une œuvre donnée. L’entreprise du poéticien a pour finalité de dégager les marques de littérarité ou de poéticité ainsi que leur fonctionnement, eu égard au contexte de l’œuvre.
C’est un tel projet qui sera mis en application dans l’analyse que nous ferons du recueil de poèmes de Noël X. Ebony intitulé Déjà vu. Il a pour objectif d’étudier, à partir de la poétique, entendue comme manifestation des caractères littéraires d’une œuvre, ce qui fonde sa littérarité. En l’occurrence, nous mettrons en exergue l’analyse du thème du souvenir dans ses déclinaisons dans l’œuvre poétique de Noël X. Ebony. L’acception théorique de Todorov et Ducrot fondera et orientera notre analyse.