Avec plus de 65 % d’urbains d’ici 2050 (ONU habitat, 2013), penser les conditions d’une urbanisation juste socialement, respectant les besoins humains et le milieu naturel est un enjeu crucial. Élément clé du dispositif, l’architecte doit pouvoir intégrer au-delà des contraintes techniques et économiques, des aspects sociaux et environnementaux complexes. Alors que les qualités humaines du bâti ont été associée à l'expérience sensible multisensorielle de l'espace (Zumthor, 2008), comment penser un projet pédagogique qui intègre toutes ces dimensions lorsque la formation en architecture, aujourd’hui en Occident, privilégie essentiellement le sens de la vue (Pallasmaa, 2010)? Nous analysons ici une initiative pédagogique du laboratoire INTERFACES de l’école d’architecture de l’Université de Montréal : « Innovation dans la construction en bois ». Cette activité met l’accent sur le contact direct au matériau et sur la relation humain - environnement. Nous analysons comment la stratégie pédagogique mise en œuvre se démarque des autres activités du programme. Nous analysons la dimension sensible des projets proposés par les étudiant.es en considérant la préoccupation accordée au corps qui perçoit et la façon dont ces projets questionnent le lien humain - environnement. Nous montrons finalement comment cette activité s’inscrit dans une réflexion sur le corps dans la formation à l’architecture à partir de l’histoire de l’architecture et des neurosciences cognitives.
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