La transnationalisation du processus révolutionnaire durant l’âge des révolutions fait de nos jours l'objet d'un regain d'intérêt (Popkin 2009 ; Serna 2011 ; Jourdan 2013 ; Polasky, 2015 ; Whatemore 2017 ; Perl-Rosenthal 2017). Ces études restituent les contours d’une culture atlantique républicaine, qu’elle soit vue sous l’angle littéraire ou idéologique, mais portent peu leur attention sur la sociabilité républicaine, les réseaux de relations, les transferts de connaissances et de tactiques, les sites de liens et de luttes. En prenant appui sur l’analyse des correspondances du Français Jacques-Pierre Brissot, de l’Anglaise Catharine Macaulay, de l’Américain Benjamin Franklin et du colon de Saint-Domingue Vincent Ogé, il nous sera possible d’identifier l’existence d’une communauté transnationale de républicains de l’Atlantique, et de comprendre son rôle comme avant-poste de la lutte contre l'ordre monarchique et comme base-arrière des révolutions nationales. Cet éclairage veut apporter de nouveaux éléments aux historiens sur l'âge des révolutions atlantiques et permettre aux sociologues de mieux comprendre les mouvements de contestation transnationaux à la lumière d’une perspective historique.
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