Des études récentes ont démontré que les femmes autistes sont diagnostiquées à un âge plus élevé en moyenne que leurs homologues masculins, pouvant même passer sous le radar tout au long de leur enfance et de leur adolescence. Si les conséquences pragmatiques d’un tel retard diagnostique de même que les défis posés par la recherche d’un diagnostic d’autisme à l’âge adulte sont bien documentés, on en sait peu sur l’impact que peut avoir un tel diagnostic, une fois obtenu, sur le sentiment d’identité de la personne concernée. L’émergence de mouvements revendiquant la reconnaissance de la population autiste en tant que groupe politique et culturel à part entière indique pourtant que le diagnostic d’autisme constitue, au-delà d’une simple dénomination psycho-médicale, un référent identitaire important pour plusieurs des individus touchés par celui-ci.
Le présent projet de recherche a ainsi pour objectif de comprendre la façon dont les femmes autistes peuvent redéfinir la conception et l’expression de leur identité suite à l’obtention d’un diagnostic à l’âge adulte. Pour ce faire, vingt entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès de femmes autistes diagnostiquées après l’âge de dix-huit ans. Les résultats obtenus suggèrent qu’un tel diagnostic permet une reconstruction identitaire globalement positive, mais que l’expression de l’identité ainsi reconstruite se voit contrainte par la conception négative et stéréotypée de l’autisme qui persiste à prévaloir au sein de la société.
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